Ce mardi 14 juillet à 18h00, le Président de la République Française, François Hollande, a reçu au Palais de l’Élysée, pas moins de 80 sportifs ainsi que les leaders de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024.

Le Chef de l’État était par ailleurs accompagné de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, mais aussi du Président de la Région Île-de-France, Jean-Paul Huchon et du Secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard pour l’aspect politique et institutionnel.
Tony Estanguet, membre français du Comité International Olympique (CIO), Bernard Lapasset, Président de l’Association Ambition Olympique et Paralympique, Jean-Michel Brun, vice-Président délégué du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et Emmanuelle Assmann, Présidente du Comité National Paralympique et Sportif Français (CNPSF) représentaient quant à eux le Mouvement sportif français à la tribune.

“Monsieur Le Ministre,
Madame La Maire de Paris,
Monsieur Le Président de la Région Île-de-France,
Messieurs Les co-Présidents,
Mesdames, Messieurs Les représentants du Mouvement olympique,
Mesdames, Messieurs Les champions,
Puisque ici il n’y a que des champions, à part un certain nombre qui sont sur la tribune, mais vous êtes des champions et nous voulions vous rassembler à l’occasion de la Fête Nationale, le 14 juillet.
Le 14 juillet, c’est pour nos compatriotes, une journée qui n’est pas comme les autres. C’est la journée où l’on se retrouve, où l’on se réunit en pensant à l’Histoire, en pensant aux heures de gloire qu’a pu connaître notre pays et puis parfois à des heures sombres, d’où nous sommes sortis par un sursaut, par un effort. Et puis c’est aussi la journée où nous pensons à nos exploits, parfois d’aujourd’hui et à ceux que nous pouvons imaginer pour demain.
Vous, vous avez servis la France. Parce qu’en étant champions, vous avez rassemblé, réuni des Français, parfois pour quelques secondes, parfois pour un temps plus long, et vous leur avez donné confiance en eux et en leur patrie.
Donc on voulait choisir ce jour exceptionnel du 14 juillet, pour parler de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques, parce que cela va aussi être une compétition. Une compétition pour avoir les Jeux et ensuite des compétitions pour que la France puisse – à Paris – avoir le plus grand nombre de médailles et de récompenses.
Mais nous n’en sommes pas là.
Le 23 juin, c’est-à-dire lors de la Journée Internationale de l’Olympisme, la candidature de Paris a été déposée par Anne Hidalgo, au nom de la Ville, mais aussi par Denis Masseglia, au nom du Comité National Olympique.
Cela a été une longue réflexion, parce que la Ville de Paris – Anne Hidalgo – ne voulait pas s’engager à la légère. Elle voulait savoir si les conditions étaient réunies, pour savoir s’il y avait une volonté de l’État, d’accompagner la candidature, si la Région Île-de-France était également impliquée et si surtout, il y avait un esprit collectif : est-ce que cette candidature était voulue, était portée ? Non pas pour être sûr de gagner – vous le savez mieux que moi, nous ne sommes jamais sûr de gagner – mais si nous avions de bonnes chances de pouvoir l’emporter. Et puis si nous étions motivés, car rien n’est pire que celles et ceux qui se présentent à des compétitions sans l’ardeur nécessaire. Ceux-là sont généralement sûrs de perdre.
Alors nous voulions être à la hauteur. C’est la raison pour laquelle, après étude, après analyse, après débat, parce que la candidature, c’est aussi un moment démocratique où il convient d’entendre celles et ceux qui représentent la diversité de notre pays, pour savoir s’ils veulent vraiment les Jeux. Alors la Mairie de Paris a fait son choix, et Anne Hidalgo en parlerait mieux que moi encore. Et puis il fallait que le Mouvement olympique français soit mobilisé.
Un Mouvement olympique, c’est à l’image de la France. C’est-à-dire qu’il y a forcément de la diversité. D’abord il y a des Fédérations multiples, ensuite parce qu’il y a des personnalités nombreuses, ensuite parce qu’il y a toujours ceux qui pensent qu’il faudrait être candidat plus tard – 2024, c’était pas forcément la première étape et la meilleure étape pouvait être 2028 – bref, ce n’était pas facile de convaincre. Et le Président Masseglia – je salue aujourd’hui Monsieur Brun qui le représente car Monsieur Masseglia est déjà parti au Brésil – et le Mouvement olympique se sont mobilisés et ont su rassembler toutes les Fédérations. Le Mouvement paralympique aussi, parce que c’est la même candidature que nous portons, pour les mêmes Jeux, avec la même intensité, avec la même volonté de réussir.
Alors maintenant que la candidature est déclarée, maintenant qu’une équipe a été constituée – avec Bernard Lapasset et Tony Estanguet – nous devons absolument nous mettre en mouvement.
Comment faire le mouvement ? D’abord, nous en appelons à nos champions – vous êtes-là – parce que vous allez être transformés, là aujourd’hui, je vais vous donner les attributs de cette responsabilité, vous allez être transformés en ambassadrices et en ambassadeurs, et vous allez repartir – non pas encore avec une médaille, vous les avez déjà – mais avec un mandat, une mission. Pour convaincre. Convaincre ceux que vous connaissez. Bien sûr, il y a le Comité International Olympique (CIO). Moi-même, je suis allé à Lausanne pour rencontrer le Président Thomas Bach, pour lui dire le bien que je pensais de cette candidature, mais il m’en avait dit encore davantage et je ne veux pas préjuger de nos chances. Aussi pour convaincre les autres champions, parce que ça va être finalement une volonté collective qui va se dégager pour le choix d’une candidature.
Une candidature, c’est un esprit. C’est-à-dire faire comprendre que nous ne sommes pas candidats pour nous mêmes, mais nous sommes candidats pour le monde. Nous ne sommes pas candidats uniquement pour avoir les Jeux, mais pour partager les Jeux. Ça change tout. La France, elle n’est pas là pour obtenir, pour gagner. Elle est là pour permettre que l’organisation des Jeux, à Paris, puisse être un succès pour la planète, parce que nous portons des valeurs, parce que nous avons des principes, parce que nous portons des idéaux et il se trouve que l’esprit olympique correspond aux valeurs que nous partageons. Alors à nous de faire comprendre cette démarche, de prendre cette initiative, et d’avoir à un moment, la récompense de nos efforts.
Nous allons mettre près de deux ans – c’est long – pour arriver au choix. Et puis ensuite, si nous sommes retenus, il faudra encore attendre sept ans de plus. Mais procédons par étapes. Ne les brûlons pas.
Pour l’instant, nous ne sommes que candidats, ou plus exactement, Paris est candidate. Mais Paris aujourd’hui, c’est la France – Anne Hidalgo dirait, ‘ça a toujours été la France’ – et nous sommes tous réunis, tous rassemblés pour Paris.
Paris, ça va être toute la France qui va se réunir, parce qu’il n’y aura pas que Paris, il y aura aussi d’autres sites et je sais qu’il y a une compétition entre les sites français pour les épreuves nautiques.
Alors, nous devons faire bloc et préparer, préparer le rendez-vous.
Nous avons donc deux ans et nous voulions commencer le 23 juin et puis par cette étape du 14 juillet, ici à l’Élysée, pour faire comprendre à nos compatriotes que si nous voulons être pleinement patriotes justement, nous devons être pleinement olympiques, et faire en sorte que nous puissions convaincre le monde entier de faire le choix de Paris, de faire confiance en la France, et nous mêmes, de nous donner pour le temps de la compétition olympique – 15 jours plus les Jeux Paralympiques – pour à un moment être le cœur du monde. Ici, vous êtes chez vous !
Merci”.

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