JO 2034 : La confirmation pour Salt Lake City

La récente visite de la Commission de Futur Hôte orchestrée dans l’Utah (États-Unis) du 10 au 13 avril 2024 a permis de confirmer la puissance de la candidature de Salt Lake City et le fait que la Ville Hôte des JO 2002 sera – sauf improbable surprise – à nouveau organisatrice de l’événement hivernal en 2034.

De gauche à droite, Karl Stoss, Président de la Commission de Futur Hôte du CIO ; Erin Mendenhall, Maire de Salt Lake City ; et Christophe Dubi, Directeur du CIO en charge des Jeux Olympiques, lors de la visite dans l’Utah de la Commission de Futur Hôte, samedi 13 avril 2024 (Crédits – Facebook official page of Salt Lake City Mayor Erin Mendenhall)

Bien que le Rapport de la Commission de Futur Hôte soit à établir et bien qu’un vote formel de la Session du Comité International Olympique (CIO) reste encore à conduire dans le courant du mois de juillet, la désignation de Salt Lake City comme Hôte des JO 2034 ne fait plus l’ombre d’un doute, si doute il devait y avoir.

Après une décennie d’efforts, Salt Lake City et l’Utah sont plus proches que jamais de décrocher l’organisation des Jeux d’hiver pour la seconde fois de leur histoire. Et peut-être pas la dernière.

De fait, alors que les membres de la Commission de Futur Hôte se sont rendus, plus tôt ce mois-ci, dans l’État américain, les propos formulés à cette occasion ont été de véritables faire-part à venir y célébrer l’esprit olympique et paralympique dans un peu moins de dix ans.

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Comme l’a notamment affirmé Christophe Dubi, Directeur Exécutif du CIO en charge des Jeux Olympiques :

Vous avez tout ce qu’il faut. Vous avez les lieux et vous avez les gens.

Une fois que vous avez cela, vous avez les ingrédients pour organiser les Jeux.

De son côté, Karl Stoss, Président de la Commission, est même allé plus loin dans l’éloge.

Ainsi qu’il l’a exposé comme pour conforter la place privilégiée de Salt Lake City au regard de la qualité du projet présenté, de l’expérience acquise en 2002, et de la problématique climatique qui bouleverse les cartes parmi les futurs hôtes :

Vous deviendrez un modèle pour le CIO. […] Nous sommes convaincus que nous pourrons [organiser] ici [les Jeux d’hiver] jusqu’en 2050.

Mais il faut réfléchir un peu plus loin, que se passera-t-il en 2060 ou 2070 ? C’est le défi auquel nous devons réfléchir, mais c’est un très beau défi pour nous.

Visite du Rice-Eccles Stadium de Salt Lake City, Utah, par la Commission de Futur Hôte du CIO en avril 2024 (Crédits – Facebook official page of Salt Lake City Mayor Erin Mendenhall)

Le haut degré de préparation de Salt Lake City et de l’Utah a immanquablement joué dans le satisfecit adressé par la Commission de Futur Hôte qui n’avait d’ailleurs pas d’inquiétude particulière à l’aube de la visite des sites et des réunions avec les autorités et les représentants du projet américain.

Il faut dire que ledit projet a été sécurisé depuis plusieurs mois désormais, simplement ajusté à la marge au cours de l’hiver écoulé et ce, dans le but de sanctuariser un concept pensé pour abriter toutes les épreuves dans un rayon d’une heure maximum autour du Village des Athlètes qui sera localisé au sein même du campus de l’Université de l’Utah.

De surcroît, aucun nouveau site permanent ne devra être édifié, l’ensemble du dispositif estimé à 2,45 milliards de dollars financé sur fonds privés reposant sur les infrastructures héritées des JO 2002 ou sur des équipements temporaires.

Sur ce dernier point, le vaste parking du Block 85 – qui fut déjà au rendez-vous des Jeux il y a plus de vingt ans – sera de nouveau mobilisé en 2034 pour accueillir la Place des Médailles, mais surtout les épreuves de snowboard et de ski freestyle en configuration Big Air. Le site – qui sera agencé autour de tribunes éphémères d’une jauge possible de 30 000 places – assurera dès lors une mise en valeur spectaculaire de la ville et des montagnes en toile de fond.

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Aussi, en étant assurée d’organiser l’événement olympique et paralympique en 2034, Salt Lake City va désormais pouvoir se concentrer sur la façon d’associer une population enthousiaste – un taux d’adhésion de 80% environ – à l’idée de retrouver les Jeux sur son sol et dont une partie n’a pas connu la ferveur de 2002.

Mais davantage encore, Salt Lake City est en position confortable pour travailler sur la manière de révolutionner l’expérience des Jeux d’hiver, à l’instar de Paris pour 2024 ou de Los Angeles pour 2028 sur le créneau estival. C’est en tout cas le souhait évoqué en filigrane par l’institution olympique.

Comme l’a ainsi exposé Jacqueline Barrett, Directrice du CIO pour les Futurs Hôtes des Jeux :

Les grandes capacités ici, la grande confiance et le niveau de préparation [de l’Utah peuvent permettre de façonner les futurs Jeux].

Il existe une possibilité de voir plus grand et de réfléchir à la manière dont les Jeux Olympiques d’hiver de 2034 pourraient être transformateurs.

Visite de l’Utah Olympic Oval par la Commission de Futur Hôte du CIO en avril 2024 (Crédits – Utah Olympic Oval)

Particulièrement impliquées dans le soutien à la candidature, les autorités locales et régionales devraient avoir un rôle à jouer dans l’établissement du projet qui, bien que ne nécessitant pas d’investissements sportifs à grande échelle, pourra néanmoins être un catalyseur pour poursuivre le développement territorial et l’apport de nouvelles prestations pour les résidents et les touristes.

Cela pourrait notamment passer par des investissements supplémentaires dans le domaine des transports, ainsi que d’une plus grande prise en considération de la problématique environnementale dans l’aménagement urbain, une question faisant partie des priorités de l’actuelle Maire de Salt Lake City, Erin Mendenhall.

Il est fort à parier également que les autorités et les porteurs du projet olympique et paralympique pourraient avoir à cœur de s’inspirer du cas de Los Angeles 2028 dont l’accord avec le CIO pour organiser cette édition des Jeux a permis de lancer un vaste plan de 160 millions de dollars pour encourager la pratique sportive chez les plus jeunes, en particulier auprès de ceux issus de familles défavorisées.

Quoiqu’il en soit, Salt Lake City et l’Utah ont aujourd’hui les cartes en main pour planifier leurs Jeux et réussir l’organisation de ces derniers en puisant dans l’expérience qui est la leur, dans les leçons tirées des précédentes éditions des Jeux d’hiver, ainsi que dans l’affirmation d’un nouveau modèle pour l’événement planétaire en perpétuelle quête de modernisation pour palier au défi climatique.

Un défi qui a pu constituer une source d’inquiétude parmi des prétendants qui, après avoir misé un temps sur une candidature, se sont éclipsés par la suite, confirmant eux aussi et à leur dépend, la force du projet américain.

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