Paris 2024 présente un budget révisé à l’équilibre

Réuni en ce début de semaine, le Conseil d’administration de Paris 2024 a adopté le budget pluriannuel du Comité d’Organisation (COJO) et ce, à l’issue d’une quatrième révision budgétaire faisant apparaître une relative stabilité à moins de 230 jours de l’ouverture des Jeux.

Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation des Jeux d’été de Paris 2024, lors de la 141e Session du CIO à Bombay, Inde, lundi 16 octobre 2023 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Un an après avoir présenté un budget en hausse de 400 millions d’euros, les organisateurs de Paris 2024 étaient attendus au tournant, alors que la dernière ligne droite des préparatifs a été engagée cet été et que le seuil des 200 jours restants avant la Cérémonie d’ouverture se rapproche.

Aussi, ce lundi 11 décembre 2023, le Conseil d’administration de Paris 2024 a entériné un budget pluriannuel révisé à l’équilibre à 4,397 milliards d’euros, soit une augmentation maîtrisée de 17 millions d’euros sur un an, autrement dit, une évolution à moins de 0,4%.

La hausse des dépenses relevée cette année s’explique pour partie par l’aménagement des sites, mais encore l’approvisionnement énergétique de ces derniers, ces deux volets ayant été revus et corrigés à hauteur de 63,5 millions d’euros pour le premier et de 17 millions d’euros pour le second.

Sans réelle surprise, les prévisions entourant le volet artistique liée à la Cérémonie d’ouverture des Jeux sont rehaussées de 20 millions d’euros.

Il faut dire les projections passées tablaient certainement sur une sous-estimation des dépenses, surtout si l’on tient compte des caractéristiques logistiques concernant plus spécifiquement deux des quatre Cérémonies qui se tiendront en milieu urbain et non au cœur d’un stade comme à l’accoutumé, avec l’ouverture des Jeux Olympiques sur la Seine et l’ouverture des Jeux Paralympiques sur la Place de la Concorde (8e arrondissement de Paris).

Le cadrage des Cérémonies sera d’ailleurs l’un des points-clés à surveiller dans la stratégie de maintien de l’équilibre budgétaire des Jeux de 2024.

Du côté des recettes, Paris 2024 n’a pu qu’apprécier le succès de la billetterie des Jeux Olympiques, qui enregistre désormais plus de 7,5 millions de billets écoulés, ainsi que les débuts encourageants de la billetterie des Jeux Paralympiques, sans que toutefois le moindre chiffre de ventes n’ait été évoqué à date.

Dans les mois à venir, à l’approche des Jeux, l’ouverture de nouvelles boutiques et la mise en vente de nouveaux produits dérivés sous licence constitueront un gage de visibilité et une opportunité supplémentaire d’accroître les revenus du COJO, comme cela a pu être exposé auprès de la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO) récemment réunie à Paris, même si le niveau de merchandising ne représente pas – loin de là – la part essentielle des recettes espérées par les organisateurs.

Le COJO a surtout pu engranger de nouveaux partenariats tout au long de l’année 2023, l’illustration la plus spectaculaire étant l’arrivée tant attendue de LVMH en qualité de Partenaire Premium des Jeux au milieu de l’été.

L’objectif de 1,2 milliard d’euros de sponsoring devrait d’ailleurs bientôt être dépassé, sachant que Paris 2024 était encore à 66% dudit objectif en fin d’année 2021, puis à environ 90% à l’aube de l’année 2023.

Visuel du dispositif de Parc des Champions pensé par Paris 2024 dans les Jardins du Trocadéro, face à la Tour Eiffel (Crédits – Paris 2024 / Florian Hulleu)

Quoiqu’il en soit, la maîtrise des dépenses est aujourd’hui un légitime motif de satisfaction pour le COJO qui a œuvré l’an passé et cette année encore sur une batterie d’ajustements des coûts, tout en veillant à ne pas subir de plein fouet les répercussions d’une inflation économique qui avait lourdement impacté la précédente révision en contribuant à hauteur de 196 millions au surcoût global du budget présenté en décembre 2022.

Il n’empêche, pour assurer cette maîtrise, les organisateurs des Jeux de 2024 ont tout de même consenti à mobilier une partie de la réserve pour aléas.

Ainsi, au cours de l’année 2023 ou pendant la révision budgétaire menée depuis le mois de septembre, le COJO a puisé pour 154 millions d’euros dans ladite réserve, dont 60 millions dans le but de palier aux effets de l’inflation.

Pour les neuf prochains mois, les organisateurs entendent toutefois maintenir un niveau de réserve qualifié de protecteur.

Alors que la Cour des Comptes avait dernièrement évoqué la nécessité d’un plancher minimum de 100 millions d’euros, Paris 2024 a ainsi décidé de préserver 121 millions d’euros, soit une fine marge de sécurité, d’autant plus lorsque l’on sait que les derniers mois avant les Jeux sont décisifs et, de facto, potentiellement risqués sur le plan budgétaire.

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