JO 2038 : Le Gouverneur de la Préfecture d’Hokkaidō freine Sapporo

Alors que Sapporo (Japon) ne peut désormais miser que sur une candidature à l’horizon de l’échéance 2038 au minimum, un sérieux coup de frein a été porté ces jours-ci par le Gouverneur de la Préfecture d’Hokkaidō qui s’est exprimé en faveur d’une remise à plat complète du processus.

Naomichi Suzuki, Gouverneur de la Préfecture d’Hokkaidō, le 04 septembre 2023 (Crédits – Naomichi Suzuki / Page officielle Facebook)

Courant octobre, peu après avoir pris conscience que la poursuite du projet pour l’organisation des Jeux d’hiver de 2030 n’était plus viable, le Maire de Sapporo avait évoqué le maintien d’une ambition forte, s’en remettant toutefois à des discussions futures avec l’ensemble des possibles parties prenantes.

Ainsi que l’exposa alors Katsuhiro Akimoto :

Si notre candidature pour les Jeux de 2034 échoue, j’aimerais me réunir à nouveau avec les parties concernées pour de nouvelles discussions.

L’importance de la candidature pour les Jeux Olympiques restera inchangée.

[…] Désormais, nous allons engager un dialogue et ne pas nous contenter de réfléchir sur les choses en fonction d’un calendrier.

Sans aborder la question d’une édition particulière à considérer, le Maire de Sapporo avait déjà en tête la perspective des JO 2038, sachant que le Comité International Olympique (CIO) a récemment acté le principe d’une double attribution des Jeux de 2030 et de 2034 en ne faisant pas mention de la cité nippone parmi les prétendantes.

Or, peu après les déclarations de l’édile, une rencontre entre ce dernier et le Gouverneur de la Préfecture d’Hokkaidō est venue doucher les – derniers – espoirs de Sapporo de renouer à moyen terme avec son passé olympique, elle qui fut hôte de l’événement en 1972.

De fait, à l’occasion d’une réunion en tête-à-tête, dans l’après-midi du vendredi 27 octobre 2023, Naomichi Suzuki a fait part de son souhait que les efforts jusqu’à présent menés soient interrompus.

Comme l’a notamment exprimé le Gouverneur en poste depuis le printemps 2019, dans une déclaration citée par le quotidien nippon “The Asahi Shinbun” :

Je pense que nous devons faire une pause dans toute cette activité.

Il est nécessaire d’engager des discussions entre toutes les parties intéressées sur la manière dont le processus d’accueil [des Jeux] devrait être conduit après avoir examiné l’importance et les effets de la tenue des Jeux Olympiques d’hiver.

[…] Sapporo est une très bonne ville, même d’un point de vue mondial, pour accueillir les Jeux d’hiver, et jouit d’une très forte reconnaissance de la part du CIO et d’autres acteurs.

Vue de Sapporo en hiver (Crédits – Visit Sapporo / Official Local Travel Information)

En filigrane, Naomichi Suzuki – dont l’appui vis-à-vis de la candidature s’était déjà fait plus discret – entend certainement attendre les prochains développements qui seront ceux du CIO concernant deux éléments-clés.

L’institution est en effet à l’aube de l’étude approfondie des candidatures pour 2030-2034, avec à la fois un examen oral et une présentation écrite des concepts proposés par la Suisse, la Suède et la France, sans oublier également Salt Lake City (Utah, États-Unis) davantage positionnée sur 2034.

Cette étude doit amener la Commission de Futur Hôte à avancer une recommandation à destination de la Commission Exécutive qui devrait en conséquence s’engager sur la voie d’un dialogue ciblé avec une ou plusieurs candidatures dès la fin du mois de novembre 2023 et ce, en prévision d’une attribution des Jeux dans le courant de l’année 2024.

Parallèlement à cette attribution annoncée, le CIO a aussi fait savoir qu’une réflexion devait être portée sur le devenir du modèle des Jeux d’hiver, en particulier au regard de l’incidence du réchauffement climatique et des contraintes liées par l’organisation d’un événement pour lequel les candidatures se sont raréfiées ces dernières années.

Pour Sapporo, une nouvelle fenêtre de tir pourrait dès lors s’ouvrir en fonction de ces deux éléments, la Ville Hôte des JO 1972 apparaissant comme l’un des seuls territoires pouvant encore recevoir les Jeux d’hiver sur les prochaines décennies.

Un point qui pourrait conduire à un réexamen du projet aujourd’hui remisé au placard.

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