Après un examen réalisé par la Commission du Programme Olympique, les cinq sports additionnels proposés par LA 2028 ont été présentés à la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO) qui a décidé de soumettre ces derniers au vote de la Session actuellement réunie à Bombay (Inde).

Sauf surprise, le baseball / softball, le cricket en format T20, le flag football, le lacrosse en format 6×6 et le squash, vont rejoindre la liste des sports inscrits au programme des Jeux Olympiques d’été de 2028.
Ces cinq sports intégreront ladite liste en tant que sports additionnels.
Autrement dit, ils ne seront présents sur la scène des Jeux que pour l’édition de Los Angeles 2028 et ce, conformément aux règles en vigueur depuis Tokyo 2020, qui avait sanctuarisé cinq sports également, avant Paris 2024 qui avait pour sa part fait le choix de quatre sports.
Pour LA 2028, l’arrivée annoncée des sports additionnels constituent une étape majeure dans le cheminement des préparatifs d’organisation de l’événement planétaire débutés au lendemain de la désignation comme Hôte des Jeux, le 13 septembre 2017, soit près de onze années avant l’échéance de la manifestation sportive.
Surtout, elle marque le caractère novateur de l’Olympiade californienne qui a toujours su casser les codes pour avancer sur la voie des Jeux d’une nouvelle ère.
De fait, en faisant le choix de cinq sports, dont certains collectifs, LA 2028 a voulu démontrer sa capacité à rassembler un large public, de connaisseurs bien sûr, mais pas seulement.
Avec le cricket par exemple, le Comité d’Organisation compte s’assurer une visibilité sans commune mesure en Inde et dans une partie de l’Asie du Sud où ce sport – fort de plus de 2,5 milliards de fans dans le monde – est l’un des plus populaires. Avec le baseball / softball, le flag football ou le lacrosse, l’instance organisationnelle promet par ailleurs de vives célébrations sportives et populaires, notamment pour le premier cité qui bénéficiera du majestueux Dodger Stadium surplombant la “Cité des Anges”. Enfin, avec le squash, LA 2028 ouvre les portes des Jeux à un sport qui a tenté à plusieurs reprises de se frayer un chemin en direction de la grande scène, sans jamais y parvenir et ce, en dépit d’une popularité grandissante, en particulier auprès du jeune public.
Comme l’a d’ailleurs résumé Thomas Bach, Président du CIO :
Ces cinq nouveaux sports font partie de la culture sportive américaine et permettront de faire découvrir au monde entier des sports américains emblématiques, tout en amenant des sports internationaux aux États-Unis.
Ces sports feront des Jeux Olympiques de LA 2028 des Jeux uniques.
L’admission de ces sports permettra au Mouvement olympique de mobiliser de nouvelles communautés d’athlètes et de supporteurs aux États-Unis et dans le reste du monde.

Au-delà des sports additionnels, la Commission Exécutive du CIO s’est aussi intéressée au sort de trois sports historiquement inscrits au programme des Jeux, mais dont la pérennité dépendait de la mise en œuvre de réformes structurelles.
Si pour la boxe, le suspens demeure entier, pour le pentathlon moderne et l’haltérophilie, la Commission Exécutive recommande aujourd’hui leur admission.
Aux yeux de l’instance olympique, le remplacement de l’équitation par une course d’obstacles a été un élément déterminant pour permettre le maintien du pentathlon moderne sur la scène des Jeux. La Commission l’a ainsi clairement affirmé : sans ce remplacement, qui devrait notamment se traduire par une baisse des coûts, le sport n’aurait pas eu sa place à Los Angeles en 2028. A côté du satisfecit exprimé cette semaine, le CIO estiment néanmoins que des efforts doivent encore être portés sur la gouvernance et sur la modernisation de l’Union Internationale de Pentathlon Moderne (UIPM).
Fortement pointé du doigt en raison des polémiques récurrente en matière de dopage, l’haltérophilie a également réussi à sauver sa place. De fait, la Commission Exécutive a donné son feu vert à une intégration aux JO 2028 après avoir pris connaissance de la décision de la Fédération Internationale d’Haltérophilie (IWF) de déléguer sa gestion des contrôles anti-dopage à l’Agence de Contrôles Internationale (ITA) et la prise de sanctions au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) au moins jusqu’à la fin de l’année 2028. Tout en appréciant ces changements importants, le CIO encourage la poursuite des efforts et veillera à ce titre à l’application concrète des mesures adoptées.
Reste dès lors le cas de la boxe.
Déjà menacé à l’aube des Jeux de Paris 2024, le “noble art” est aujourd’hui dans une impasse, consécutive à des années de tensions et à la décision de la Session de retirer la reconnaissance accordée par le CIO à l’Association Internationale de Boxe (IBA).
Aussi, à ce stade, la Commission Exécutive du CIO a fait savoir que l’institution de Lausanne (Suisse) n’a pas reconnu d’autre organe dirigeant pour la boxe olympique et ce, alors même qu’un mouvement s’est opéré ces derniers mois autour de World Boxing pour, à terme, supplanter la problématique IBA. A l’aune de ce constat, une décision concernant la participation de la boxe au programme des JO 2028 sera prise ultérieurement, ce qui n’est clairement pas de nature à rassurer les fans dans l’attente.

Pour LA 2028, le passage en revue du programme des sports par la Commission Exécutive du CIO a aussi donné lieu à la finalisation du programme des disciplines, sans qu’aucune approbation de la part de la Session ne soit ici nécessaire.
Suivant les recommandations émises par la Commission du Programme Olympique, et au regard des travaux déjà réalisés entre les parties sur les fondements de l’Agenda 2020+5, ainsi que sur la vision du CIO et de LA 2028, l’approbation de ce programme comporte notamment une nouveauté, avec l’ajout du sprint en aviron de plage.
Ce dérivé de l’aviron de mer remplacera de facto les épreuves de deux de couple (hommes et femmes) et pourrait se tenir au large des plages de Long Beach, ville limitrophe de Los Angeles déjà intégrée à la cartographie des sites.
Les multiples changements apportés dans l’optique des JO 2028 par le CIO, avec l’appui des Fédérations Internationales et le concours du Comité d’Organisation, devront cependant tenir compte de plusieurs impératifs pouvant apparaître comme opposés.
Ainsi, avec jusqu’à 36 sports en présence – en incluant en incluant les 28 sports du programme initial, les 5 sports additionnels, le retour du pentathlon et de l’haltérophilie, et possiblement de la boxe – les organisateurs des Jeux devront veiller à maintenir dans une limite raisonnable les dépenses, en misant grandement sur les infrastructures existantes ou temporaires et en privilégiant une mutualisation des sites.
Au-delà, ils devront par ailleurs étudier les conditions permettant de restreindre le nombre d’athlètes participants.
A ce sujet, le CIO a déjà fait mention de l’impératif de présenter un quota global d’athlètes en-deça de celui adopté pour les Jeux de Tokyo 2020.
La manœuvre est habile.
Tandis que pour Tokyo 2020, le CIO avait autorisé les organisateurs à dépasser la barre des 10 500 compétiteurs pour permettre l’ajout de cinq sports additionnels – avec le nombre d’athlètes en conséquence – l’institution avait en revanche limité à ce strict seuil le nombre de participants aux Jeux de Paris 2024, sports initiaux et additionnels confondus.
Quoiqu’il en soit, et afin de laisser le temps utile à la poursuite des discussions et des négociations entre les acteurs du dossier, le programme des épreuves et les quotas d’athlètes de LA 2028 ne seront finalisés qu’après les Jeux de 2024.