JO 2030 : Seiko Hashimoto exprime son inquiétude pour Sapporo

Face aux révélations de corruption entourant les Jeux de Tokyo 2020, la candidature nippone de Sapporo 2030 se retrouve aujourd’hui dans une situation des plus inconfortables, entre une opinion publique divisée et un Comité International Olympique (CIO) soucieux de préserver ses propres intérêts.

Seiko Hashimoto, ancienne Ministre nippone des Jeux, et ancienne Présidente du Comité d’Organisation des Jeux de Tokyo 2020, lors des célébrations du premier anniversaire desdits Jeux, le 23 juillet 2022 au Stade Olympique de Tokyo (Crédits – IOC / Yuichi Yamazaki)

Un temps favorite dans la course aux Jeux d’hiver de 2030, Sapporo – qui avait fait l’impasse sur l’échéance de 2026 en raison d’un séisme survenu en 2018 – pourrait indirectement faire les frais du scandale qui éclabousse depuis plusieurs mois maintenant les organisateurs et des sponsors des Jeux d’été de Tokyo 2020.

De fait, à mesure que les investigations judiciaires sont menées et que de nouvelles révélations se font jour dans la presse nippone, la nouvelle candidature se fragilise, d’autant plus en considérant que l’opinion publique demeure à ce stade réservée quant à la perspective d’un nouveau projet venant à la suite des Jeux de Tokyo 2020 marqués par une lourde facture.

Consciente des risques pour Sapporo 2030, Seiko Hashimoto, ancienne Ministre des Jeux, et surtout ancienne Présidente du Comité d’Organisation des JO 2020 (TOCOG), a d’ailleurs exprimé aujourd’hui son inquiétude.

Ainsi que le rapporte l’agence de presse “Kyodo News” :

‘Cela semble très grave’ a déclaré aux journalistes, Seiko Hashimoto, médaillée olympique devenue législatrice, lorsqu’on lui a demandé comment une série de révélations concernant des épreuves tests pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo pourraient affecter les efforts de la ville du Nord du Japon pour accueillir les Jeux d’hiver.

La prise de position de celle qui avait exprimé son intérêt pour Sapporo et, ses encouragements à la candidature, témoigne de l’extrême fébrilité dans laquelle se trouve désormais plongé le projet reposant sur l’héritage des Jeux de 1972 et sur une cartographie des sites savamment étudiée pour répondre au mieux aux nouvelles exigences olympiques.

Il faut dire qu’au-delà même des considérations locales et nationales autour de la candidature, cette dernière est également scrutée de près par le CIO.

Si la candidature reste bien présente dans la phase de dialogue continu mené avec l’institution, celle-ci pourrait en effet faire le choix de se tourner vers l’autre candidate solidement ancrée dans la course, à savoir Salt Lake City (Utah, États-Unis).

Pour le CIO, l’enjeu est loin d’être anodin.

Après avoir passé le cap de la crise sanitaire, l’institution olympique est désormais soucieuse de développer et de promouvoir ses réformes pour plus de sobriété économique et une meilleure prise en compte des défis écologiques. Or, de futures révélations sur Tokyo 2020 pourraient venir ternir l’image de marque d’une institution longtemps prise pour cible sur le “gigantisme des Jeux”, et avoir aussi des répercussions sans doute plus marquées encore pour le devenir de Sapporo 2030.

Plus tôt cette année, le Maire de Sapporo avait décidé d’annuler une visite au siège du CIO, avant que le Président de l’institution ne fasse de même dans le sens inverse. Des contraintes d’agendas avaient alors été avancées. Une manière sans doute polie de mettre quelque peu en sommeil une candidature dans la tempête, bien malgré elle.

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