Conçue pour relier les secteurs du Village des Athlètes des Jeux de Paris 2024, et pour offrir in fine une nouvelle liaison sécurisée entre Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la passerelle destinée aux mobilités douces a été posée dans la nuit de vendredi à samedi et ce, après plusieurs mois d’assemblage, d’études et de travaux préparatoires.

Deux mois après la pose de la passerelle de franchissement de l’autoroute A1 entre le Centre Aquatique Olympique et le Stade de France à Saint-Denis, une nouvelle opération d’envergure directement liée à la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024 a été menée cette semaine, illustrant un autre aspect de l’héritage de l’événement planétaire pour le département de la Seine-Saint-Denis.
De fait, à l’issue d’une phase d’assemblage conduite entre avril et octobre 2022 dans le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), la passerelle du Village des Athlètes a pu être déplacée jusqu’à son lieu d’implantation entre Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis.
Pour mener à bien cette opération pilotée par Eiffage – avec le concours de Thomas Lavigne Architecte, ARTELIA Mandataire, Philippon Kalt, Capocci et SARENS – il a d’abord fallu soulever l’imposante structure d’acier de 1 500 tonnes posée jusqu’alors sur des piliers installés sur les bords de la Seine, afin de la faire progressivement coulisser sur une barge disposée sur le fleuve et ce, au moyen de remorques dotées de tours mobiles synchronisées et composées de 96 roues.
Signe de la précision nécessaire à cette opération et de la délicatesse de celle-ci, les manœuvres techniques ont duré pas moins de 5 heures le 18 octobre dernier.
Par la suite, et après une semaine de préparation, la barge a transporté du 25 au 27 octobre la passerelle de 120 mètres de long sur la Seine pour rejoindre la destination finale de la structure, à environ 9 kilomètres du port de Gennevilliers, avant que la pose ne soit enfin effective dans la nuit du 28 au 29 octobre.
Désormais, les ouvriers mobilisés sur ce chantier singulier d’un coût de 32,1 millions d’euros – soit 90% issus de l’effort budgétaire de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) et 10% fournis par la Métropole du Grand Paris – vont pouvoir s’atteler aux travaux de finalisation de l’ouvrage qui enjambe la Seine d’un seul tenant, sans recours à des piliers intermédiaires. La pose complète du revêtement sur le tablier et les aménagements paysagers et de sécurisation des futurs déplacements constitueront ainsi les prochaines étapes dudit chantier jusqu’à la livraison de l’ouvrage à l’été 2023.
Une fois l’ouvrage achevé, la passerelle – en acier et béton bas carbone de 138 mètres de longueur et de 16 mètres de largeur – assurera dans un premier temps une desserte optimale du Village des Athlètes en 2024, ce dernier étant actuellement en cours d’agencement à cheval sur les deux communes précitées, ainsi que sur le territoire de Saint-Ouen.
Les compétiteurs et leurs accompagnateurs qui logeront sur L’Île-Saint-Denis pourront dès lors aisément rejoindre le cœur du Village, et en particulier le restaurant des athlètes qui, le temps des Jeux, prendra possession de la monumentale Cité du Cinéma.
La passerelle – conçue pour le cheminement piéton et la mise en exergue des mobilités douces – garantira dans un second temps un accès sécurisé pour l’ensemble des habitants de L’Île-Saint-Denis et pour ceux du futur écoquartier hérité du Village Olympique et Paralympique à compter de 2025.
Ainsi que l’a exposé Nicolas Ferrand, Directeur Général de la SOLIDEO :
La pose de ce nouveau franchissement est une étape majeure pour donner au Village des Athlètes son futur visage. Indispensable pour les athlètes pendant les Jeux, il deviendra ensuite un véritable trait d’union entre les deux rives de la Seine, donnant à tous les habitants et usagers de ce nouveau quartier un cadre de vie agréable et confortable.
Dans la conception des ouvrages, la SOLIDEO a accordé une grande attention à la cohérence des aménagements, en travaillant avec les Collectivités Territoriales pour répondre aux besoins des usagers.
Reconnecter les territoires, faciliter les déplacements ‘doux’, créer du lien : autant d’objectifs qui seront atteints avec la mise en service de ce pont dans quelques mois.
Parallèlement aux aménagements spécifiques au Village des Athlètes et à la pose de la passerelle, les parties au projet olympique et paralympique entendent aussi repenser les berges de la Seine, avec une refonte globale du quai du Châtelier, côté Île-Saint-Denis sur un linéaire de 1 kilomètre, comprenant une piste cyclable bidirectionnelle. Une base nautique de 1 200 m² est également prévue, de même que la plantation de 74 nouveaux arbres.
Lors de sa présentation en 2019, la partie du Village sur ladite île avait été annoncée comme devant comprendre quelques 47 000 m² de surface de plancher, avec l’installation in situ de 2 500 lits pour l’hébergement des athlètes en 2024.
Après l’échéance des Jeux, l’écoquartier de L’Île-Saint-Denis devrait comptabiliser pas moins de 320 logements familiaux, dont 90 logements locatifs sociaux et 20 logements en accession sociale à la propriété. Une résidence étudiante de 142 chambres, un hôtel 3 étoiles de 115 chambres, ainsi que 1 850 m² de commerces et de services, et des bureaux répartis sur deux immeubles devraient également s’y établir, de même qu’une Cité des Arts de 1 500 m².
Conçus à partir de matériaux bio-sourcés ou à base de béton bas carbone, les bâtiments répondront aux mêmes exigences de durabilité et de gestion énergétique que pour les immeubles du Village à Saint-Denis et à Saint-Ouen.
