Les semaines à venir devraient permettre d’affiner le dispositif entourant la Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, en particulier en ce qui concerne la sécurité et les jauges de spectateurs.

Vitrine médiatique des Jeux et de la Ville Hôte, la Cérémonie d’ouverture constitue un défi aux multiples facettes, d’autant plus lorsque les organisateurs désirent innover, à l’image de ce que propose aujourd’hui Paris 2024.
De fait, en ayant l’ambition de mettre en œuvre une Cérémonie d’ouverture le long de la Seine, au cœur de la “Ville Lumière”, le Comité d’Organisation des Jeux de 2024 (COJO) prévoit une scénographie absolument inédite à cette échelle. De quoi donner des sueurs froides aux autorités qui auront en charge la gestion des flux et une vigilance extrême quant aux risques sécuritaires.
Aussi, dans une interview accordée ce mercredi 14 septembre au quotidien “Le Parisien”, le Préfet de Police de Paris est revenu sur le cadrage de la Cérémonie qui s’établira – a priori et sauf changement – sur un linéaire de quelques 6 kilomètres, entre le Pont d’Austerlitz et le Pont d’Iéna.
Alors que plusieurs problématiques restent en suspens, Laurent Nuñez a fait savoir que les discussions étaient encore en cours.
Comme il l’a ainsi affirmé :
Cette Cérémonie aura bien lieu. C’est acté et rien ne laisse à penser que c’est impossible. […]
On est en train d’aboutir, le processus de sécurisation définitif sera arrêté durant l’automne. On a évalué les lieux où le public pourra se positionner, même si les jauges ne sont pas encore arrêtées. Ces zones seront sécurisées en termes de risque terroriste, de lutte contre la délinquance, mais aussi de gestion de la foule.

A ce stade, le Préfet de Police de Paris demeure néanmoins évasif quant à la capacité globale du dispositif qui, du côté de Paris 2024, est toujours officiellement espéré à au moins 600 000 spectateurs de part et d’autre du fleuve.
Ces derniers jours, la Commission de Coordination du Comité International Olympique (CIO) avait soutenu l’initiative proposée par Paris 2024, ne relevant pas la moindre objection concernant l’originalité du concept.
Face aux représentants des médias, réunis à l’issue de la visite olympique à Paris et en Seine-Saint-Denis, jeudi 31 août, le Président de ladite Commission avait même affiché un certain enthousiasme.
Pierre-Olivier Beckers-Vieujant avait alors déclaré :
Nous sommes à 200% en soutien de faire ces Cérémonies le long de la Seine [pour les Jeux Olympiques] et dans le centre de Paris [pour les Jeux Paralympiques], et nous sommes totalement rassurés par les propos que nous ont tenu à cet égard, le Délégué Interministériel en charge des Jeux et le Préfet de Police avec qui nous nous sommes longuement entretenus.
A aucun moment nous n’avons entendu ces trois derniers jours l’idée d’une réduction de la jauge.

Il apparaît toutefois plus que probable que les organisateurs et les autorités finissent par revoir à la baisse l’ambition initiale.
Au-delà des contraintes liées à la sécurisation du vaste site de l’événement, la logistique a aussi son importance, en particulier pour ce qui est de la diffusion du show en mondovision, l’accueil et l’acheminement des athlètes sur des dizaines de barges à travers Paris, et bien sûr le transport et l’installation des spectateurs en tribunes ou sur les berges du fleuve.
Un abaissement des jauges aurait alors le mérite de rendre plus réaliste et concevable une Cérémonie dont le coût demeure aussi en point d’interrogation.
Mais que ce soit avec 600 000 ou moitié moins de spectateurs autorisés, la dimension spectaculaire du rendez-vous sera à n’en pas douter maintenue, ne serait-ce qu’au regard de la richesse patrimoniale bordant la Seine et des possibilités offertes par un déroulement de la Cérémonie en dehors des standards traditionnels. A condition bien évidemment d’être le plus inventif possible.
Si la sécurisation du dispositif est aujourd’hui la priorité, la scénographie devrait rapidement prendre le relais. Un autre challenge capital pour Paris 2024.