Après le coup de pression exercé par la Ville de Marseille (Bouches-du-Rhône) pour réduire les dépenses liées à l’aménagement de la Marina Olympique, le projet d’accueil des épreuves de voile de Paris 2024 connaît un nouveau bouleversement – certes prévisible – avec l’abandon confirmé du dispositif de tribune provisoire initialement envisagée au-dessus de la Corniche Kennedy.

En intégrant la candidature olympique et paralympique de Paris 2024, dès la fin de l’été 2015, la deuxième ville de France avait apporté l’engagement d’accueillir, le cas échéant, une partie du tournoi de football au sein du Stade Vélodrome, ainsi que les épreuves de voile en Méditerranée.
Avec la désignation de Paris 2024 comme hôte des Jeux, deux ans plus tard, le projet marseillais fut confirmé, notamment en ce qui concerne le volet consacré à l’aménagement de la Marina Olympique, incluant, outre le site sportif, les équipements relatifs à la réception des athlètes et des spectateurs.
Sur ce dernier point, le dispositif initialement présenté prévoyait l’installation d’une tribune provisoire au niveau de la Corniche Kennedy, renforçant d’une certaine manière l’image de carte postale donnée par le projet tricolore au-delà des seuls sites sportifs et autres monuments historiques de Paris et de l’Île-de-France.
De fait, une jauge de 5 000 places avait été projetée pour garantir le suivi des différentes sessions face à la mer.
Or, la mise en œuvre d’une telle structure, dans un milieu urbain et paysager fortement contraint – au-dessus d’une voie routière fréquentée située entre la mer et un éperon rocheux – s’est peu à peu révélée difficile, au point de voir le dispositif être purement et simplement éclipsé de l’enquête publique organisée du 08 septembre au 07 octobre 2021. Ladite enquête faisait d’ailleurs suite à une refonte du projet global de Marina Olympique souhaitée par la nouvelle municipalité élue en juin 2020, municipalité soucieuse de réduire la part des dépenses devant in fine incomber à la Cité Phocéenne en prévision des Jeux.
Cette semaine, l’abandon de la proposition de tribune au-dessus de la Corniche Kennedy a même été confirmé par Samia Ghali, Adjointe au Maire de Marseille en charge – entre autres thématiques – des grands équipements.
Dans les colonnes du quotidien régional “La Provence”, l’élue locale a justifié ce choix au regard de l’impératif de sécurité qui doit entourer la tenue d’un événement de la dimension des Jeux.
Ainsi qu’elle l’a affirmé :
Je ne plaisante jamais avec la sécurité. Et quand j’ai le moindre doute à ce sujet, je le dis.
J’ai fait ce choix en parfaite coordination avec l’État, l’organisation des JO et la Préfète de police car le risque terroriste est bien réel. Tout peu arriver, surtout dans le contexte actuel.
Si l’on maintient la tribune, il faudrait la déminer tous les jours. Et dans le cas contraire, on ne peut raisonnablement pas fermer la Corniche pendant deux semaines d’affilée.

Pour palier à ce changement – prévisible compte-tenu de la localisation du site et des éléments précédemment exposés – les autorités locales et les parties prenantes au projet de Paris 2024 sont désormais à pied d’œuvre pour établir une ou plusieurs alternative(s).
Le choix définitif ne sera pas connu avant encore quelques mois, le temps de mener à bien les études techniques d’usage et d’apprécier aussi l’emplacement du site par rapport au lieu des futures épreuves.
Avant cela, une délégation du Comité d’Organisation des Jeux (COJO) devrait se rendre dans la Cité Phocéenne avant la fin du mois de mars.
Le Président du COJO, Tony Estanguet, devrait à ce moment-là avoir l’opportunité d’assister à la pose de la première pierre du chantier de la future Marina Olympique, et de s’entretenir avec les acteurs locaux, concernant les spécificités dudit chantier, le protocole financier restant à conclure, mais également l’héritage attendu des Jeux à Marseille.
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