Évoquée depuis quelques années, l’idée d’une candidature commune entre Pyrénées-Barcelone (Espagne) et Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) semble prendre un peu plus d’épaisseur, avec le soutien apporté cette semaine par un ensemble de Comités Nationaux Olympiques d’Europe centrale.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Barcelone pourrait, à l’horizon 2030, abriter les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver avec Sarajevo, ville située à plus de 2 000 kilomètres de la cité catalane.
Se justifiant par l’existence d’une piste de bobsleigh, directement héritée des Jeux de 1984, et par la possibilité offerte par le Comité International Olympique (CIO) de coorganiser les Jeux entre plusieurs villes ou pays afin de limiter les coûts – le projet Stockholm-Åre 2026 en fut un exemple avec la participation de la Lettonie -, ce curieux attelage entre la ville méditerranéenne et la capitale de Bosnie-Herzégovine interpelle néanmoins. D’autres sites et pays, plus proches géographiquement de Barcelone, pourraient en effet fort bien prétendre à l’accueil d’une partie des compétitions, sauf à imaginer que ces pays ne soient pas enclin à une telle entreprise.
Il n’empêche, en marge d’une réunion des Comités Olympiques Européens (EOC) organisée à Ljubljana (Slovénie), des responsables de Comités Nationaux (CNO) implantés en Europe centrale ont exprimé leur soutien à l’initiative d’une participation de Sarajevo à la candidature Pyrénées-Barcelone.
De fait, comme l’a annoncé la Maire de la capitale bosnienne, Benjamina Karić, les CNO de Macédoine, d’Albanie, du Kosovo et de Slovénie sont parmi ceux qui, sous l’impulsion de Andrzej Krasnicki, Président du Comité Olympique polonais, ont choisi d’appuyer le projet olympique et paralympique pour 2030, tout en promettant une aide à la réhabilitation de la piste de bobsleigh et de luge de Trebević.
Cette dernière redeviendrait alors un équipement sportif de première importance pour Sarajevo et un lieu de rassemblement des équipes d’Europe centrale qui disposeraient ainsi d’une infrastructure de qualité pour l’entraînement et la préparation de leurs athlètes aux compétitions internationales.
Pour Pyrénées-Barcelone, la venue possible de Sarajevo dans le projet ne doit pas pour autant faire oublier les querelles partisanes entre la Catalogne et l’Aragon, et l’opposition récemment exprimée pour assurer la tenue d’un référendum sur la question de la candidature.
Bien que fragilisée, ladite candidature compte faire son possible dans les mois qui viennent pour convaincre, à la fois l’opinion publique et l’institution olympique de Lausanne (Suisse), de la pertinence d’un projet par ailleurs fondé sur l’héritage des Jeux d’été de 1992 à travers l’utilisation de sites comme le Palau Sant Jordi.