Ce mardi 09 juin, les Villes Candidates à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été ont présenté les plans qu’elles ont développé et affiné au cours des derniers mois, notamment à l’issue de la visite de la Commission d’évaluation du Comité International Olympique (CIO).
Réunies au sein du Musée Olympique à Lausanne (Suisse), les délégations de Pékin 2022 et Almaty 2022 ont ainsi pu affirmer leur concept respectif de Jeux d’hiver modernes, économes et respectueux de l’environnement.
Si Almaty a su marquer des points lors de l’inspection de la Commission d’évaluation, Pékin devait proposer une vision des Jeux novatrices après avoir déjà accueilli l’événement olympique – certes pour les Jeux d’été – en 2008.

Misant sur cette riche expérience et sur l’héritage indéniable de cette Olympiade – dans le domaine des équipements sportifs et des axes de communication en particulier – Pékin 2022 a surtout souhaité mettre en exergue sa volonté d’organiser des Jeux permettant le développement de la pratique des sports d’hiver en Chine.
Car outre l’intérêt avéré du pays de développer une telle pratique, les promoteurs de la candidature pékinoise sont pleinement conscients du fait que les Jeux d’hiver en Chine représenteraient un immense marché pour le Mouvement olympique et sportif mondial. Pas moins de 300 millions de Chinois sont en effet susceptibles de se passionner pour les sports d’hiver et de devenir de futurs sportifs amateurs pour la majorité ou professionnels pour certains.
Au-delà de cette opération séduction, Pékin 2022 a également abordé la thématique financière.
Avec une croissance de Produit Intérieur Brut (PIB) établie à 7% au premier trimestre 2015, la Chine maintient son statut de première puissance économique mondiale et dispose en ce sens de sérieux atouts pour proposer l’organisation des Jeux.
Le pays a les capacités financières pour accueillir un tel événement et le projet olympique – stricto-sensu – serait raisonnable sur le plan des dépenses, la majeure partie des installations étant issue des JO 2008 et le secteur privé s’engageant sur pas moins de 65% des investissements de capitaux pour les sites.

Toutefois, la Chine devrait relever d’importants défis en cas de désignation, en particulier dans le domaine environnemental. Mais sur ce point, les autorités semblent déjà avoir trouver l’argument-choc, avec un plan global d’un montant de 125 milliards de dollars (111,12 milliards d’euros) et des dizaines de mesures à plus ou moins long terme.
Forte de ces multiples constats, la délégation de Pékin 2022 a pu faire valoir de solides éléments à l’égard des 85 membres du CIO présents à Lausanne.
Comme l’a notamment précisé Liu Yandong, vice-Premier Ministre de la République Populaire de Chine, “Pékin 2022 permettra d’organiser le plus grand événement dédié aux sports d’hiver sur fond de paysages, d’histoires et de cultures extraordinaires.
Nous respecterons chacun de nos engagements. Nous sommes un choix sûr et fiable”.
Cette sécurité et cette fiabilité sont effectivement des arguments de premier plan qu’ils seraient difficiles de contester, tant le régime de Pékin et l’organisation des JO 2008 ont démontré une parfaite mise en œuvre des engagements olympiques et ce, malgré des conditions parfois critiquables sur le plan des Droits de l’Homme ou de l’environnement.
Aujourd’hui, Pékin veut donner une image plus ouverte et tente de convaincre communauté internationale et organisations non-gouvernementales, que les JO 2022 seraient une vitrine de la Chine nouvelle, plus respectueuse du développement durable et de son approche vis-à-vis du monde du travail.
Les mesures adoptées pour lutter contre les différents types de pollution semblent en tous cas confirmer cette volonté. Reste à savoir ce qui sera fait en matière de droits des travailleurs dans le cas où Pékin serait élue Ville Hôte.

D’ici-là, Pékin 2022 va poursuivre son inlassable travail de lobbying et tenter de s’assurer le soutien d’un maximum de membres électeurs. Si l’effet de nouveauté n’est plus le même que pour Pékin 2008, nul doute que si les leviers engagés au service de la candidature portent leurs fruits, le 31 juillet prochain à Kuala Lumpur (Malaisie), la capitale chinoise pourra être en capacité de soulever un nombre important de suffrages.
Pour s’attirer de précieuses voix, Pékin 2022 a en tous cas formulé deux engagements lors de la présentation de son projet :
- L’extension du Musée Olympique chinois,
- L’organisation annuelle d’une Exposition Internationale des Sports d’hiver.
Mais la bataille s’annonce âpre et rude jusqu’au dernier moment.
Almaty a surpris un certain nombre d’électeurs ce mardi. La ville kazakh aura donc tout à gagner que de continuer ce travail d’information et d’explication, pour espérer inscrire son nom dans l’Histoire de l’Olympisme et permettre au Kazakhstan de réellement émerger sur la scène sportive internationale.
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