A la fin du mois de janvier, le Maire de Los Angeles était monté au créneau afin de critiquer les fondements du Décret du Président Donald Trump relatif à la politique migratoire des États-Unis.
Moins de deux mois plus tard, Eric Garcetti se montre toujours aussi déterminé et combattif à l’égard de la politique conduite par le successeur de Barack Obama à la Maison Blanche.
Ainsi, malgré l’intervention de la justice et l’écriture d’un nouveau Décret – qui entrera en vigueur à compter du 16 mars -, le Maire de Los Angeles estime que les comptes n’y sont pas et que l’effort de sécurité souhaité par Donald Trump n’est pas en adéquation avec les idéaux américains.
Dans un communiqué publié ce lundi soir, celui qui est candidat à sa propre succession pour les élections municipales qui auront lieu ce mardi, reprend certains éléments de langage qu’il avait employé en janvier dernier.

“Le Décret que le Président a signé aujourd’hui vise toujours les mêmes personnes et est encore loin d’être en accord avec les valeurs de tolérance religieuse et d’égalité. Il va toujours à l’encontre de tout ce que nous pensons en tant qu’Américains et en tant que citoyens de Los Angeles. Notre ville protégera toujours la sécurité de nos familles et de nos communautés et restera une ville accueillante où des gens du monde entier pourront trouver un foyer.
Notre ville reste celle qui concentre le plus grand nombre de personnes touchées par l’action de l’Administration. Au cours des jours ayant suivi l’adoption du premier Décret du Président Trump, j’ai eu l’honneur de me joindre à deux rassemblements ; l’un auprès d’une maison de culte où les dirigeants religieux et les élus se sont montés solidaires avec nos frères et sœurs de la communauté musulmane ; l’autre à l’aéroport pour accueillir un ressortissant iranien qui avait attendu 12 ans pour être réuni à nouveau avec son fils mais qui a été empêché en raison de l’interdiction du Président et ce, jusqu’à ce qu’un Tribunal ordonne une remise en cause du Décret.
Cet esprit d’unité pacifique à la mosquée, et la joie d’accueillir Ali Vayeghan au Terminal de l’aéroport LAX, représentent l’Amérique que nous connaissons et que nous aimons. La fermeture des portes aux réfugiés – à un moment où des innocents dans le monde entier sont tués pour aucune autre raison que leurs croyances religieuses ou leurs affiliations politiques – n’est pas une solution.
Nous pouvons – et nous devons – travailler ensemble pour assurer la sécurité de notre pays. Et nous pouvons le faire d’une manière qui honore notre humanité partagée, qui célèbre notre diversité, et qui ne se détourne pas des idéaux qui définissent qui nous sommes” a fait savoir l’élu Démocrate de Los Angeles.
Avec cette nouvelle déclaration, Eric Garcetti se positionne une fois encore comme un farouche opposant à Donald Trump, n’hésitant pas à ériger Los Angeles comme un bastion – un refuge même – de la défense des valeurs américaines.
Cette stratégie n’est pas anecdotique et pourrait encore se renforcer dans les mois à venir et ce, à mesure que le Président des États-Unis mettra en œuvre son programme, en particulier en matière d’immigration et de relation avec le Mexique, limitrophe de la Californie.

A 191 jours de l’élection de la Ville Organisatrice des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, Los Angeles semble aujourd’hui soucieuse de se démarquer plus que jamais du Président élu en novembre 2016.
Quelques jours après la victoire de Donald Trump, le Comité de Candidature de Los Angeles 2024 avait pourtant souhaité dialoguer avec le nouveau patron de la Maison Blanche et ce dernier avait même téléphoné au Président du Comité International Olympique (CIO) pour lui assurer de son soutien et de son appui à l’égard de la candidature américaine.
Mais les intentions et actions louables de cette période s’étaient constituées avant la mise en application des premières mesures polémiques de l’Administration Trump. Aujourd’hui, la situation est donc bouleversée et Los Angeles tente – via les autorités municipales – de s’affranchir de la ligne politique défendue par le Président Républicain.
Une façon de rassurer les membres électeurs du CIO et avant ces derniers, les membres de la Commission d’évaluation qui inspecteront – du 23 au 25 avril – les sites californiens proposés pour abriter les Jeux d’été de 2024.
A ce moment-là, les responsables politiques locaux et les dirigeants de LA 2024 devraient avoir à cœur de rappeler les engagements de la candidature vis-à-vis du Mouvement Olympique et de l’élaboration d’un projet largement financé au-delà des deniers fédéraux.
En effet, hormis sur le plan de la sécurité, l’État Fédéral n’est pas référencé de manière explicite dans les garanties financières fournies par la candidature au CIO.
Los Angeles 2024 entend en effet – suivant en ce sens la tradition des candidatures olympiques américaines – s’appuyer sur des investissements privés et, le cas échéant, sur une participation de secours de l’État de Californie et de la Ville de Los Angeles.
Là encore, une manière de tenir au loin la sphère politique nationale et les aléas que celle-ci peut parfois comporter.
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