A un peu plus d’un mois de la prochaine Session du Comité International Olympique (CIO) attendue à Bombay (Inde), le Président de l’institution a évoqué la perspective d’une candidature indienne à l’organisation des Jeux d’été de 2036. Une façon d’encourager l’ambition sportive du pays le plus peuplé de la planète.

Après les incertitudes liées au fiasco des Jeux du Commonwealth 2010 qui n’avaient pas laissé un excellent souvenir au Mouvement Olympique, sans compter par la suite les polémiques relatives à l’attitude des autorités indiennes face à la participation d’athlètes pakistanais, mais encore après les tensions ayant pu survenir entre l’Inde et le CIO, le temps du renouveau est peut-être arrivé.
De fait, en accueillant la prochaine Session du CIO, entre le 15 et le 17 octobre 2023, l’Inde entend profiter d’une tribune majeure pour affirmer une ambition régulièrement abordée au cours des dernières années mais jamais formalisée, à savoir le dépôt d’une candidature olympique et paralympique.
Un temps envisagé pour l’échéance de 2024, l’impréparation du pays – partagée alors par l’institution de Lausanne (Suisse) – avait finalement repoussé le développement d’un éventuel projet. Or, depuis plus de deux ans, Ahmedabad et l’État du Gujarat s’activent pour bâtir un concept susceptible de recueillir l’adhésion du monde sportif et des décideurs olympiques.
A cet égard, un Plan directeur est actuellement à l’étude, sous la supervision des autorités régionales qui ont récemment missionné en ce sens le cabinet d’architectes mondialement réputé, Populous.
Certains éléments préliminaires à ce Plan ont d’ailleurs pu être énoncés ces dernières semaines, parmi lesquels, en intégrant la mobilisation attendue du Narendra Modi Stadium et du futur complexe multi-sports qui doit être agencé sur 95 hectares autour de l’enceinte de 110 000 places, le concours prévisionnel de plus d’une trentaine de sites à travers le Gujarat.

Aussi, regardant avec attention l’émergence de candidatures à travers le monde – en particulier à l’aune des réformes initiées pour faciliter les démarches et accroître le dialogue entre les parties – le Président du CIO s’est autorisé un commentaire lors d’une interview pour CNBC-TV18.
Sans prendre position – devoir de réserve oblige – Thomas Bach a toutefois fait le constat d’une certaine évolution quant à l’approche désormais conjointe des autorités sportives et politiques du pays.
Ainsi qu’il l’a affirmé :
Nous avons parfois eu des discussions et il y avait des indications différentes de la part de l’Association Olympique Indienne (IOA) et du gouvernement central. […]
L’Inde, disons-le, commence à prospérer au sein du Mouvement sportif – allant au-delà des sports plus traditionnels et adoptant de plus en plus les sports olympiques. C’est une initiative vraiment bienvenue de la part de l’Inde.
Le Président du CIO a surtout profité de sa prise de parole pour exprimer ses encouragements en direction d’une candidature indienne et ce, dans l’optique de pouvoir solidement compter sur un concurrent supplémentaire parmi les prétendants déclarés ou supposés.
Comme l’a notamment exposé Thomas Bach :
Cela dépend de l’Inde. Ici, nos portes et nos cœurs sont grands ouverts.
Oui, il y a de solides arguments pour les raisons que je donne, en voyant comment l’Inde prospère et se développe et comment l’Inde adopte désormais les sports olympiques. Il y a donc un grand potentiel.
L’Inde peut jouer un rôle beaucoup plus important dans le Mouvement Olympique.
Bien sûr, cette déclaration ne saurait présager du devenir du projet, et encore moins d’une course aux JO 2036 dont le résultat ne devrait pas intervenir avant la fin de l’actuel second et ultime mandat de Thomas Bach à la tête du CIO.
Il n’empêche, le propos est de nature à concrétiser une ambition qui devrait peu à peu se déployer aux yeux du monde, l’un des premiers défis à relever étant en tout cas celui de la bonne tenue et du tremplin offert par l’organisation en Inde de la prochaine Session de l’institution olympique.