JO 2030-2034 : Yasuhiro Yamashita réitère ses doutes concernant Sapporo

Réélu à la présidence du Comité Olympique du Japon (JOC), Yasuhiro Yamashita a profité d’une conférence de presse pour exprimer sa position à l’égard de la candidature olympique et paralympique de Sapporo pour les Jeux d’hiver de 2030, alors que l’instance nippone encourage un report du projet sur l’édition 2034 ou au-delà.

Yasuhiro Yamashita, Président du Comité Olympique du Japon, à la tribune de la 135ème Session du CIO, vendredi 10 janvier 2020, après son élection comme membre de l’institution internationale (Crédits – IOC / Christophe Moratal)

La candidature de Sapporo pour une prochaine édition des Jeux d’hiver continue de susciter doutes et commentaires.

Bien que l’opinion publique semble aujourd’hui exprimer davantage de soutien qu’au cours des derniers mois, l’appui populaire demeure fragile. Il pourrait d’ailleurs encore évoluer si de nouvelles révélations surviennent dans les semaines et mois à venir au sujet de Tokyo 2020 et des conditions d’attribution de certains marchés.

Aussi, depuis le printemps 2023, le JOC a choisi d’afficher une évidente prudence quant au développement d’un projet pour l’accueil de futurs Jeux au Japon.

En avril dernier, le Président de l’instance olympique nippone avait en ce sens fait preuve de pragmatisme, soucieux de regagner la confiance de l’opinion publique avant d’envisager un nouvel élan.

Comme l’avait alors exprimé Yasuhiro Yamashita :

[La réélection du Maire de Sapporo] a clairement montré que de nombreux résidents locaux sont inquiets.

Il est difficile d’aller de l’avant avec le plan de candidature initial sans obtenir la compréhension des gens.

Nous devons faire les choses avec précaution, sinon nous ne pourrons pas avancer.

Dans le droit fil de cette déclaration, le JOC a par la suite évoqué un report souhaitable de la candidature vers une édition considérée comme plus appropriée, à savoir 2034 ou au-delà.

Ce jeudi 29 juin, un nouvel épisode est venu agrémenter le feuilleton autour de Sapporo, avec peut-être ce qui s’apparente à un point final pour le projet pensé pour l’échéance de 2030.

De fait, après sa réélection pour un troisième mandat de deux ans à la tête du JOC, Yasuhiro Yamashita a une fois de plus fait part de ses doutes quant à la possibilité de voir revenir sur le devant de la scène la Ville Hôte des JO 1972 compte-tenu des fragilités propres à l’actuelle candidature.

Avec encore un certain pragmatisme et une vision acquise par ses fonctions de membre du CIO depuis 2020, l’ancien judoka a notamment déclaré dans un propos cité par l’agence de presse “Kyodo News” :

Dans les circonstances actuelles, 2030 apparaît assez difficile.

Le CIO apprécie hautement la capacité du Japon à gérer de grands événements sportifs, mais il attache aussi une grande importance à la côte d’approbation de chaque candidat aux Jeux.

Or, la confiance dans les Jeux Olympiques est en baisse.

Il est nécessaire d’avoir un héritage qui s’enracine et qui fasse penser que dans 10 ans ou 20 ans, il était opportun d’accueillir les Jeux de Tokyo 2020.

Couverture de la brochure de présentation du projet de Sapporo 2030 (Crédits – City of Sapporo)

Les discussions entre le JOC et les autorités publiques devraient en tout cas se poursuivre afin d’adopter une position commune. De même, les échanges réguliers entre le JOC et le CIO devraient sans doute venir conforter le positionnement de l’instance nippone et de son Président.

Surtout, le CIO est aujourd’hui en présence de deux candidatures susceptibles de satisfaire aux exigences de l’organisation des Jeux de 2030 – et même de 2034 – avec les projets respectifs portés par Stockholm (Suède) et par Salt Lake City (Utah, États-Unis).

Si la première des candidatures doit encore peaufiner son concept et obtenir l’indispensable soutien gouvernemental, tout en renforçant la perception positive auprès de la population, la seconde est en revanche dans une autre dimension.

La Ville Hôte des JO 2002 bénéficie d’un appui solide aux multiples facettes, avec un projet travaillé depuis plusieurs années et des infrastructures régulièrement utilisées pour l’accueil de manifestations sportives.

Dès lors, et en l’absence de Sapporo – qui avait pourtant fait figure de favorite jusqu’au déclin consécutif aux révélations sur Tokyo 2020 – l’institution de Lausanne (Suisse) pourrait se laisser tenter par une double attribution 2030-2034, qui pourrait de facto offrir la clé des Jeux d’hiver pour la première fois de l’histoire à la capitale suédoise et les anneaux olympiques pour la seconde fois à Salt Lake City et sa région.

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