A un peu plus de 400 jours de l’ouverture des Jeux d’été de Paris 2024, des perquisitions ont été menées ce matin au siège du Comité d’Organisation (COJO) ainsi qu’au siège de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) et auprès d’entreprises liées à l’événement sportif et ce, dans le cadre de deux enquêtes diligentées par le Parquet National Financier (PNF).

Au lendemain d’une nouvelle réunion du Conseil d’administration de Paris 2024, l’immeuble PULSE à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) – quartier général de l’organisation – a vu débarquer en son sein des enquêteurs de l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF) et de l’unité parisienne de la Brigade de Répression de la Délinquance Économique (BRDE).
Les deux structures agissent à l’aune de deux enquêtes préliminaires diligentées par le PNF, la première – ouverte en 2017 – portant sur un marché passé par le COJO avec des soupçons de prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et recel de favoritisme, la deuxième – ouverte l’an dernier – portant sur plusieurs marchés du COJO et de la SOLIDEO avec ici des soupçons de prise illégale d’intérêts, favoritisme et recel de favoritisme.
Parmi les deux enquêtes, l’une s’intéresserait plus particulièrement à de potentiels conflits d’intérêts liés à l’un des Directeurs Exécutifs travaillant au COJO, qui, avant de rejoindre l’organisation des Jeux, avait fait ses armes auprès d’agences et de sociétés spécialisées dans le consulting et l’événementiel sportif.
Alors que l’Agence Française Anti-corruption (AFA) avait, en avril 2021, émis deux rapports sur les préparatifs de l’événement planétaire, en pointant des “risques d’atteinte à la probité” et de “conflits d’intérêts”, les deux enquêtes en cours risquent de venir parasiter les prochaines actualités du Comité d’Organisation, dont le prochain rendez-vous majeur a été fixé à ce vendredi 23 juin pour la révélation du parcours du Relais de la flamme olympique.
Surtout, nul doute que le Comité International Olympique (CIO) va aujourd’hui porter un regard attentif aux perquisitions menées et à l’issue de ces dernières.
Désireuse d’améliorer sensiblement l’image de marque entourant les Jeux à grand renfort de réformes structurelles, l’institution de Lausanne (Suisse) garde en effet en mémoire les déboires judiciaires rencontrés au cours des années passées par les organisateurs des Jeux de Rio 2016 au Brésil et de Tokyo 2020 au Japon.
Du côté du COJO et de la SOLIDEO, un même mot d’ordre est affiché, avec la volonté de “collaborer pleinement avec les enquêteurs”.