Tokyo 2020 : Vers une privatisation partielle du Stade Olympique

Élément-phare du dispositif olympique et paralympique des Jeux d’été de Tokyo 2020, le Stade Olympique conçu par l’architecte nippon Kengo Kuma devrait connaître une évolution certaine quant à sa gestion. Désireuses de ne pas porter seules les coûts d’un tel équipement, les autorités entendent en effet procéder à une privatisation partielle de l’ouvrage d’ici 2024.

Vue du parvis du Stade Olympique de Tokyo, le 23 juillet 2022 (Crédits – IOC / Yuichi Yamazaki)

Si le projet et le chantier d’aménagement du nouveau Stade National du Japon ont occasionné de vives polémiques, en parallèle des préparatifs d’organisation des Jeux d’été de Tokyo 2020, le devenir de l’enceinte de 68 000 places continue de poser question.

De fait, alors qu’une cérémonie officielle fut installée le 23 juillet dernier à l’occasion du premier anniversaire des Jeux – qui se sont tenus dans le contexte singulier d’un report consécutif à la crise du Covid-19 – les pouvoirs publics nippons se sont rapidement retrouvés confrontés à la problématique de la gestion de l’ouvrage.

Aussi, après plusieurs mois de réflexion, les autorités ont décidé – par l’intermédiaire de l’Agence Nationale des Sports – de lancer un appel d’offres dans le courant de l’année 2023 pour désigner in fine un repreneur issu du secteur privé.

Cette décision d’engager une privatisation au moins partielle s’explique principalement par les rapports financiers ayant fait état sur l’année écoulée de frais annuels d’entretien de l’ordre de 1,84 milliard de yens (13,12 millions d’euros) à mettre en perspective avec des revenus bien moins importants qui se sont chiffrés à environ 550 millions de yens (3,92 millions d’euros).

Or, après l’appui aux efforts budgétaires de Tokyo 2020 avant et pendant la crise sanitaire, et afin de ne pas tomber dans une dynamique négative qui pourrait durablement impacter les finances locales et nationales, les autorités veulent aujourd’hui prendre de la distance.

Dès lors, dans un souci de réduire d’environ de moitié la part de financement public, l’appel d’offres élaboré vise à confier les commandes du Stade Olympique à un acteur du secteur privé susceptible de gérer pour partie l’enceinte et d’y organiser diverses manifestations sportives et culturelles pour une durée de 30 ans à compter de 2024.

Une fois désignée, l’acteur privé devra toutefois respecter un cahier des charges strict sur les premières années et ce, compte-tenu de la programmation des Championnats du Monde d’athlétisme en 2025.

Concrètement, tout projet de suppression de la piste d’athlétisme ne pourrait être conduit qu’à l’issue de cet événement planétaire qui constituera un rendez-vous majeur pour le Stade Olympique après la tenue des Jeux à l’été 2021.

Vue intérieure du Stade Olympique de Tokyo (Crédits – Japan Sport Council)

Pensé comme une pièce-maîtresse de la candidature de Tokyo pour les Jeux de 2020, le Stade Olympique devait initialement prendre les traits d’une architecture résolument futuriste selon les plans de Zaha Hadid validés dès 2012, quelques mois avant l’élection de la capitale nippone comme hôte des Jeux.

Par la suite, des critiques quant au choix de l’architecte de renom, mais surtout quant au coût d’édification de l’ouvrage, ont amené le gouvernement alors dirigé par Shinzo Abe à revoir l’ambition du projet.

Malgré une refonte partielle des plans, le concept développé par celle qui œuvra notamment à la réalisation du Centre Aquatique des Jeux de Londres 2012, fut finalement abandonné au profit de l’architecte nippon Kengo Kuma.

Le projet de ce dernier – d’apparence moins spectaculaire mais fort en symboles – n’a pas pour autant été épargné, et des modifications structurelles ont dû être portées tout au long des travaux qui ont mobilisé jusqu’à 2 800 ouvriers entre fin 2016 et fin 2019. Un effort fut en particulier porté sur une baisse de la jauge de l’enceinte pour réduire de facto une facture globale qui a tout de même atteint la somme de 156,9 milliards de yens, soit environ 1,12 milliard d’euros.

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