Paris 2024 : Le CIO supervisera les qualifications et le tournoi de boxe

Dans la tourmente depuis plusieurs années, en raison de problèmes jugés permanents et très préoccupants concernant sa gouvernance et son système d’arbitrage et de jugement, l’Association Internationale de Boxe (IBA, ex-AIBA) a été écartée de l’organisation des épreuves de qualification et du tournoi olympique de boxe des Jeux de Paris 2024.

Visuel du Court Suzanne Lenglen initialement configuré pour le tournoi de boxe des Jeux de Paris 2024 (Crédits – Paris 2024)

A deux ans de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO) – réunie ce vendredi 24 juin – a pris une décision forte en ce qui concerne le déroulement des phases qualificatives, ainsi que l’organisation du tournoi olympique de boxe qui se déroulera à cheval sur un site de Seine-Saint-Denis et sur le Court central de Roland Garros.

Considérant que les conditions n’étaient pas réunies pour préserver l’intérêt des athlètes qui participeront aux futures compétitions, l’instance olympique a en effet annoncé que les préparatifs entourant la boxe ne seraient pas organisés sous l’autorité de l’IBA.

Cette décision-sanction n’est pas sans rappeler la mesure prise en amont des Jeux de Tokyo 2020, lorsque le CIO avait mis en place un Groupe de Travail Spécial présidé par Morinari Watanabe, membre du CIO et Président de la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG). Ledit Groupe avait alors eu pour mandat de superviser l’organisation des épreuves qualificatives de boxe, de même que celle du tournoi olympique.

Auparavant, l’institution de Lausanne (Suisse) avait mené des investigations qui avaient in fine conduit à la suspension de la reconnaissance de l’AIBA, suspension qui demeure aujourd’hui.

Ces derniers mois, et malgré les efforts réclamés avec insistance à l’égard de l’Association Internationale de Boxe, les préoccupations ne se sont pas estompées, bien au contraire.

Portant un regard avisé sur le modèle de gouvernance de l’IBA, le CIO a ainsi pointé du doigt le processus d’arbitrage et de jugement, de même que la dépendance financière de la Fédération vis-à-vis de l’entreprise Gazprom et ce, au moment où le contexte géopolitique international ne plaide pas en faveur d’une quelconque forme de partenariats avec les intérêts russes.

En outre, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a récemment annulé la décision de l’Unité intérimaire des candidatures de l’IBA qui avait déclaré l’inéligibilité de Boris van der Vorst comme candidat à la présidence de la Fédération. Trois autres candidats avaient également été déclarés inéligibles, plaçant de facto Umar Kremlev dans une position idéale.

Réunion de la Commission Exécutive du CIO, vendredi 24 juin 2022 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Ces éléments devraient désormais être étudiés par le CIO et sa Commission Exécutive dans l’optique d’un possible – si ce n’est probable – retrait de la boxe du programme olympique des Jeux d’été de Los Angeles 2028.

Non-retenue à ce stade, au même titre que l’haltérophilie et que le pentathlon moderne, la boxe pourrait dès lors perdre une place acquise durant l’édition des Jeux de Saint-Louis (Missouri, États-Unis) en 1904, et qui a par la suite vu de grands noms s’illustrer sur la scène olympique, à l’instar de la légende Mohammed Ali.

Le CIO a en tout cas fait savoir qu’une telle décision sera discutée ultérieurement, sachant que la prochaine échéance capitale n’est autre que la 140ème Session qui aura lieu en mai 2023 à Bombay (Inde).

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