JO 2030 : Le Comité Olympique Espagnol ne baisse pas les bras

Malgré de nouvelles discussions orchestrées sous l’égide du Comité Olympique Espagnol (COE), l’Aragon et la Catalogne ne parviennent toujours pas à s’entendre concernant la cartographie des sites pour la candidature aux Jeux d’hiver de 2030. Conscient des difficultés, le COE n’entend toutefois pas abandonner.

Conférence du presse du Président du Comité Olympique Espagnol, Alejandro Blanco, mercredi 25 mai 2022 (Crédits – COE)

Dans une impasse depuis plusieurs mois, la candidature espagnole pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030 a bien connu quelques soubresauts, nettement insuffisants néanmoins pour permettre l’établissement d’un projet commun entre l’Aragon et la Catalogne.

Si le COE tâche inlassablement de décrocher un accord entre les deux Communautés autonomes voisines, les mésententes territoriales et partisanes freinent les discussions, chacune campant sur ses positions.

Aussi, Alejandro Blanco, Président du COE, avait récemment fait savoir qu’une nouvelle salve de négociations serait enclenchées avant la fin du mois de mai, soit juste avant la venue à Madrid du Président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, attendu sur place dès le 1er juin.

En dépit de ce qui a pu s’apparenter à un ultimatum, l’Aragon et la Catalogne n’ont toujours pas réussi à s’entendre, la première continuant de dénoncer une prédominance supposée de la seconde. Ce constat vient assombrir encore davantage le devenir du projet, d’autant plus lorsque l’on considère le niveau de la concurrence internationale, incarnée en particulier par les projets de Sapporo (Japon) et de Salt Lake City (Utah, États-Unis) qui disposent d’une réelle longueur d’avance.

En ce milieu de semaine, Alejandro Blanco a toutefois affiché une certaine détermination pour poursuivre les discussions, rappelant au passage – comme pour tenter de rassurer et de convaincre les dirigeants aragonais – que la répartition actuelle des épreuves était à l’avantage de l’Aragon face à la Catalogne, avec 54 épreuves identifiées d’un côté et 42 de l’autre.

Ainsi que l’a fait savoir le COE à l’issue de la conférence de presse organisée mercredi 25 mai :

Alejandro Blanco a montré son optimisme pour parvenir à un accord et a assuré qu’il écoutera tous ceux qui souhaitent participer à ce projet pour présenter une candidature techniquement imbattable, durable au niveau social, économique et environnemental, qui contribue à la régénération du territoire et qui, en même temps, respecte les exigences et les normes du CIO.

Vue du domaine skiable Alp 2500 rassemblant les stations de La Molina et de Masella en Catalogne (Crédits – LaMolina.cat)

En adoptant une stratégie jusqu’au-boutiste, le COE semble peut-être avoir acté l’impossibilité – en l’état – de pouvoir proposer un projet pour l’échéance hivernale de 2030.

Aussi, et en se fondant sur le nouveau processus de sélection des candidatures du CIO, l’instance espagnole pourrait poursuivre les discussions, mais en se concentrant désormais sur une date ultérieure, à savoir 2034 ou 2038.

Pour le COE, cette idée permettrait de travailler à des conditions plus adéquates pour développer un projet, sans pour autant faire figure de perdant. La subtilité de la nouvelle mouture du processus olympique réside d’ailleurs sur cet élément, à savoir l’encouragement à un dialogue soutenu et continu entre les parties et avec le CIO, en évitant de passer par la case de l’élection qui élimine pour finalement choisir un vainqueur.

Contrairement aux candidatures précédemment engagées par l’Espagne pour les Jeux d’été de 2012, 2016 et 2020 et qui, incarnées par Madrid, furent systématiquement recalées au moment du scrutin olympique, le projet de Pyrénées-Barcelone pourrait en conséquence rester dans la course, mais en visant une échéance à plus long terme.

Le risque est toutefois de se laisser enfermer dans une course à double vitesse face à des rivales qui, aujourd’hui, fourbissent leurs armes pour être les plus compétitives possibles au-delà même de l’échéance 2030.

Non-encore positionnée sur 2030 ou 2034, Salt Lake City pourrait ainsi faire le choix de laisser filer la première date pour Sapporo. La Ville Hôte des JO 2002 pourrait de facto se retrouver dans une idéale position pour rafler 2034, avec des Jeux qui interviendraient sur le sol américain six années après l’édition estivale de Los Angeles 2028.

Si un tel schéma venait à se mettre en place, la prochaine fenêtre directe pour l’Espagne ne s’ouvrirait que pour 2038.

La candidature du pays – dont l’expérience hivernal reste à peaufiner – pourrait alors se retrouver confrontée à de nouvelles concurrentes, voire à une rivale qui, comme elle aujourd’hui, souffre de certaines faiblesses : Vancouver (Colombie-Britannique, Canada), Ville Hôte des Jeux d’hiver de 2010.

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