JO 2030 : La candidature espagnole au bord du précipice

Avant une visite attendue du Président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, à Madrid, la candidature Pyrénées-Barcelone doit impérativement parvenir à la présentation d’un projet technique validé par l’ensemble des parties, faute de quoi, le Comité Olympique Espagnol (COE) actera la fin de l’aventure pour les Jeux d’hiver de 2030.

Alejandro Blanco, Président du Comité Olympique Espagnol (Crédits – COE)

Les prochains jours pourraient marquer la fin de la candidature espagnole à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030.

Alors qu’une nouvelle mouture du concept a récemment été dévoilée, pour tenter d’arracher – enfin – un accord du côté de l’Aragon, les dirigeants de la Communauté autonome ont fait savoir que cette version repensée du projet n’était pas présentable en l’état, la répartition des sites étant encore jugée comme plus avantageuse pour la voisine catalane.

Pire, ils menacent désormais de lancer une candidature en solo, bien que les chances de succès soient nulles, le COE ayant dans le même temps fait savoir que l’Espagne présenterait une candidature commune – comprendre ici l’Aragon et la Catalogne – ou n’en présenterait aucune.

Face à cette défiance qui perdure depuis plusieurs semaines et qui est devenue un véritable feuilleton, le COE espère encore parvenir à une négociation fructueuse lors d’un ultime tour de table qui doit intervenir, a priori, avant le 20 mai, soit une dizaine de jours avant la visite à Madrid du Président du CIO, Thomas Bach.

Le calendrier ainsi planifié permettrait de soumettre une candidature ficelée à ce dernier, offrant de facto un coup de projecteur idéal, quelques jours après qu’un trio d’experts de l’institution olympique ait fait escale à Salt Lake City (Utah, États-Unis), Vancouver (Canada) et prochainement Sapporo (Japon), elles-aussi engagées dans la course aux JO 2030.

Si en revanche, les discussions entre l’Aragon, la Catalogne, le gouvernement espagnol et le COE ne donnent pas pleine satisfaction, le Président du CIO constatera par lui-même l’échec de la candidature qui se fonde pourtant sur l’expérience de Barcelone, Ville Hôte des Jeux d’été de 1992, année et édition de référence pour le Mouvement Olympique.

Affiche annonçant la manifestation des opposants à la candidature espagnole aux Jeux d’hiver de 2030, le dimanche 15 mai 2022 (Crédits – Stop JJOO)

Mais avant le tour de table entre les parties, et la visite présidentielle annoncée pour le 1er juin, la candidature espagnole pourrait être affaiblie de façon irrémédiable par la manifestation organisée ce dimanche 15 mai par les opposants au projet.

Annoncée depuis près d’un mois, cette manifestation vise à démontrer l’opposition du territoire pyrénéen et de ses habitants à la perspective d’accueillir des milliers de compétiteurs et de spectateurs à l’horizon 2030 et ce, en considérant les projections d’enneigement à l’aune du dérèglement climatique.

La mobilisation des opposants – prévue dès 12h00 à Puigcerdà – sera indéniablement scrutée par le COE qui, si une entente institutionnelle sur le projet est obtenue d’ici la fin du mois, devra encore affronter une double consultation populaire le 24 juillet prochain.

La mobilisation sera également suivie par le CIO, plus que jamais soucieux de diriger les anneaux olympiques sur des territoires favorables aux Jeux et où l’opinion publique se révèle être un atout pour les porteurs de candidatures.

A ce niveau-là, Salt Lake City et Sapporo semblent faire la course en tête, les Villes Hôtes des JO 2002 et 1972 offrant, outre un concept technique solide, une forte adhésion populaire. Pour l’heure, cette adhésion n’est en revanche pas au rendez-vous du côté de Vancouver, qui espère à nouveau organiser les Jeux en Colombie-Britannique en se fondant sur les sites hérités des JO 2010 et sur un modèle de gouvernance inédit mettant en avant les peuples autochtones.

Laisser un commentaire