Ce vendredi 15 février, le Comité International Olympique (CIO) accueillait deux délégations coréennes, composées de représentants des Comités Nationaux de Corée du Sud et de Corée du Nord, mais également de représentants des gouvernements des deux pays.
Ce rendez-vous au sommet avait pour objectif de discuter d’une participation d’équipes coréennes unifiées dans le cadre des Jeux d’été de Tokyo 2020. Il fut en outre question d’une possible candidature conjointe à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2032.

Au cours de la réunion, qui s’est tenue en présence d’une délégation du CIO conduite par son Président, Thomas Bach, d’une délégation de Corée du Sud, conduite par le Président du CNO, Lee Kee-heung, et le Ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Do Jong-hwan, et d’une délégation de Corée du Nord conduite par le Président du CNO et Ministre de la Culture physique et du Sport, Kim Il-guk, les parties ont donc convenu d’établir et de définir les conditions pour permettre la participation d’équipes unifiées lors de la prochaine édition des Jeux.
Concrètement, avec l’accord du CIO et sous l’égide des Fédérations Internationales (FI) concernées, les deux CNO vont travailler de concert pour permettre la qualification d’équipes dans les sports et disciplines suivants :
- Basketball féminin,
- Hockey-sur-gazon féminin,
- Epreuve par équipes mixtes de judo,
- Aviron masculin et féminin (4-, quatre en pointe), (4x, quatre en couple), (8+, huit en pointe).
La participation d’équipes coréennes unifiées dans d’autres sports inscrits au Programme des Jeux de Tokyo 2020 n’est pas écartée, mais des discussions doivent encore être menées pour aboutir à un cadre définitif.
Quoiqu’il en soit, la qualification desdites équipes devra être validée et être conforme aux règles établies en vue des JO 2020. Les athlètes des équipes unifiées devront par ailleurs se soumettre au programme de contrôle antidopage identique à celui des autres athlètes souhaitant participer aux Jeux.
Sur ce dernier point, et compte-tenu de la récente déclaration de non-conformité de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) visant le Comité antidopage de la République Populaire Démocratique de Corée, le CIO a fait savoir qu’il pourrait, le cas échéant, apporter un soutien au CNO Nord-Coréen afin que ce dernier puisse se conformer à la réglementation en vigueur.
Les discussions de la semaine écoulée donneront lieu à un compte-rendu détaillé qui devra être approuvé par la Commission exécutive du CIO, lors de la prochaine réunion de cette dernière qui se tiendra à Lausanne (Suisse) du 26 au 28 mars 2019.

En marge des échanges relatifs à la participation d’équipes unifiées pour les Jeux de 2020, les deux délégations coréennes ont aussi évoqué la possibilité de joindre leurs efforts pour présenter une candidature aux Jeux de 2032.
Cette volonté d’aller de l’avant et de prétendre à renforcer l’entente actuelle au-delà de la seule échéance de 2020 a été saluée par le CIO. Comme l’a ainsi affirmé le Président de l’institution à l’issue de la réunion :
Nous accueillons chaleureusement l’initiative historique des deux Corées de présenter une candidature coréenne conjointe à l’organisation des Jeux Olympiques de 2032.
L’initiative, qui a déjà donné lieu à la désignation de Séoul pour la partie Sud-Coréenne, a également été saluée par les représentants des deux délégations, et notamment par le Président du CNO et Ministre de la Culture physique et du Sport de Corée du Nord, Kim Il-guk :
Les dirigeants des deux Corées sont convenus de leur intention d’accueillir les Jeux Olympiques en 2032.
Je suis très ému et je me réjouis à l’idée d’une candidature commune avec la Corée du Sud. Nous sommes d’accord sur les concepts mis en avant par la Corée du Sud et demandons l’appui du Président Thomas Bach et du CIO pour organiser conjointement la manifestation olympique à Séoul et Pyongyang.
Bien entendu, il faudra encore attendre quelques années avant qu’une candidature conjointe soit officiellement lancée dans la procédure de désignation pour les Jeux de 2032. En effet, si l’on s’en tient à l’échéancier-type, la campagne officielle ne devrait pas débuter avant 2023-2024, tandis que l’élection de la Ville Hôte ne devrait pas intervenir avant le courant de l’année 2025.
Il n’empêche, l’intérêt exprimé vendredi dernier par les deux délégations devrait permettre de maintenir un dialogue régulier avec le CIO qui, le moment venu, pourrait proposer ses services et son expertise, sans compter la mise en place d’un groupe de travail pour inspecter les sites éventuels destinés à accueillir les Jeux.
_________________________
9 pensées