Mitt Romney, futur Secrétaire d’État de Donald Trump ?

Malgré des déclarations franchement hostiles à l’endroit de Donald Trump durant la campagne des Primaires Républicaines puis lors de la campagne présidentielle américaine, Mitt Romney pourrait finalement rejoindre l’administration du Président élu.

Le 19 novembre dernier, soit onze jours après le scrutin présidentiel, l’ex-Gouverneur du Massachusetts s’était entretenu avec Donald Trump et avait notamment échangé sur la politique étrangère américaine.

Depuis lors, celui qui fut candidat à l’élection présidentielle de 2012 fait figure de favori pour décrocher le poste stratégique de Secrétaire d’État, l’équivalent du Ministère des Affaires étrangères.

Mitt Romney, lors d'une conférence de presse en février 2001 (Douglas C. Pizac / AP)
Mitt Romney, lors d’une conférence de presse en février 2001 (Douglas C. Pizac / AP)

Le 29 novembre, une nouvelle rencontre a été organisée entre les deux leaders politiques.

Ensemble, ils ont pu échanger à nouveau sur la politique étrangère des États-Unis et ce, dans le cadre du restaurant français « Jean-Georges » situé dans la Trump Tower à New York.

Dans les prochains jours, Donald Trump annoncera officiellement son choix quant à la nomination du prochain Secrétaire d’État.

Si son choix se porte sur Mitt Romney, ce ne serait pas seulement un ancien candidat – et adversaire – que Donald Trump parviendrait à convaincre. Ce serait aussi une personnalité importante du Parti Républicain mais aussi un homme d’affaires expérimenté, notamment dans le domaine des Jeux Olympiques.

En effet, et pour rappel, Mitt Romney fut le Président du Comité d’Organisation des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002.

Faisant suite aux dérives et révélations qui avaient ébranlé les premiers mois d’existence du Comité, Mitt Romney était parvenu à s’imposer comme l’homme de la situation en redressant les comptes et ce, afin de remettre sur les rails l’organisation des JO.

Bien qu’il se soit ensuite tourné de nouveau vers la sphère politique – en devenant Gouverneur du Massachusetts en 2003 – Mitt Romney a conservé un intérêt singulier pour l’Olympisme.

Ainsi, dès novembre 2013, il avait apporté son soutien à Boston, ville candidate à la nomination américaine pour l’organisation des Jeux d’été de 2024.

« Je serais ravi de voir les Jeux revenir aux États-Unis et je pense que Boston serait le meilleur endroit imaginable pour accueillir cet événement.

Je serais ravi de pouvoir apporter mes suggestions et mon expérience aux promoteurs de la candidature » avait alors affirmé l’homme politique.

Mitt Romney avait par ailleurs exprimé son attachement à une éventuelle candidature de Salt Lake City (Utah) pour l’accueil des Jeux d’hiver de 2026. In fine, les États-Unis – déjà engagés dans la campagne 2024 – ne devraient pas, sauf retournement de situation, se mobiliser pour l’échéance hivernale.

Quelques mois avant ses deux prises de position, l’homme politique avait déjà fait parler de lui dans la course aux JO 2024.

Sollicité par l’alliance américano-mexicaine San Diego / Tijuana, Mitt Romney avait finalement décliné l’invitation, sans doute conscient des faiblesses de cette entreprise.

« Il n’a pas l’intention de prendre un poste de direction auprès du Comité de Candidature, [mais il serait] heureux de fournir des conseils » avait fait savoir son conseiller, Eric Fehrnstrom.

En amont de l’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014, Mitt Romney s’était encore illustré dans le domaine olympique, en exprimant son avis sur les Jeux et sur l’image de ces derniers. Il avait alors affiché son opposition à l’attribution de l’édition 2014 à la Russie.

Une intervention comme un message de politique étrangère.

« Si j’avais eu à choisir, je n’aurai jamais attribué à la Russie l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver [de février 2014], sans parler d’éventuels Jeux Olympiques d’été, en raison du message politique que le pays diffuse.

[…] Les Russes sont un acteur sur la scène mondiale. Ils ont le droit de présenter une candidature, mais ils ne trompent pas des gens comme moi concernant leur vision de l’esprit olympique. [Les dernières mesures législatives] ont dépouillé les valeurs qui sont censés représenter les Jeux Olympiques.

[…] La présence d’Hitler lors des Jeux Olympiques de Berlin 1936 avait miné le message olympique » avait notamment déclaré Mitt Romney dans une critique acerbe à l’encontre de la Russie de Vladimir Poutine.

Si Mitt Romney est choisi par Donald Trump dans les jours à venir, il n’est pas impossible d’imaginer qu’il pourrait aussi être un conseiller de l’ombre pour le Président élu et pour le Comité de Candidature de Los Angeles 2024.

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