Il y a presque dix ans maintenant, le Mouvement Olympique célébrait l’organisation des Jeux Olympiques d’été 2004 à Athènes (Grèce), berceau de la manifestation sportive.
Aujourd’hui, les choses ont changé.
Les Grecs ont certes réussi le pari d’accueillir les Jeux modernes pour la deuxième fois de leur Histoire – après la rénovation de 1896 – mais n’ont pas su gérer l’après, autrement dit, la nécessaire reconversion des sites.
Les Jeux ont évidemment apporté à la ville la modernité digne d’une capitale européenne du XXIe siècle : nouvelles lignes de métro (1,6 milliard d’euros), tramway (350 millions), réseau de transport suburbain (640 millions), construction du périphérique autoroutier “Attiki Odos” sur une soixantaine de kilomètres (1,3 milliard d’euros)…
Mais ils ont aussi laissé à la gestion des pouvoirs publics, plusieurs sites sportifs aménagés de manière grandiose. Ce fut notamment le cas du Parc Olympique de Maroussi avec les immenses arches blanches du Stade Olympique et du Vélodrome, deux enceintes conçues et imaginées par l’architecte espagnol Calatrava.
Depuis les Jeux, ces sites n’ont toutefois pas accueilli de grands événements, à l’exception d’une finale de la Ligue des Champions ou de quelques concerts. Les installations héritées des JO sont depuis tombées dans un état d’abandon voire même de quasi-ruine et la surveillance et la sécurité de ces dernières nécessitent entre 50 et 100 millions d’euros chaque année. Rien d’étonnant dès lors à ce que l’État grec cherche à vendre ou louer les anciens sites des compétitions. Certains ont rapidement trouvé preneurs. D’autres ont été vendus au cours des dernières années par l’État afin de renflouer modestement les caisses vides du pays.
Parmi les sites qui pourraient être reconvertis prochainement, l’ancien aéroport d’Athènes-Hellenikon et les anciens stades des épreuves de baseball, softball, hockey-sur-gazon et canoë-kayak, sont un exemple du gâchis grec.
Lors de l’élaboration du projet olympique athénien au milieu de la décennie 1990, les promoteurs de la candidature avaient mentionné leur volonté de transformé le site de l’ancien aéroport international. A l’issue des Jeux, celui-ci aurait dû laisser place à un vaste parc urbain, alliant logements, loisirs et espaces verts. Cependant, la crise économique et financière de la Grèce est passée par là et le projet a été abandonné.
Désormais, un nouveau concept semble avoir émergé grâce à la cession du site à un consortium privé, ce qui pourrait transformer de manière radicale, cette immense zone situées à quelques kilomètres du centre-ville de la capitale grecque.
Ainsi, des investisseurs désirent faire d’Athènes, “la première capitale européenne dotée de son propre complexe touristique”.
Concrètement, la société grecque “Lamda” et les groupes “Fosun” (Chine) et “Al Maabar” (Abou Dhabi) envisagent d’investir dans l’aménagement d’un pôle touristique hors-normes sur l’emplacement actuel de l’aéroport Hellenikon ainsi que des sites olympiques sans oublier la zone côtière de 3,5 kilomètres.
Si les stades sont aujourd’hui en état de délabrement, ils pourraient donc s’effacer au profit d’hôtels, de résidences de luxe, d’un parc d’attraction ainsi que de divers espaces culturels et paysagers. L’objectif des promoteurs est clair mais ambitieux : attirer jusqu’à un million de visiteurs chaque année et replacer de fait Athènes au cœur des destinations touristiques européennes.
Selon “Lamda”, l’investissement – de 5,9 milliards d’euros sur quinze ans – pourrait générer 4 milliards d’euros de retombées économiques annuelles, sans compter les taxes et prélèvements sociaux. Cela contribuerait alors “au PIB grec à hauteur de 2% par an”.
Une manne économique mais aussi sociale, puisque les parties prenantes au projet, estiment la création de 50 000 emplois, dont 20 000 durant la phase de construction et d’aménagement du site.
Le lancement des travaux pourrait – si des recours ne sont pas déposés – débuter d’ici 2016.
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