Échaudée par ses échecs pour l’obtention des Jeux Olympiques d’été 1996 et 2008, la ville de Toronto pourrait se porter candidate pour l’Olympiade 2024.
Si tel est le cas, elle bénéficiera du soutien du Comité Olympique Canadien (COC). Réélu à la tête de l’institution, Marcel Aubut a ainsi affirmé qu’il “ne fait aucun doute, que ce que le pays a le plus besoin, réside dans l’organisation des Jeux Olympiques d’été”.
De fait, le Canada pourrait prendre l’exemple du Brésil, afin d’asseoir sa légitimité et ainsi postuler pour l’accueil du plus grand événement de la planète. En effet, avant de décrocher les Jeux 2016, le Brésil avait été hôte des Jeux Panaméricains 2007.
Pour le Canada, la grande répétition générale aura lieu en 2015, soit deux ans avant l’élection de la Ville Organisatrice des JO 2024.
A l’aube des années 2000, le Canada avait déjà présenté une candidature pour Toronto.
La cité canadienne avait finalement échoué face à la grandissime favorite, la capitale chinoise, Pékin. Avec 22 points, Toronto avait devancé Paris (18 points), Istanbul (9) et Osoka (6). La ville japonaise avait néanmoins été écartée dès le premier tour de scrutin.
Pour les Jeux de 2008, Toronto avait envisagé l’aménagement d’une zone portuaire désaffectée, en bordure du Lac Ontario. Ce projet de régénération urbaine – qui n’est pas sans rappeler le choix effectué par Londres dans l’East End pour 2012 – aurait permis la construction d’un quartier entier centré autour du Village Olympique.
Ce dernier, situé à dix minutes à pieds du Stade Olympique, aurait ainsi été le cœur névralgique des Jeux et un héritage certain pour l’avenir.
Le nouveau quartier, pour lequel le Gouvernement Fédéral, la Province de l’Ontario et la Ville de Toronto avaient décidé l’injection de 1,5 milliard de dollars canadiens (6,8 milliards de francs à l’époque soit, 1,037 milliards d’euros), aurait en outre vu l’édification d’un Stade Olympique d’une capacité de 100 000 places.
En complément de ce gigantesque équipement, d’un nouveau Vélodrome ou encore d’un Centre Aquatique, Toronto aurait basé son organisation sur des équipements existants comme le Rogers Centre (anciennement SkyDome), disposant d’une capacité comprise entre 10 000 et 68 000 places.
Au total, le coût d’organisation des JO 2008 au Canada, avait été chiffré à l’époque à 13,3 milliards de francs, soit 2,028 milliards d’euros.
Selon Marcel Aubut, la seconde possibilité réside dans l’étude d’une nouvelle candidature hivernale – avec pourquoi pas la ville de Québec – bien que la proximité avec les Jeux de Vancouver 2010 soit un handicap évident.
Au total, le Canada a accueilli les JO à trois reprises : deux fois dans le cadre des Jeux d’hiver (Calgary 1988 et Vancouver 2010) et une fois les Jeux d’été (Montréal 1976).
Cette dernière expérience est néanmoins la plus douloureuse et la plus polémique. Avec une reconversion mal engagée, la ville canadienne n’a épongé son déficit qu’au bout d’une trentaine d’années, ce qui considérablement pesé dans l’opinion publique.
De fait, une prochaine candidature sera sans nul doute soumise à une forte opposition d’une partie de la population, hostile aux Jeux mais plus encore, à l’organisation d’un événement dont la réussite ne se mesure jamais à court terme.
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