JO 2036 : L’Arabie Saoudite plus ambitieuse que jamais

Désireuse de s’inscrire dans le paysage sportif international au cours des prochaines années, l’Arabie Saoudite ne manque pas d’ambition pour tenter de décrocher l’organisation de grands événements. Après les Jeux Asiatiques d’été et d’hiver, le pays entend à présent se positionner sur une édition de la Coupe du Monde de football et sur une échéance future des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été.

Visuel du projet de Qiddiya Stadium en Arabie Saoudite (Crédits – Vision 2030 Kingdom of Saudi Arabia)

Avancer pas à pas, mais néanmoins à un rythme soutenu. Ainsi souhaite évoluer l’Arabie Saoudite sur au moins les quinze prochaines années dans le domaine du sport et plus spécifiquement dans l’accueil de manifestations d’envergure planétaire.

Si les derniers mois ont été marqués par la polémique liée à l’obtention des Jeux Asiatiques d’hiver de 2029, le pays entend tracer sa route avec détermination, prenant en cela exemple sur le voisin et rival, Qatar.

De fait, le Ministre des Sports a récemment exposé la vision du royaume pour les années à venir et ce, dans le cadre de déclarations formulées au “Telegraph Sport”.

Comme l’a notamment affirmé le Prince Abdulaziz Bin Turki Al Faisal :

Nous avons de très grandes ambitions sportives en Arabie Saoudite et sommes convaincus que nous possédons bon nombre de qualités, des valeurs, et de l’expérience nécessaires pour accueillir n’importe quelle compétition, des fans passionnés aux infrastructures en passant par le désir d’ouvrir notre pays et de rassembler le monde.

En filigrane, l’Arabie Saoudite ne s’interdit donc aucune candidature, à commencer bien sûr par les deux événements majeurs que sont la Coupe du Monde de football et les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été.

Pour le premier événement, l’échéance de 2030 serait privilégiée, avec potentiellement une offre commune avec l’Egypte et la Grèce. Pour le second, une candidature pour l’édition 2036 serait envisagée, même si aucune confirmation n’a pour l’heure été avancée. Il n’empêche, avec déjà la tenue programmée des Jeux Asiatiques d’hiver en 2029, puis celle des Jeux Asiatiques d’été en 2034, le pays semble plus que jamais sur la voie d’un projet plus grand encore focalisé sur les Jeux d’été dans leur version mondiale.

Que ce soit pour la Coupe du Monde de football ou les Jeux, l’ambition saoudienne s’inscrit aujourd’hui pleinement dans la vision 2030 développée par le Prince héritier du royaume, Mohammed ben Salman, qui a fait du sport l’une des cibles prioritaires de sa politique internationale.

Cette ambition ne devrait toutefois pas échapper aux critiques des organisations de défense des droits de l’Homme et des associations environnementales face à des projets qui nécessiteront des investissements colossaux pour mettre à niveau les infrastructures et assurer la faisabilité de l’accueil d’événements majeurs.

A l’instar du concept des Jeux Asiatiques d’hiver de 2029 reposant sur le projet NEOM – dont le coût prévisionnel de la première phase dépasse la somme pharaonique de 300 milliards de dollars -, le projet conçu pour les Jeux Asiatiques de 2034 se fonde sur l’aménagement d’installations modernes aux lignes architecturales résolument futuristes à Riyad et dans ses environs, en particulier avec l’apport de Qiddiya, vaste complexe sportif et culturel en cours d’aménagement sur plus de 367 kilomètres carrés.

Ledit complexe figure ainsi parmi les clusters du dispositif pour 2034, avec en son sein, un stade de football de 20 000 places, une arène multifonctionnelle de 18 000 places pour le basketball, un centre aquatique de 3 000 places pour la natation, mais encore un centre de tennis, un stade nautique pour le canoë-kayak, un stade de baseball / softball et un stade de cricket.

Pour compléter ce dispositif, le projet repose en outre sur des infrastructures existantes, temporaires ou à construire, sur la zone historique de Riyad.

Cela comprend notamment le cluster de King Saud University, avec le King Saud University Stadium (25 000 places) pour le tournoi préliminaire de football, la King Saud University Arena (7 500 places) pour le tournoi de volleyball, le Rugby Stadium pour le rugby à sept, ainsi que des équipements multifonctionnels pour la boxe ou le wushu, ou encore un futur stade destiné au hockey-sur-gazon.

Du côté du SAOC Complex Cluster, les organisateurs envisagent d’y établir le tournoi de handball et celui de water-polo au sein de deux halls existants, de même que le tournoi de tir-à-l’arc, et que les compétitions de cyclisme sur piste dans l’écrin d’un nouveau vélodrome.

Le pôle historique comprend par ailleurs des équipements sur le Riyadh International Convention and Exhibition Center pour la gymnastique, le badminton, le tennis de table, l’haltérophilie, la lutte ou l’équitation. D’autres sites seront aussi mobilisés au sein du Malaz Complex Cluster, avec l’athlétisme au cœur du Prince Faisal bin Fahd Stadium (22 500 places), le tir, le golf, mais également le pentathlon moderne, le karaté, le judo et le taekwondo.

Enfin, la zone d’Al Khobar est proposée pour recevoir les épreuves de voile, de surf, de triathlon, de beach-volley, et de natation en eau libre. Des matchs du tournoi de football sont également annoncés sur place.

Ce dispositif mobilisant plusieurs zones et clusters pourraient être retranscrit dans le cadre d’une candidature aux Jeux, même si des adaptations devraient immanquablement être réalisées à l’aune de l’envergure de l’événement, et alors que les défis s’annoncent importants.

Car au-delà des critiques attendues, une telle entreprise devrait surtout trouver les arguments pour répondre aux exigences nouvelles du Comité International Olympique (CIO) compilées dans l’Agenda 2020 et désormais l’Agenda 2020+5 qui font la promotion de projets plus vertueux et plus économes.

Pour tenter de convaincre les autorités olympiques – dès l’entrée dans la nouvelle phase de dialogue continu – l’Arabie Saoudite pourrait toujours user d’une donnée conséquente relative à la démographie du pays, à savoir que plus de 50% de la population a aujourd’hui moins de 25 ans.

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