En accueillant ce dimanche 11 février 2024 la nouvelle édition du Super Bowl, l’Allegiant Stadium de Las Vegas (Nevada, États-Unis) – inauguré en 2020 en pleine pandémie mondiale de Covid-19 – entend inscrire son nom parmi les stades mythiques de la National Football League.
Chaque année, la tenue du Super Bowl est l’occasion d’évoquer les superlatifs d’un événement où le spectacle se joue sur et en dehors du terrain sportif.
Si l’identité des franchises en présence le jour-J constitue bien sûr une marque indéniable de popularité de la rencontre, tout comme le choix de l’artiste opérant lors du fameux halftime show, la sélection du stade hôte du match est aussi un élément majeur à prendre en considération.
Ces dernières années, la NFL a d’ailleurs choisi de nouveaux écrins pour célébrer son rendez-vous phare, à l’instar de l’édition 2022 du Super Bowl qui fut orchestrée dans le monumental SoFi Stadium à Inglewood, près de Los Angeles (Californie). Quelques années auparavant, en 2019, le Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta (Géorgie) s’était également illustré par sa modernité et son architecture singulière.
Pour le Super Bowl LVIII qui se déroule ce dimanche 11 février 2024, la puissante ligue de football américain a jeté son dévolu sur la nouvelle enceinte construite à Paradise, en proche périphérie de Las Vegas.
Ladite enceinte se caractérise par une élégance certaine et sa couleur extérieure d’un noir dominant, comme un écho à la couleur principale des Raiders dont elle est la résidence depuis l’installation de la franchise passée par Los Angeles, où elle fut domiciliée au Memorial Coliseum de 1982 à 1994, mais surtout par Oakland (Californie), où elle fut créée en 1960 et où elle siégea jusqu’en 1981, puis de nouveau de 1995 à 2019.
La volonté des dirigeants d’alors de doter la franchise d’un stade moderne à la mesure des ambitions souhaitées pour les Raiders a finalement conduit à l’aménagement de l’Allegiant Stadium entre 2017 et 2020 pour un coût avoisinant les 1,97 milliard de dollars (1,83 milliard d’euros).
Grâce à cet effort financier conséquent – peu ou prou similaire à celui portant sur le SoFi Stadium à l’exception du parc paysager et urbain de ce dernier faisant grimper la facture prévisionnelle à 5 milliards de dollars (4,64 milliards d’euros) – Las Vegas peut aujourd’hui s’enorgueillir de disposer de l’un des stades les plus modernes et fonctionnels au monde.
D’une capacité de 65 000 places, extensible à 72 000 places en cas d’événements culturels, l’Allegiant Stadium possède un système unique en son genre de portes-fenêtres grandioses de plus de 60 mètres de large donnant sur le célèbre Strip de Las Vegas.
Preuve de la démesure de l’ouvrage, les autorités doivent être informées de l’ouverture planifiée des portes au moins trois jours en amont de la tenue d’un événement, des contrôles techniques et de sécurité devant en effet être engagés pour assurer in fine l’ouverture des battants en 10 minutes.
Devant cette paroi offrant une vue spectaculaire sur la ville, il est à souligner qu’une torche de 28 mètres de haut a été réalisée en hommage à Al Davis, dirigeant historique des Raiders. Si son emplacement lui permet d’être visible par l’ensemble des spectateurs, elle se distingue surtout par le fait qu’elle a été montée à partir de 226 blocs en fibre de carbone imprimés en 3D.
Concernant le terrain sportif, la pelouse est ici posée sur un plateau de 8 618 tonnes dont le déplacement s’effectue au moyen de 72 moteurs, permettant dès lors une sortie sur un site adjacent à l’imposante structure de 28 000 tonnes d’acier conçue selon les plans du cabinet d’architectes MANICA.
Preuve supplémentaire du gigantisme de l’édifice, il est possible de relever à l’extérieur l’existence sur l’une des parois d’un écran géant parmi les plus grands au monde dans une telle configuration. Réalisé par Samsung, l’installation se déploie sur une superficie globale de plus de 2 564 m².
A l’intérieur en revanche, les concepteurs du stade n’ont pas suivi la tendance des dernières années de développer des écrans géants démesurés à l’image de « The Occulus » pensé par Samsung pour le SoFi Stadium. Ainsi, en lieu et place d’un écran central ou d’un linéaire tout aussi massif disposé au niveau des tribunes, l’Allegiant Stadium possède un panel de près de 6 968 m² d’écrans installés aux extrémités des tribunes ou entre les étages de celles-ci au travers de bandeaux lumineux.
En plus de ces écrans, plus de 2 300 téléviseurs sont présents dans divers espaces du stade comme les loges, les suites, les bars et autres espaces de réception.
L’absence d’écran géant au-dessus du terrain permet dès lors de conserver toute la luminosité apportée par la toiture couverte réalisée à partir de panneaux en éthylène-tétrafluoroéthylène – ou plus communément dénommé ETFE – qui composent aussi le toit translucide du stade californien à Inglewood.
Outre les sources de diffusion et de projection vidéo, le stade a aussi été conçu pour répondre au mieux à ses propres besoins énergétiques.
De fait, l’Allegiant Stadium est la première enceinte de la NFL exclusivement alimentée à partir d’énergies renouvelables, sans compter également la prise en compte du recyclage poussé à un niveau jamais atteint jusqu’à présent. Un système de compostage est notamment installé pour récupérer entre autres éléments, les tontes de pelouse et les déchets alimentaires collectés à l’issue de chaque événement organisé dans le stade.
Initiative unique pour un tel édifice aux États-Unis, le réemploi des déchets se fait par ailleurs au niveau des mégots de cigarettes qui sont ici transformés en une source d’énergie.
Pour compléter la liste des chiffres essentiels de cette installation multifonctionnelle répondant aux dernières normes environnementales, énergétiques et technologiques dont les retombées économiques sont estimées à 620 millions de dollars annuels (575,23 millions d’euros) pour Las Vegas et le Nevada, il est à noter que les architectes ont pensé à agencer pas moins de 44 escalators pour atteindre les différents niveaux d’un stade équipé de 21 000 luminaires LED.
L’écrin de Las Vegas offre dès lors un cadre des plus spectaculaires pour une affiche sportive qui n’est autre que le remake de la rencontre du 02 février 2020 alors orchestrée à Miami (Floride).
Cette année-là, la franchise des Kansas City Chiefs s’était imposée face à celle des San Francisco 49ers (31-20).
Durant la prochaine soirée, les Chiefs tenteront un doublé à plus d’un titre.
Une nouvelle victoire face aux 49ers d’abord et un second Trophée Vince Lombardi ensuite, après la victoire glanée l’an passé face aux Eagles de Philadelphie. Si d’aventure, la franchise de Kansas City (Missouri) venait à s’imposer, elle décrocherait le Super Bowl pour la quatrième fois de son histoire, après ses succès rencontrés en 2023, en 2020 et en 1970.
Pour la franchise de San Francisco (Californie) – dont le stade fut hôte du 50ème Super Bowl en février 2016 – les portes de l’histoire sont entrouvertes.
Avec un sacre ce soir, les 49ers s’imposeraient pour la sixième fois, rejoignant en haut du palmarès de la NFL, les Pittsburgh Steelers et les New England Patriots. Surtout, ils s’imposeraient pour la première fois depuis 1995 et leur succès face aux San Diego Chargers, aujourd’hui l’une des franchises de Los Angeles. Une victoire serait de facto synonyme de retour en grâce pour une franchise ayant été l’une des plus performantes des années 1980-1990, avec le Super Bowl remporté en 1982, 1985, 1989, 1990 et enfin 1995.
Séquence attendue lors de chaque édition du Super Bowl, le rendez-vous du halftime show mettra à l’honneur cette année le chanteur Usher qui, en février 2011, avait fait une brève apparition lors du show des Black Eyed Peas.
Si l’artiste auréolé de huit Grammy Awards et de plus de 65 millions de disques vendus au cours de sa carrière devrait partager la scène avec d’autres stars, la présence éventuelle de Taylor Swift pourrait générer une audience colossale, le record absolu de la télévision américaine datant de 1969, et plus précisément de l’alunissage de la mission Apollo 11 estimée aux alentours de 150 millions de téléspectateurs.
Forte de plus de 280 millions d’abonnés sur Instagram et d’une influence dépassant le seul cadre musical pour atteindre selon certains observateurs la sphère politique américaine, la chanteuse devrait apparaître dans les tribunes en soutien de son compagnon, joueur des Kansas City Chiefs, Travis Kelce.
Quoiqu’il en soit, le Super Bowl sera à nouveau au centre des attentions.
L’an passé, l’édition 2023 avait rassemblé plus de 115,1 millions de téléspectateurs selon les projections révisées de l’institut Nielsen, soit la meilleure audience télévisée de l’histoire pour un Super Bowl, juste derrière le rendez-vous de 2015 qui avait réuni la bagatelle de 114,4 millions de téléspectateurs, mais devant les éditions 2017, 2022 et 2014 qui avaient respectivement mobilisé 113,7 millions, 112,3 millions et 112,2 millions de téléspectateurs aux États-Unis.
Concernant le fameux halftime show, l’événement avait comptabilisé en 2023 une moyenne de 118,7 millions de téléspectateurs devant le show de Rihanna, soit un niveau au-dessus des 117,5 millions de Lady Gaga en 2017, mais néanmoins bien derrière les 121 millions comptabilisés par Katy Perry en 2015.
