JO 2030 : Un Champion Olympique nommé Directeur de projet pour l’Auvergne-Rhône-Alpes

Tandis que le calendrier international va s’accélérer dans les prochaines semaines dans le cadre du processus décisionnel pour l’attribution des Jeux d’hiver de 2030, la France poursuit la structuration d’une candidature autour des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Visuel du projet de Patinoire du Mont-Blanc présenté par la candidature d’Annecy 2018 (Crédits – Archives / Annecy 2018)

Dans la perspective de formaliser une candidature olympique et paralympique pour l’accueil d’une prochaine édition des Jeux d’hiver – l’échéance de 2030 étant la première disponible – le Mouvement sportif et les acteurs institutionnels français préparent le terrain depuis maintenant plusieurs semaines.

Il faut dire que le temps est désormais compté pour l’ensemble des candidatures officielles ou officieuses, avec une désignation du Futur Hôte attendue pour le courant de l’année 2024.

Dès lors, toutes les parties engagées affinent leur stratégie respective, sachant que plusieurs bouleversements ont pu survenir, avec initialement l’intérêt marqué et affiché de Salt Lake City (Utah, États-Unis), de Sapporo (Japon), de Vancouver (Colombie-Britannique), de l’Espagne, avec une alliance entre la Catalogne et l’Aragon, mais encore de la Suède, de la Suisse, et donc de la France.

Or, au cours des derniers mois, Sapporo a été contrainte de faire un pas de côté suite au scandale de corruption entourant les marchés en lien avec Tokyo 2020, Vancouver a dû se résoudre à sortir d’une course non-soutenue par le gouvernement provincial, alors que dans le même temps, l’Espagne a choisi de jeter l’éponge face à une mésentente tenace entre les deux Régions autonomes pourtant conjointement candidates.

Au-delà de ces retraits, Salt Lake City – Ville Hôte des JO 2002 qui se prépare depuis plus de dix ans – a de son côté privilégié l’échéance de 2034, tout en se montrant disponible pour porter le flambeau des Jeux dès 2030.

Aussi, bien que des défis restent à relever pour à la fois convaincre les autorités publiques et accroître le niveau de l’adhésion populaire qui avait fait défaut au projet développé pour 2026, la Suède a quant à elle été en mesure de s’affirmer comme une sérieuse prétendante.

Du côté de la Suisse, les défections successives et la mise en œuvre concrète par le Comité International Olympique (CIO) d’une nouvelle procédure pour les candidatures et l’accompagnement de ces dernières ont conduit Swiss Olympic a pensé l’idée d’une candidature à l’échelle du pays dans sa globalité.

Les anneaux olympiques devant la Maison Olympique à Lausanne (Crédits – IOC / Christophe Moratal)

Avec une fenêtre de tir certes étroite, mais débarrassée de quelques concurrentes, la France a pour sa part officialisé cet été la possibilité de présenter une candidature pour 2030 autour des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui, depuis quelques années, avaient indépendamment tenté d’avancer leurs pions respectifs.

Car si l’idée d’un projet hivernal est longtemps resté en suspens dans l’Hexagone en raison de l’échec cuisant d’Annecy dans la course aux JO 2018, la France n’a pour autant jamais vraiment refermé la porte, gardant le souvenir de la réussite des Jeux d’Albertville 1992 et misant par ailleurs sur la dynamique offerte par l’organisation à venir des Jeux d’été de Paris 2024.

Aussi, avec la réunion des forces en présence autour d’une seule et même ambition dépassant le seul cadre politique et partisan exprimé jusqu’alors, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNSOF) – présidé depuis peu par David Lappartient, l’un des quatre membres du CIO en France – encourage le développement d’un projet susceptible de séduire l’institution de Lausanne (Suisse) et de permettre au pays de doubler la mise après 2024.

L’effort n’est pas anodin et les chances de réussite restent délicates à évaluer à l’aune d’une concurrence internationale qui est sur les rangs depuis plus longtemps.

A ce jeu-là, la France pourrait potentiellement compter sur un affaiblissement du projet suédois et de celui pensé par le voisin helvète, même si ce dernier ne se focalise pas uniquement sur l’édition 2030 conscient sans nul doute des nouvelles règles fixées par le CIO qui mise aujourd’hui sur un dialogue constant et régulier.

Dans les jours qui viennent, la stratégie tricolore devrait en tout cas se faire jour.

De fait, après la transmission par le CNOSF de son souhait d’ouvrir un dialogue formel avec le CIO et la Commission de Futur Hôte en juillet 2023, la sanctuarisation d’un projet de candidature devrait intervenir ce mois-ci, avec en sus une présentation possible face à ladite Commission de Futur Hôte aux alentours de la mi-septembre.

Portrait de Vincent Jay (Crédits – Page officielle LinkedIn)

Signe que l’ambition française semble désireuse de profiter de l’appui des autorités nationales – suite à la rencontre des acteurs impliqués dans le projet avec le Chef de l’État et la Ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, le 19 juillet dernier – un coin de la structuration interne a récemment été dévoilé.

Dans un bref message publié sur le réseau social LinkedIn, l’ancien biathlète tricolore, Vincent Jay, Champion Olympique en sprint et médaillé de bronze en poursuite lors des Jeux de Vancouver 2010, a en effet annoncé sa nomination au poste de Directeur de projet pour la candidature au sein de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Diplômé d’un DUT Technique de commercialisation de l’IUT d’Annecy (2005-2008), Vincent Jay a ensuite obtenu un Master en Management auprès de l’EMB Lyon Business School (2013-2014), puis un Master 2 en Droit à l’Université de la Sorbonne à Paris (2018-2019).

Parallèlement aux formations diplômantes, l’ancien sportif de haut niveau s’est aussi illustré comme Sergent dans l’Armée de Terre (2006-2014), puis comme ambassadeur de marque pour la Lyonnaise des Eaux (2007-2013) et Somfy (2010-2012), mais aussi auprès de l’équipementier sportif nippon Mizuno Corporation (2011-2013).

Tout en occupant le poste de consultant pour Eurosport (2013), RMC Sport (2014) et France Télévisions lors des Jeux d’hiver de Sotchi 2014, Vincent Jay a également travaillé au plus près des pistes de ski, que ce soit au sein de l’Office de Tourisme des Menuires (2013-2014), en qualité de chroniqueur pour Skichrono Magazine (2013-2014), et surtout comme Directeur du Club des Sports de la station savoyarde de Val d’Isère entre 2014 et 2019, puis comme Moniteur de ski aux Menuires (2019-2022).

Adjoint au Responsable des Partenariats chez l’équipementier sportif Cébé entre 2013 et 2020, il occupe depuis un poste de Conseiller de clientèle professionnelle auprès de la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes, après avoir œuvré comme Responsable des Partenariats sportifs de l’organisme bancaire (2019-2022).

Du fait de ses nouvelles fonctions de Directeur de projet de la candidature pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le natif d’Albertville âgé de 38 ans va aujourd’hui replonger dans le bain de l’Olympisme, s’inscrivant d’une certaine manière dans les pas de deux autres figures du sport français qui se sont engagées au cours de la dernière décennie, à savoir Edgar Grospiron, qui fut un temps en charge de la candidature d’Annecy 2018, et davantage encore, Tony Estanguet, co-Président de la candidature de Paris 2024 et Président du Comité d’Organisation des Jeux.

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