JO 2030 : Vancouver persiste malgré l’évidence

En dépit du manque de soutien du gouvernement provincial pourtant indispensable à la poursuite de son projet, la candidature de Vancouver (Canada) a tout de même participé à la réunie tenue cette semaine par visioconférence avec la Commission de Futur Hôte établie par le Comité International Olympique (CIO).

Vue du Whistler Olympic Park (Crédits – Flickr / GoToVan)

Un mois après le sérieux revers infligé par les autorités de Colombie-Britannique, Vancouver espère encore un hypothétique changement de position et ce, même si les signaux ne sont plus aujourd’hui favorables au projet porté par la Ville Hôte des JO 2010.

De fait, outre le refus du gouvernement provincial de soutenir financièrement et institutionnellement la candidature canadienne, cette dernière doit désormais faire face à une nouvelle vague de désaffection populaire.

Alors que les mois passés avaient permis à Vancouver 2030 de retrouver des couleurs et de se replacer dans la course aux Jeux, grâce à un regain d’intérêt de la population pour l’ambition olympique et paralympique incarnée par les quatre Premières Nations (54%), les derniers jours ont montré une spectaculaire inversion des courbes.

Selon un sondage publié le 21 novembre 2022 par Research Co., pas moins de 57% des habitants de Colombie-Britannique se disent en effet en accord avec la décision des autorités provinciales de ne pas soutenir la candidature conduisant de facto cette dernière à l’abandon. Dans le même temps, 29% se déclarent opposées à cette décision, avec un pic à 48% parmi les sondés d’origine autochtone.

Ainsi que l’a exposé Mario Canseco, Président de Research Co. :

Les Britanno-Colombiens de tous bords politiques croient que ce n’est pas le meilleur moment pour envisager d’organiser à nouveau les Jeux d’hiver.

La majorité des résidents qui ont voté en 2020 pour les Libéraux de Colombie-Britannique (66%), pour le Nouveau Parti Démocratique de Colombie-Britannique (63%) et pour le Parti vert (58%) sont d’accord [avec la décision gouvernementale].

Également interrogés quant à la perspective d’une éventuelle candidature de Vancouver pour les Jeux d’été de 2036, les habitants de Colombie-Britannique affichent encore une fois une certaine défiance, 45% étant opposés à cette entreprise, tandis que 42% y sont favorables, soit respectivement une hausse de 5 points parmi les opposants et une baisse de 6 points parmi les soutiens.

Or, malgré ces données, les partisans d’une nouvelle candidature de Vancouver persistent dans leur démarche, et ont d’ailleurs participé à la réunion organisée par la Commission de Futur Hôte, mardi 22 novembre.

Vue de la vasque olympique des Jeux de Vancouver 2010 (Crédits – Noel Reynolds / Flickr)

A cette occasion, les trois candidatures positionnées avec ladite Commission – à savoir au-delà de Vancouver, Salt Lake City (Utah, États-Unis) et Sapporo (Japon) – ont pu profiter d’une présentation à distance de cinquante minutes chacune avec questions et réponses des membres de la Commission.

Pour Vancouver, la présentation est survenue dans un timing particulier, quelques semaines après la décision du gouvernement provincial, et au lendemain de l’envoi d’une lettre ouverte aux élus de Colombie-Britannique à l’initiative de la Présidente du Comité Olympique du Canada (COC) et de son homologue du Comité Paralympique Canadien (CPC).

Néanmoins, les représentants des quatre Premières Nations et du COC ont réitéré leur volonté d’aller de l’avant avec détermination en espérant parvenir le moment venu à obtenir le soutien provincial et – selon la suite logique mais pas sans risque aussi – du gouvernement fédéral.

Avec une candidature présentée en pointillés avec des problématiques non-résolues, le CIO pourrait faire le choix de conseiller à Vancouver de passer son tour pour 2030 et ce, afin de davantage travailler son projet, mais surtout ses soutiens institutionnels, dans l’optique de 2034 voire de 2038, la nouvelle mouture du processus des candidatures ne fixant plus de calendrier prédéterminé à l’avance.

En maintenant ainsi la candidature canadienne parmi les prétendantes à une future édition des Jeux d’hiver, l’institution de Lausanne (Suisse) pourrait in fine chercher à préserver le potentiel de développement de sa réforme, en s’évitant un duel se résumant à la seule présence de Salt Lake City et de Sapporo, sept ans après avoir vécu un scénario final similaire entre Pékin (Chine) et Almaty (Kazakhstan) dans la course aux JO 2022.

Pour le CIO, les semaines à venir s’annoncent donc déterminantes en vue de privilégier un dialogue pour 2030 avec l’une des trois candidates qui, chacune, ont déjà pu bénéficier de l’apport des Jeux par le passé, avec l’édition 2002 confiée à Salt Lake City, celle de 2010 à Vancouver et, plus loin dans le temps, celle de 1972 entre les mains de Sapporo.

* Sondage en ligne réalisée entre le 06 et le 08 novembre 2022 auprès de 800 personnes de Colombie-Britannique. Marge d’erreur de plus ou moins 3,5 points de pourcentage.

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