Paris 2024 : Une refonte des abords de Notre-Dame après les Jeux

Alors que le chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris doit s’achever dans le courant de l’année 2024, le réaménagement des abords de l’édifice sera en revanche orchestré après les Jeux Olympiques et Paralympiques, pour une livraison programmée en 2027.

Un grand square continu est créé entre le chevet et la Seine autour d’une pelouse généreuse qui s’ouvre sur les arcs-boutants et les vitraux de la cathédrale (Crédits – Studio Alma pour le Groupement BBS)

Monument-phare de Paris, avec environ 12 millions de visiteurs annuels, la cathédrale Notre-Dame et son parvis sont aujourd’hui en pleine mutation.

Après l’incendie ayant ravagé l’édifice en avril 2019, un important chantier a ainsi été mis en place pour assurer la reconstruction des voûtes endommagées, de la charpente et de la flèche avec, pour objectif, une réouverture au public en 2024, année de célébration des Jeux Olympiques et Paralympiques dans la capitale et ses alentours.

En complément de ce vaste chantier mobilisant divers corps de métiers, une réflexion a aussi été menée pour repenser les déplacements autour de la cathédrale. De fait, à l’instar du projet voulu autour de la Tour Eiffel ou celui développé pour les Champs-Elysées, la Ville de Paris entend ici proposer un confort accru pour l’accueil des touristes, avec également la volonté de faire revenir les Parisiens sur l’Île de la Cité, cœur de la « Ville Lumière ».

Pour cela, une consultation fut lancée en 2021 en tenant compte d’un calendrier préparatoire en plusieurs phases, avec d’abord l’ouverture d’une procédure de marché de maîtrise d’œuvre, puis le dépôt et l’examen des projets, avant une présélection et enfin la sélection du dossier lauréat, avec le concours d’une vingtaine de citoyens ayant donné leur avis respectif sur les propositions formulées.

Lundi 27 juin, ledit dossier a d’ailleurs été dévoilé, le jury – présidé par Anne Hidalgo, Maire de Paris, et composé de représentants de l’Établissement Public en charge de la conservation et de la restauration de Notre-Dame (EPRNDP) et du Diocèse de Paris – ayant fait le choix du projet présenté par le paysagiste belge Bas Smets, avec l’agence d’architecte et d’urbaniste GRAU et l’agence d’architecture Neufville-Gayet.

Le parvis est conçu comme une clairière, qui met en valeur la façade orientale de Notre-Dame dans un écrin végétal. Les arbres autour offrent des assises à l’ombre, tandis qu’une fine lame d’eau ruisselle ponctuellement sur le parvis pour rafraîchir l’atmosphère en temps de grandes chaleurs, tout en créant des reflets éphémères. (Crédits – Studio Alma pour le Groupement BBS)

Le projet lauréat repose sur une requalification simple et harmonieuse des abords de la cathédrale, avec une réelle prise en compte des considérations environnementales à l’heure du changement climatique.

Si le nouveau parvis conservera un aspect minéral, plusieurs aménagements permettront d’en atténuer les effets.

Ainsi, une fine lame d’eau de 5 millimètres de haut pourra ruisseler durant la saison estivale, offrant des reflets de l’imposante façade, à la manière du célèbre miroir d’eau à Bordeaux (Gironde). Une continuité végétale sera par ailleurs proposée en bordure de Seine, avec des assises supplémentaires sous les arbres existants et ceux qui seront plantés in situ.

Cette continuité se prolongera sur le flanc de la cathédrale, côté Seine, pour rejoindre l’actuel Square Jean XXIII qui, lui-aussi, bénéficiera d’une refonte paysagère.

Ce linéaire de 400 mètres de long, sera notamment agrémenté de pelouses et de 131 nouveaux arbres contribuant dès lors à rehausser la végétalisation du site de 36%. Au niveau du square, des pelouses viendront remplacer les haies et autres clôtures qui, jusqu’à présent, cloisonnaient l’espace à l’arrière de la cathédrale.

De l’autre côté de l’édifice, la rue du Cloître-Notre-Dame sera piétonnisée pour permettre une déambulation en toute sécurité de l’ensemble du site.

En revenant sur le parvis, les visiteurs pourront enfin accéder à l’ancien parking souterrain qui, sous la structure actuelle, deviendra une promenade intérieure, composée notamment de 3 000 m² d’espaces d’accueil avec une bagagerie, des sanitaires ou encore des salles réservées aux groupes de touristes.

Ces espaces assureront en outre un nouvel accès à la crypte archéologique, ainsi qu’une ouverture directe sur la Seine, grâce à un aménagement des parois de pierre, et enfin une sortie monumentale, avec un nouvel escalier donnant sur le parvis et l’imposante façade.

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In fine, et ainsi que l’a résumé Bas Smets concernant ce futur chantier dont le coût de 50 millions d’euros sera supporté par la Ville de Paris :

L’Île de la Cité est le berceau de la ville de Paris. C’est ici que la ville s’est inventée à travers des formes urbaines qui n’ont cessé de se développer dès lors.

Depuis 800 ans, Notre-Dame est le témoin privilégié de la transformation de la ville. Repenser ses abords, c’est tout d’abord questionner quels espaces publics pour la ville de demain.

Les figures urbaines, telles que parvis, place, square, alignement et berges, sont toutes présentes autour de la cathédrale mais de façon fragmentée.

Le projet révèle la qualité de chaque lieu et repense chacune de ces figures sous le double angle du collectif et du climat.

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