A l’issue des Jeux d’été de Paris 2024, le département de la Seine-Saint-Denis bénéficiera de l’apport de nouveaux équipements aquatiques construits dans la dynamique d’organisation de l’événement planétaire.

Dans moins de quatre ans, la Seine-Saint-Denis sera sans nul doute le territoire où l’héritage matériel des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 sera le plus présent.
De fait, au-delà des écoquartiers hérités du Village des Athlètes dans le secteur de Saint-Denis, Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis et du Village des Médias pensés en deux phases d’édification dans le secteur de Dugny – Le Bourget, le département francilien disposera d’infrastructures sportives réhabilitées ou nouvellement conçues, à l’image du futur mur d’escalade pérenne qui s’installera au Bourget et bien sûr des bassins de natation dont certains sont déjà en cours de réalisation.
L’apport des Jeux sera dès lors crucial pour un territoire où un enfant sur deux entrant en classe de 6e ne sait pas nager et où 35 piscines et 61 bassins sont actuellement installés pour une population de 1,6 million d’habitants, soit une échelle de 0,47 bassin pour 10 000 habitants contre une moyenne nationale de 0,94.
Aussi, pour combler cette carence qui fut l’un des arguments de la campagne de candidature de Paris 2024 pour promouvoir la venue des Jeux en France, les organisateurs et les structures associées – dont la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) – se sont engagés dans la construction tant attendue mais maintes fois repoussée d’un Centre Aquatique Olympique.
Si la candidature de Paris 2012 avait projeté un tel aménagement sur le territoire communal d’Aubervilliers, le projet de Paris 2024 a finalement choisi Saint-Denis et la proximité avec le Stade de France pour bâtir ce qui constituera un fleuron moderne de la natation tricolore et la figure de proue de l’héritage aquatique en Seine-Saint-Denis.
Outre cet équipement majeur à 174,7 millions d’euros – dont la jauge passera de 6 000 à 2 500 places après les Jeux et l’accueil des compétitions de natation synchronisée et de plongeon, ainsi que du tournoi préliminaire de water-polo – le dispositif comprendra également de nouvelles structures pérennes à Aulnay-sous-Bois, Aubervilliers et dans les secteurs du Pont de Bondy et du Parc départemental de Marville. Le centre aquatique de Noisy-le-Sec sera aussi opérationnel pour les Jeux, de même que celui prochainement réhabilité de Colombes, dans le département limitrophe des Hauts-de-Seine ou encore de la Piscine Georges Vallerey, héritée des JO 1924, dans le 20e arrondissement de Paris.
Pour accompagner la rénovation ou l’aménagement de ces différents sites qui serviront aux sessions d’entraînement des compétiteurs durant les Jeux, la SOLIDEO participera à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros, avec notamment 10 millions d’euros fléchés en direction du centre aquatique du Fort d’Aubervilliers.

Aujourd’hui, les organisateurs des Jeux de Paris 2024 entendent aller plus loin encore dans la volonté affirmée de laisser un héritage conséquent pour la Seine-Saint-Denis et ses habitants.
Ainsi, le Comité d’Organisation (COJO) a confirmé en fin de semaine dernière le lancement d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) à destination des Collectivités locales qui souhaiteraient développer des projets autour des bassins temporaires qui seront légués après les Jeux.
Concrètement, afin de répondre aux exigences du Comité International Olympique (CIO) et à celles de la Fédération Internationale de Natation (FINA), trois bassins temporaires seront installés durant les Jeux. Dans le détail, un bassin d’échauffement de 50 mètres par 25 avec 3 mètres de profondeur, sera agencé au Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis, et deux bassins seront montés dans l’enceinte de la Paris La Défense Aréna transformée le temps des Jeux en immense piscine olympique.
Pour cette arène, située à Nanterre (Hauts-de-Seine), Paris 2024 prévoit l’installation d’un bassin de compétition (50 mètres par 25 avec 2 mètres de profondeur) pour les épreuves de natation, de para-natation et aussi pour les phases finales du tournoi olympique de water-polo. En plus de cet équipement – dont la configuration ne devrait pas être rappeler celle du Palau Sant Jordi de Barcelone (Espagne) lors des Mondiaux 2013 – un bassin d’entraînement disposant d’un dimensionnement similaire sera par ailleurs aménagé.

In fine, à l’issue des compétitions qui s’y dérouleront, les trois bassins précités seront donc démantelés et réagencés dans des villes de Seine-Saint-Denis.
Désormais, ces dernières ont jusqu’au 05 février 2021 pour répondre à l’AMI via une déclaration de candidature. Par la suite, les Collectivités intéressées devront établir un dossier complet faisant mention de leur projet respectif de réemploi souhaité pour les bassins et les équipements liés, avec une remise au COJO fixée à la fin du mois de mai 2021.
Le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis sera associé aux échanges tout au long du processus de sélection et accompagnera financièrement les Collectivités candidates puis lauréates. Ce rôle de co-pilotage de l’AMI s’explique tout à la fois par la connaissance des spécificités territoriales, mais également par l’engagement de l’institution départementale en faveur du savoir-nager au travers d’un Plan Piscines 2016-2021 doté de 40 millions d’euros.
La Préfecture de la Seine-Saint-Denis va elle aussi jouer un rôle dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt, avec en particulier l’accompagnement des Collectivités grâce à la dotation de soutien à l’investissement local d’une part, et à la dotation politique de la ville d’autre part.

Il est à noter néanmoins que le périmètre du présent AMI pourrait être révisé à l’aune des discussions en cours avec la Fédération Française de Natation (FFN).
Comme il est en effet précisé dans les documents mis à la disposition des potentiels candidats, la FFN est elle-même intéressée par le réemploi d’un bassin près du futur Centre Aquatique Olympique afin d’envisager la tenue de compétitions d’envergure en Seine-Saint-Denis.
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