Tokyo 2020 : Une facture impactée par le report des Jeux et la crise sanitaire

Quelques semaines après avoir dévoilé les chiffres relatifs au surcoût du report des Jeux et aux répercussions de la crise sanitaire du Covid-19, le Comité d’Organisation de Tokyo 2020 (TOCOG) a présenté ce mardi la cinquième version de son budget, incluant également les dépenses à la charge des autorités nippones.

Vue extérieure du Stade Olympique de Tokyo (Crédits – Japan Sport Council)

Alors qu’en décembre 2019, le TOCOG avait bon espoir de présenter l’ultime budget d’organisation des Jeux à l’approche de l’ouverture des compétitions à l’été 2020, la crise survenue au printemps a rebattu les cartes, tant pour le Comité d’Organisation que pour les pouvoirs publics.

Aussi, après avoir exposé une quatrième révision budgétaire il y a tout juste un an, le TOCOG a présenté aujourd’hui une version actualisé à l’aune du report et de la gestion de l’épidémie de Covid-19 avec un chiffrage immanquablement revu à la hausse. De fait, en lieu et place de l’enveloppe globale précédemment évoquée, Tokyo 2020 a fait mention ce jour de dépenses établies à quelques 15,4 milliards de dollars, soit quelques 12,67 milliards d’euros.

Concrètement, le budget du TOCOG – autrement dénommé budget d’organisation des Jeux – est désormais porté à 6,7 milliards de dollars (5,51 milliards d’euros), contre 5,9 milliards (4,85 milliards d’euros) dans la précédente version si l’on inclus le fonds pour la gestion des imprévus qui avait été fixé à l’époque à près de 300 millions de dollars (246,72 millions d’euros).

Au niveau des dépenses réalisées et projetées par le Comité d’Organisation des Jeux, la partie relative aux sites s’élève à 1,4 milliard de dollars (1,15 milliard d’euros), soit une augmentation de 300 millions de dollars (246,72 millions d’euros) par rapport aux données exposées à la fin de l’année 2019. Cela peut s’expliquer pour partie par la renégociation des contrats autour de la mise à disposition des enceintes sportives nécessaires à la tenue des Jeux, des enceintes qui pour certaines, devaient être vendues ou louées dès le mois de septembre 2020.

Concernant la partie relative aux services – transport, sécurité, technologie, affaires générales et communication, marketing, frais de fonctionnement – l’enveloppe grimpe en un an de 4,4 milliards à 5,3 milliards de dollars (3,62 milliards à 4,36 milliards d’euros), avec une inflation marquée sur trois postes, à savoir les opérations liées aux Jeux, avec toute la partie administrative et notamment la gestion de la masse salariale du TOCOG (1,6 milliard contre 1,2 milliard de dollars ; 1,32 milliard contre 986,89 millions d’euros), la communication (800 millions contre 600 millions l’an passé ; 657,95 contre 493,46 millions d’euros) et enfin le marketing (1,3 milliard contre 1,2 milliard ; 1,07 milliard contre 986,89 millions d’euros).

Des dépenses complémentaires pour 200 millions de dollars (164,48 millions d’euros) sont par ailleurs mentionnées, alors que ces dernières étaient fixées à 100 millions de moins en 2019 (82,24 millions d’euros) et que le TOCOG a annoncé en octobre 2020 un plan de simplification et d’optimisation des Jeux pour 280 millions de dollars (230,28 millions d’euros).

Pour ce qui est des revenus du TOCOG et afin d’être en corrélation avec les dépenses engendrées et à venir, l’ensemble budgétaire est évidemment révisé à la hausse, grâce entre autre à une enveloppe additionnelle fournie par le Comité International Olympique (CIO) plus tôt cette année.

Les anneaux olympiques installés au sein de l’Odaiba Marine Park de Tokyo en décembre 2020 (Crédits – Tokyo 2020)

Si le budget du TOCOG représente une part essentielle des frais fixés jusqu’alors et revus en raison des aléas précités, la contribution des autorités nippones à la réussite des Jeux est encore plus importante.

Ainsi, pour le seul Gouvernement Métropolitain de Tokyo (TMG), l’enveloppe des dépenses passe en un an de 5,6 à 6,6 milliards de dollars (4,61 à 5,43 milliards d’euros), tandis que pour le Gouvernement du Japon, la facture grimpe de 1,4 à environ 2,1 milliards de dollars (1,15 à 1,73 milliard d’euros).

Cet accroissement des investissements opérés par les autorités se comprend par les compléments financiers récemment annoncés pour soutenir les coûts opérationnels liés au report des Jeux d’une part, et aux mesures de lutte contre le Covid-19 d’autre part.

Dans le détail, le TMG dirigé par Yuriko Koike a consenti à une rallonge de 769,44 millions de dollars (632,16 millions d’euros) pour les frais additionnels consécutifs au report des Jeux et à une participation de l’ordre de 384,76 millions de dollars pour les mesures prévues pour lutter contre l’épidémie. Parmi les postes les plus impactés par cette inflation, la partie consacrée aux sites – infrastructures permanentes et temporaires, énergie et technologie – voit les investissements locaux passer de 4,6 à 5,1 milliards de dollars.

Du côté du Gouvernement japonais piloté depuis septembre dernier par Yoshihide Suga, l’investissement supplémentaire portant sur les frais du report est relativement modeste, avec une hausse de 144,28 millions de dollars (118,51 millions d’euros) mais est bien plus conséquente en ce qui concerne la participation aux efforts menés et à réaliser contre la propagation du Covid-19. Pour cette partie, le Gouvernement du Japon abonde à hauteur de 538,60 millions de dollars, soit 442,45 millions d’euros.

Vue des aménagements paysagers du Stade Olympique de Tokyo (Crédits – Japan Sport Council)

Dans les semaines qui viennent, Tokyo 2020 tâchera de poursuivre ses démarches en vue de réduire autant que possible les dépenses d’ici la tenue des Jeux désormais planifiés pour l’été 2021.

Dès demain, des précisions devraient d’ailleurs être fournies par le Comité d’Organisation concernant le déroulement envisagé des Cérémonies d’ouverture et de clôture au sein du Stade Olympique de Tokyo.

Une conférence de presse est en effet annoncée ce mercredi en présence de Toshiro Muto, Directeur Général du TOCOG, Mansai Nomura, Directeur Général de la Création des Cérémonies, et Hiroshi Sasaki, Directeur Exécutif de la Création des Cérémonies des Jeux Paralympiques.