Dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, le centre aquatique du Fort d’Aubervilliers sera, à l’instar des équipements du Pont de Bondy, de Marville, d’Aulnay-sous-Bois et de Colombes, l’un des sites d’entraînement destinés aux compétiteurs. Les visuels de cet équipement pérenne appelé à devenir une structure polyvalente de proximité ont été dévoilés cette semaine.

A compter de l’été 2023, la Ville d’Aubervilliers disposera d’un nouveau centre aquatique, moderne et fonctionnel, équipé de plusieurs bassins et d’aménagements extérieurs.
La réalisation de cette structure au cœur du Fort d’Aubervilliers en pleine mutation constituera l’aboutissement d’une longue bataille initiée par les autorités locales face aux porteurs de l’ambition olympique et paralympique tricolore, bataille enclenchée au lendemain de la défaite de Paris dans la course aux Jeux de 2012.
Il faut dire qu’à l’époque, la cité de Seine-Saint-Denis fut mentionnée pour recevoir, non loin du Stade de France, le Centre Aquatique Olympique d’une capacité prévisionnelle de 20 000 places. Néanmoins, la victoire de Londres (Royaume-Uni), le 06 juillet 2005, avait douché les espoirs des élus albertivillariens en renvoyant dans les cartons le projet aquatique et ce, malgré la présentation ultérieure des esquisses du cabinet Chaix & Morel et la formulation régulière de relances à l’attention des Ministres des Sports successifs.
Par la suite, ne souhaitant pas rester sur une deuxième déconvenue – le territoire ayant quelques années auparavant été sollicité pour abriter le Vélodrome pensé dans le cadre de la candidature aux JO 2008 – les élus locaux ont profité de l’émergence du projet pensé pour les JO 2024 pour tenter d’imposer l’aménagement du Centre Aquatique Olympique à Aubervilliers. Mais malgré la mobilisation engagée, Paris 2024 fît le choix de la ville voisine de Saint-Denis pour l’accueil des épreuves aquatiques, provoquant un bras de fer chaotique avec la Maire d’alors, Meriem Derkaoui.
In fine, Aubervilliers a obtenu des pouvoirs publics, du Comité d’Organisation des Jeux (COJO) et de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) l’aménagement d’un centre aquatique pour l’entraînement des compétiteurs.

Aujourd’hui, Aubervilliers se prépare donc à voir sortir de terre un équipement de proximité dans un environnement urbain repensé, équipement qui pourra, le cas échéant, accueillir des compétitions régionales.
Au cours de la semaine écoulée, le projet lauréat et les visuels de ce dernier ont d’ailleurs été présenté.
Conçu par la SPIE Batignolles Île-de-France, avec le concours de Chabanne Architecte – déjà à l’œuvre sur le centre aquatique d’Aulnay-sous-Bois – et l’appui de Sogeti Ingénierie, SALTO Ingénierie et Cram, le projet se caractérise par la juxtaposition de trois grands espaces distincts mais néanmoins complémentaires.
Concrètement, une halle polyvalente avec un bassin de 25 mètres sera réalisée. Accessible au nageurs de tous niveaux, cette installation sera principalement destinée à l’apprentissage de la natation chez les scolaires.
En plus de ce bassin, une halle sportive verra le jour avec en son sein un bassin de 50 mètres, homologué pour la réception de compétitions. Intégrant un mur mobile, le bassin sera surplombé de gradins d’une capacité de 500 spectateurs.
A ces deux premiers équipements, viendra s’ajouter une halle de loisirs où prendront place un bassin de faible à moyenne profondeur (220 m²), ainsi qu’un splashpad et un pentagliss, l’ensemble étant ouvert sur un solarium de 2 000 m².
Au-delà des équipements liées à la natation, le centre aquatique du Fort d’Aubervilliers comprendra par ailleurs des zones de remise en forme et de bien-être avec en particulier, un espace de fitness et de cardio-training, mais aussi un espace saunas et hammams.
A l’extérieur, le public pourra profiter de plages minérales et végétales, ainsi que d’une vaste terrasse de 700 m² aménagée sur la toiture du bâtiment dont la conception répondra aux dernières normes environnementales.
De fait, à l’image d’autres équipements pérennes conçus dans la perspective des Jeux de 2024 – l’Aréna de la Porte de la Chapelle dans le 18e arrondissement de Paris ou bien encore le futur Village des Athlètes en Seine-Saint-Denis – le chantier du centre aquatique du Fort d’Aubervilliers fera la part belle aux matériaux biosourcés. Cela se traduira notamment par l’utilisation de béton bas carbone, l’implantation de bois d’origine française pour l’aménagement des façades et de la terrasse, et l’utilisation de laine de chanvre, également d’origine française, pour une isolation optimale de la structure.
La toiture, pour partie végétalisée, sera elle-aussi pensée pour répondre aux objectifs de durabilité avec l’installation d’un système de récupération des eaux pluviales.

Les travaux de terrassement devraient débuter au mois de mars 2021, tandis que la livraison de ce site d’une superficie de 7 000 m² est programmée à l’été 2023.
En prenant en considération la conception, les travaux, et la maintenance pendant 6 ans, le coût total de l’opération est aujourd’hui estimé à 33,6 millions d’euros. En mars 2019, la SOLIDEO avait pour sa part indiqué qu’elle contribuerait aux travaux à hauteur de 10 millions d’euros sur une enveloppe globale destinée aux sites d’entraînement alors mentionnée à 70 millions d’euros.
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