Tokyo 2020 : Malgré la crise sanitaire, le CIO entend maintenir le cap

Alors que l’UEFA a décidé ce mardi 17 mars de procéder au report à l’année prochaine de l’UEFA EURO 2020 de football, le Comité International Olympique (CIO) se laisse encore une marge de manœuvre avant d’acter une décision concernant la tenue ou non des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020.

Vue intérieure du Stade Olympique de Tokyo (Crédits – Japan Sport Council)

En milieu d’après-midi, l’institution de Lausanne (Suisse) a ainsi précisé sa démarche dans un communiqué de presse, en rappelant au préalable un constat :

« Il s’agit là d’une situation sans précédent pour le monde entier et nos pensées vont à tous ceux qui sont touchés par cette crise. Nous sommes solidaires avec l’ensemble de la société afin de faire tout notre possible pour contenir le virus ».

Le CIO a ensuite détaillé l’objet des discussions qui se sont tenues aujourd’hui entre la Commission Exécutive et l’ensemble des Fédérations Internationales représentées dans le cadre des Jeux d’été. Car si le CIO supervise le bon déroulement de l’événement planétaire, les FI doivent quant à elles veiller à la sélection des athlètes et ce, au travers de compétitions et de tournois qualificatifs.

Or, en raison de la crise sanitaire du Coronavirus, nombre d’événements n’ont pu avoir lieu ou ont été amendés par les autorités sportives compétentes afin de garantir au mieux la sécurité du public et des compétiteurs.

De ce fait, la consultation des FI apparaissait comme un impératif pour le CIO, d’autant plus à moins de 130 jours de l’ouverture programmée des Jeux, le 24 juillet prochain.

A l’aune des échanges de ce matin, force est de constater que le CIO demeure plus que jamais focalisé sur les dates prévues par Tokyo 2020 et n’envisage pas publiquement de reporter les Jeux. L’institution se montre même sévère vis-à-vis de ceux qui envisagerait à ce stade une telle option.

La Commission Exécutive du Comité International Olympique, mercredi 04 mars 2020 (Crédits – CIO / Greg Martin)

Comme il est ainsi fait mention dans le communiqué de presse :

« La situation relative au virus du Covid-19 a […] un impact sur les préparatifs des Jeux de Tokyo 2020 et évolue de jour en jour.

Le CIO reste pleinement engagé vis-à-vis des Jeux de Tokyo 2020 et, à un peu plus de quatre mois de l’ouverture de ces Jeux, il n’est pas nécessaire de prendre de décisions radicales et toute spéculation à ce stade serait contre-productive ».

Avec ce propos, le CIO montre qu’il reste maître des horloges et qu’il ne saurait se laisser imposer une ligne de conduite et un calendrier, au moment où le Président des États-Unis en personne plaide pour un décalage des compétitions olympiques à l’été 2021.

De plus, face au doute légitime exprimé par certains athlètes à travers le monde, le CIO encourage pour l’heure ces derniers à poursuivre leur préparation respective dans l’optique des Jeux de 2020, conscient néanmoins des contraintes locales – confinement, etc. – qui peuvent et pourraient voir le jour en parallèle de la lutte menée par les autorités nationales pour endiguer la propagation du Coronavirus.

A ce sujet, le CIO – qui s’est aussi félicité du soutien exprimé par les membres du G7 à l’égard du Premier Ministre du Japon, Shinzo Abe – a fait savoir que des adaptations été possibles pour les systèmes de qualification aux Jeux instaurés par les FI, sachant que 57% des athlètes ont, à ce jour, décroché le précieux sésame.

L’institution a par ailleurs rappelé sa coopération étroite avec les autorités nippones et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dont les recommandations seront scrupuleusement étudiées par le Groupe de Travail instauré à la mi-février 2020 dans le but de garantir la protection des athlètes si, le cas échéant, le crise devait perdurer plusieurs mois.

Éclairage des anneaux olympiques et feu d’artifice dans la baie de Tokyo, vendredi 24 janvier 2020 (Crédits – CIO)

Là-encore, le CIO montre sa totale détermination à aller de l’avant et répond par avance aux éventuelles critiques dont il pourrait faire l’objet dans les jours à venir. Une phrase illustre cette confiance :

« La décision du CIO ne sera pas dictée par des intérêts financiers car, grâce à ses politiques et assurances en matière de gestion des risques, le CIO sera dans tous les cas en mesure de poursuivre ses opérations et d’accomplir sa mission qui est d’organiser les Jeux Olympiques ».

En d’autres termes, avec ou sans report des Jeux, l’importante manne financière du CIO permettra à celui-ci de supporter les conséquences de la crise sanitaire actuelle.

11 pensées

  1. Pourquoi ne pas faire un report de deux mois en octobre. Cela permettrait de dépasser le pic de l’épidémie et cela pourrait également éviter les pics de chaleur que Tokyo connaît durant l’été.

    1. Effectivement, un report de quelques mois pourrait être envisageable, davantage d’ailleurs qu’un report d’un an qui pourrait impacter la saison sportive déjà planifiée. En outre, il est à noter que les JO de Tokyo 1964 avaient eu lieu en octobre où la météo est plus clémente.

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