Milan-Cortina 2026 : Des encouragements mais une vigilance accrue

Les organisateurs des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 ont accueilli cette semaine les membres de la Commission de Coordination du Comité International Olympique (CIO) pour une nouvelle série de visites des installations et de réunions techniques pour jauger de l’avancée des préparatifs.

La Commission de Coordination du CIO pour les Jeux d’hiver de 2026 en visite au Stade Olympique de Cortina d’Ampezzo, Vénétie, Italie, mercredi 21 février 2024 (Crédits – Milano Cortina 2026)

A moins de deux ans de l’ouverture des Jeux d’hiver de 2026, le Comité d’Organisation de Milan-Cortina 2026 s’est voulu particulièrement volontariste lors de la venue de la Commission de Coordination du CIO et ce, notamment afin de montrer la montée en puissance des préparatifs et la qualité des infrastructures sportives pour partie mobilisées en cette saison hivernale.

De fait, en accueillant la Commission olympique en Vénétie – soit l’une des entités régionales italiennes qui officiera durant les JO 2026 aux côtés de la Lombardie et du Trentin-Haut-Adige – les organisateurs ont pu mettre en exergue les partenariats noués avec les structures locales qui coordonnent régulièrement de grandes compétitions in situ.

Il a ainsi été question de l’entente avec la Fondation Cortina, le Comité de la Coupe du Monde de biathlon Anterselva, le Comité de ski nordique Val di Fiemme ou encore la Fondation Bormio à l’heure où plusieurs rendez-vous sportifs majeurs se sont déroulés ces dernières semaines, à l’image d’une épreuve du circuit mondial de curling au sein du Stade Olympique de Cortina d’Ampezzo ou de la Coupe du Monde de biathlon sur le site des Jeux à Anterselva.

Avec cette valorisation des partenariats territoriaux, le Comité d’Organisation a également mis en avant les installations d’ores et déjà existantes qui permettent à Milan-Cortina 2026 de s’inscrire dans les pas du CIO concernant l’application de l’Agenda 2020 et des recommandations successives portant sur la durabilité des Jeux.

Comme l’a souligné à ce propos la Présidente de la Commission de Coordination du CIO, Kristin Kloster :

Tout cela symbolise la nouvelle approche en matière d’organisation, l’édition de Milan-Cortina 2026 étant la première édition des Jeux d’hiver organisée entièrement conformément aux réformes engagées dans le cadre de la Nouvelle Norme et de l’Agenda olympique 2020. Nous avons eu l’occasion de découvrir le « nouvel esprit italien » du Comité d’Organisation, lequel suscite l’enthousiasme pour ces Jeux.

Vingt ans après les Jeux de Turin 2006, nous sommes de retour dans les Alpes italiennes, plus particulièrement dans les magnifiques Dolomites.

L’utilisation de certains des sites les plus emblématiques des sports d’hiver et la proximité avec l’un des centres culturels les plus renommés du monde, à savoir Milan, fournira une toile de fond idéale pour des Jeux Olympiques et Paralympiques spectaculaires.

Kristin Kloster, Présidente de la Commission de Coordination du CIO pour les Jeux d’hiver de 2026, vendredi 23 février 2024 (Crédits – Milano Cortina 2026)

Mais ce satisfecit exprimé ne doit toutefois pas faire oublier les tensions des mois passés – tensions au demeurant persistantes – entre Milan-Cortina 2026 et l’institution olympique quant à la mobilisation de certains sites sur lesquels des travaux plus ou moins importants doivent encore être réalisés.

Avec l’entrée dans le compte à rebours des deux années avant la Cérémonie d’ouverture, le 06 février 2026, et avec la nécessité sans doute de disposer de davantage de moyens sur le terrain, la Commission de Coordination a ainsi aussi soulevé la problématique de chantiers au timing contraint.

Face à ce constat – auquel s’ajoutent les conséquences de l’inflation – des compétitions ont été déplacées, remodelant de facto le plan directeur des Jeux de 2026 pour le patinage de vitesse et pour une partie du tournoi de hockey-sur-glace, désormais localisés dans l’enceinte du Parc des Expositions de la Fiera Milano à Milan.

Dans le communiqué de presse diffusé juste après la clôture de la visite de trois jours orchestrés en Italie, ladite Commission a pointé d’autres sites et chantiers :

De nouvelles ressources seront affectées au suivi de l’évolution des travaux de construction du snowpark de Livigno, des Villages [des Athlètes] de Predazzo et de Cortina, et du PalaItalia Santa Giulia pour le hockey-sur-glace.

Tous ces projets sont tenus de respecter des délais très serrés et ne peuvent donc pas prendre de retard.

Au-delà de ces sites, le point de crispation entre les organisateurs transalpins et le CIO reste cependant le cas du Centre de glisse de Cortina d’Ampezzo.

Malgré les injonctions de l’institution de Lausanne (Suisse) pour envisager une délocalisation des épreuves de bobsleigh, de luge et de skeleton par-delà les frontières, les organisateurs ont certes un temps songé à abdiquer, avant de finalement pousser le curseur de la défiance – épaulés en cela par le gouvernement de Giorgia Meloni – jusqu’à consacrer le projet de reconstruction de la piste historique Eugenio Monti où se sont tenus les Jeux en 1956.

Dès lors, la Commission de Coordination pour les JO 2026 n’a pas manqué l’opportunité de réitérer les doutes du CIO sur le choix de maintenir les compétitions précitées sur un site dont les travaux ont officiellement repris le 19 février 2024.

Ainsi que l’a énoncé le communiqué de l’instance :

Les membres de la Commission de Coordination ont rappelé […] les préoccupations du CIO concernant la réalisation de ce projet dans les délais impartis, tout en soulignant l’importance primordiale de la sécurité des athlètes et des spectateurs.

La viabilité de l’héritage de la piste de glisse reste une gageure, tandis que la nécessité d’élaborer un plan B a également été soulignée.

Le Comité d’Organisation des Jeux de Milan-Cortina 2026 et les membres de la Commission de Coordination du CIO en visite à Cortina d’Ampezzo, Vénétie, Italie, mercredi 21 février 2026 (Crédits – Milano Cortina 2026)

Cette mise en garde renouvelée – qui trouve ses fondements dès la phase de candidature de Milan-Cortina 2026 – ne devrait pas pour autant faire dévier le Comité d’Organisation de sa trajectoire pour des Jeux pensés autour du nord de l’Italie, dans des sites déjà utilisés par le passé ou à bâtir, même si cette vision doit entraîner de possibles surcoûts dans les préparatifs.

Au cours de la semaine, Milan-Cortina 2026 a préféré insister sur les initiatives adoptées depuis la dernière venue de la Commission olympique dans le pays, notamment sur la multiplication des accords de sponsoring, sur l’état d’avancement du chantier du principal Village des Athlètes à Milan dont les bâtiments sont aujourd’hui achevés à 90%, mais aussi en ce qui concerne le dévoilement et la mise en scène de ses mascottes lors du Festival de Sanremo.

La visite de la Commission de Coordination du CIO coïncidait d’ailleurs avec la tournée de Tina et Milo à travers plusieurs futurs sites des JO 2026, quelques jours après que les hermines choisies comme mascottes aient été reçues par la Présidente du Conseil italien en personne au cœur du Palazzo Chigi à Rome.

Laisser un commentaire