Pékin 2022 : Des Jeux excédentaires salués par le CIO

Plus d’un an après la tenue des Jeux d’hiver de Pékin 2022, le Comité International Olympique (CIO) et le Comité d’Organisation des Jeux (BOCOG) ont annoncé que l’événement avait généré un excédent budgétaire de quelques 52 millions de dollars (46,97 millions d’euros).

(Crédits – Beijing 2022 / Duan Xuefeng)

Le rendez-vous olympique de l’hiver 2022 aura consacré Pékin comme la première Ville Olympique de l’histoire successivement hôte des Jeux d’été et des Jeux d’hiver. Dans les deux cas, l’arrivée des Jeux dans “L’Empire du Milieu” a permis d’asseoir le développement du pays et d’affirmer la puissance de celui-ci sur la scène internationale, notamment dans le domaine stratégique du sport.

Aussi, afin d’accompagner cette dynamique capitale pour la Chine, plusieurs infrastructures-clés du dispositif de 2008 ont été réutilisées avec brio pour l’organisation des Jeux d’hiver – dont le Water Cube temporairement transformé en Ice Cube pour les épreuves de curling – et des investissements massifs ont parallèlement été consentis par les autorités nationales afin d’élever le pays parmi les nouvelles destinations de sports d’hiver.

Que ce soit dans les transports, pour se diriger vers les régions montagneuses de Zhangjiakou et Yanqing avec une nouvelle ligne à grande vitesse et de nouvelles commodités aéroportuaires, dans l’aménagement du territoire, pour disposer de remontées mécaniques et de pistes de ski de haut niveau, ou dans une ambitieuse politique pour faciliter l’accès à la pratique sportive via l’installation d’équipements destinés au grand public, la Chine a ainsi déboursé durant près de dix ans l’équivalent de plusieurs milliards d’euros et ce, indépendamment des investissements réalisés dans le strict cadre du Comité d’Organisation des Jeux depuis 2015.

Pour ce dernier, l’effort aura été de 2,29 milliards de dollars (2,07 milliards d’euros), avec un excédent de quelques 52 millions de dollars (46,97 millions d’euros) selon les chiffres définitifs communiqués cette semaine, témoignant de facto d’une organisation réussie sur le plan budgétaire.

Comme l’a souligné le Président du CIO à l’annonce de ces résultats :

Les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022, tout à fait exceptionnels, ont été le théâtre d’incroyables performances sportives, ils ont innové en devenant les Jeux Olympiques d’hiver les plus équilibrés en termes de représentation hommes-femmes, et ils ont attiré un public record.

Ils ont donné un élan considérable aux sports d’hiver internationaux en convertissant 346 millions de Chinois à la pratique des sports de neige et de glace.

Et tout cela au milieu d’une pandémie mondiale.

Félicitations au Comité d’Organisation des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022 pour ce succès et pour avoir livré ces Jeux avec un excédent financier, même dans des circonstances extrêmement difficiles.

(Crédits – IOC)

Pour l’institution de Lausanne (Suisse), ce succès tient en plusieurs points liés les uns aux autres, à savoir le travail réalisé par les organisateurs chinois après l’attribution des Jeux en 2015, mais également la contribution apporté par le CIO comme jamais auparavant pour une édition des Jeux d’hiver, sans compter aussi le succès du programme commercial développé pour l’occasion.

Fort de ce constat, Thomas Bach a précisé que le CIO versera sa part de l’excédent financier au Comité Olympique Chinois, soit la somme de 10,4 millions de dollars (9,39 millions d’euros), pour soutenir l’héritage des Jeux, en particulier en direction de la jeunesse.

Une manière pour le CIO de montrer sa capacité à accompagner – même après l’extinction des projecteurs – des initiatives dans les territoires hôtes de son événement-phare qui, à Pékin, a attiré les regards de plus de 2 milliards de téléspectateurs.

Une façon surtout de rassurer de potentiels futurs candidats désireux de ne pas s’engager dans une entreprise qui se révélerait in fine particulièrement onéreuse.

En ce sens, l’institution olympique a profité des réformes conduites depuis 2014 – Agenda 2020, Agenda 2020+5, Nouvelle Norme – et des adaptations portées en marge des Jeux de Tokyo 2020 impactés par la crise du Covid-19, pour mettre en place des mesures d’optimisation et de simplification à destination des organisateurs.

Celles-ci doivent permettre à terme au CIO de se défaire de l’image de gigantisme qui a collé à la peau de l’institution lors de certains rendez-vous olympiques, et qui a de surcroît contribué à faire fuir des villes pourtant susceptibles de candidater et d’accueillir les Jeux le cas échéant.

L’intérêt aujourd’hui développé autour des prochaines échéances majeures que sont les Jeux d’hiver de 2030-2034, avec six candidats annoncés, et plus encore les Jeux d’été de 2036 et les suivants, avec au moins dix Comités Nationaux Olympiques sur les rangs, peut en tout cas rassurer le CIO qui a su faire preuve d’adaptation sans pour autant renier l’image de marque du rendez-vous olympique quadriennal.

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