Milan-Cortina 2026 : Matteo Salvini au soutien de Turin et du Piémont

A la veille de la troisième réunion de l’Autorité de Contrôle des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026, et alors que la question du site des épreuves de patinage de vitesse doit être tranchée, Turin et le Piémont ont reçu aujourd’hui le soutien du Vice-Président du Conseil italien, par ailleurs Ministre en charge des Infrastructures et des Transports, Matteo Salvini.

Matteo Salvini, Vice-Président du Conseil italien, par ailleurs Ministre des Infrastructures et des Transports, en visite sur le chantier du futur Village des Athlètes à Milan, Italie, vendredi 10 février 2023 (Crédits – Matteo Salvini / Page officielle Twitter)

La Ville Hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2006 bénéficiera-t-elle du retour de l’événement planétaire dans le Nord de l’Italie en 2026 ?

Rien n’est moins sûr.

Tandis que l’ancien Maire de Turin avait rejeté l’idée de prendre part à la candidature – et donc au développement du projet reposant finalement sur Milan et Cortina d’Ampezzo – les autorités municipales et régionales en place aujourd’hui ne sont pas dans le même état d’esprit et espèrent en conséquence pouvoir encore participer aux festivités dans moins de trois ans.

Depuis plusieurs mois, ces dernières multiplient ainsi les marques d’intérêt, sans que cela ne soulève l’enthousiasme de la Lombardie et de la Vénétie, bien au contraire.

Pour preuve, au moment où Baselga di Pinè (Trentin-Haut-Adige) a été recalée du dispositif des Jeux en raison du coût de modernisation de l’Anneau de vitesse existant, plus tôt cette année, Turin a tenté de s’engouffrer dans la brèche avant que Milan et la région lombarde ne fassent connaître leur franche opposition à un retour de la cité du Piémont dans la cour des Jeux.

Depuis lors, Milan a avancé l’idée de mobiliser des pavillons du Parc des Expositions de Fiera Milano pour à la fois court-circuiter l’option turinoise et en même temps sanctuariser la tenue in situ d’une large majorité des épreuves de glace lors des prochains Jeux d’hiver.

Cette proposition semble d’ailleurs être en pôle position. Elle sera en tout cas débattue ce mardi 21 mars 2023 dans l’après-midi, à l’occasion de la troisième réunion de l’Autorité de Contrôle des Jeux attendue à Rome et devrait, a priori, être approuvée, faisant de facto de la Fiera Milano le nouveau site des compétitions de patinage de vitesse.

Vue de l’Oval Lingotto, site des épreuves de patinage de vitesse lors des Jeux d’hiver de Turin 2006 (Crédits – Lingotto Fiere Torino)

Aujourd’hui toutefois, un soutien de poids est venu au secours de Turin. Reste à savoir si cet appui aura ou non une incidence.

Ce lundi matin, le Vice-Président du Conseil italien, également à la tête du puissant Ministère des Infrastructures et des Transports, a ainsi réitéré ses encouragements pour une intégration du Piémont au sein du dispositif des JO 2026, ne manquant pas au passage d’égratigner l’ancienne municipalité turinoise.

Comme l’a notamment affirmé le leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, au cours d’un déplacement dans le Piémont :

Voyons si nous pouvons [demain] inclure un morceau du Piémont.

Le Piémont voulait rester en dehors [de la candidature aux Jeux] à cause d’un génie du Non. Il risque donc aujourd’hui de rester en dehors des Jeux qui porteront l’Italie aux yeux du monde entier et qui garantiront des retombées économiques d’au moins 5 milliards d’euros.

Ce soutien a évidemment été plus qu’apprécié par les autorités turinoises et piémontaises respectivement conduites par Stefano Lo Russo (Parti Démocrate) et Alberto Cirio (Forza Italia), démontrant ici l’engouement transpartisan généré par la perspective des Jeux.

Ainsi que l’ont exposé les deux élus :

La volonté exprimée par le gouvernement de considérer l’option de Turin comme l’un des sites des prochains Jeux de 2026 est vraiment une excellente nouvelle.

Nous continuons à penser que cet événement est extrêmement important pour l’Italie et nous serions heureux de pouvoir apporter notre contribution au succès de l’événement, notamment du point de vue de la durabilité économique et environnementale.

Nous travaillons en étroite synergie depuis des mois pour que Turin et le Piémont puissent jouer un rôle de premier plan.

(Crédits – Milano-Cortina 2026)

Avant de savoir si Turin fera ou non partie du rendez-vous olympique et paralympique en 2026, la réunion de l’Autorité de Contrôle des Jeux promet de vives discussions et échanges entre les parties prenantes au projet.

Nul doute que Matteo Salvini devrait à cette occasion plaider de nouveau pour une participation – certes tardive – de la Ville Hôte des Jeux de 2006 et de sa région.

Déjà largement impliquées dans les préparatifs, notamment sur le plan des investissements, la Lombardie et la Vénétie pourraient être tentées de riposter même si la marge de manœuvre semble étroite, d’autant plus en considérant la place occupée dans la gouvernance des Jeux de Milan-Cortina 2026 par l’État italien qui a entrepris une reprise en main des préparatifs depuis l’été dernier.

Les parties devront quoiqu’il en soit peser le pour et le contre, avec l’optique d’un énième bouleversement dans la cartographie des Jeux, une cartographie et des préparatifs que le Comité International Olympique (CIO) scrutent avec vigilance.

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