Projet majeur pensé en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026, la reconstruction de la piste de bobsleigh, luge et skeleton de Cortina d’Ampezzo (Italie) avance pas à pas, même si le budget prévisionnel continue d’inquiéter.
Convoquée pour ce mercredi 18 janvier 2023, la Conférence des Services Décisionnels s’est tenue comme convenu sous les plafonds de l’Hôtel de Ville de Cortina d’Ampezzo.
A l’initiative de la Società Infrastrutture Milano Cortina 2026 S.p.A. et de son Président, Luigivalerio Sant’Andrea, le projet du nouveau Centre de glisse a ainsi été présenté, avant que les pouvoirs publics et les administrations concernées n’expriment leurs avis d’ici le 27 janvier.
A compter de cette date, la Conférence compilera les positions de chacune des parties et clôturera ses travaux sur le projet et ce, afin que les demandes de permis puissent être déposées et traitées avant la fin de l’été 2023. Une présentation dudit projet à la population est également attendue au cours des prochaines semaines.
Si cet échéancier est confirmé dans les mois qui viennent, le chantier de construction du nouvel équipement sportif du massif des Dolomites – consacré comme étant une infrastructure essentielle aux JO 2026 et non-reportable – pourra être enclenché, sachant que le calendrier de livraison des sites olympiques et paralympiques devra être scrupuleusement respecté après le flottement des mois passés.
Au-delà des critères techniques imposés dans la perspective des Jeux et de la jauge d’accueil du Centre de glisse, le projet se fonde aussi sur une intégration paysagère voulue comme étant la plus harmonieuse possible, ainsi que sur la valorisation du patrimoine et de la culture des sports d’hiver dans la région de Cortina d’Ampezzo.
A ce titre, Luigivalerio Sant’Andrea a précisé les contours de cette double ambition :
Le projet, renforcé par les analyses qui ont émergé jusqu’à aujourd’hui, répond aux normes les plus élevées de durabilité économique, sociale et environnementale, et satisfait aux exigences techniques, sportives et de sécurité les plus avancées.
Le réaménagement des 7 hectares de la zone de Ronco résoudra l’une des discontinuités paysagères les plus évidentes de Cortina, recréant alors un lien étroit entre la ville et son environnement montagnard.
L’autre nouveauté du projet, étudiée en coopération avec la Ville de Cortina, est la création d’un musée qui, avec les technologues multimédias les plus avancées, racontera les anecdotes et l’histoire de Cortina, retraçant 100 ans de mémoire sportive, culturelle et sociale, unissant symboliquement les Jeux de 1956 avec ceux de Milan-Cortina 2026.
En dépit de cette présentation, l’opportunité de bâtir une nouvelle piste interroge encore, sachant que le site a fermé ses portes au public en 2008 et que le réaménagement, tel qu’exposé, prévoit un budget de quelques 85 millions d’euros, bien au-delà des prévisions initiales.
Surtout, les opposants au projet persistent dans leur proposition d’un site alternatif déjà existant, que ce soit une option délocalisée à l’étranger, avec l’utilisation de la piste autrichienne d’Innsbruck, hôte des JO 1964 et 1976, ou une option nationale, avec la mobilisation de la piste des Jeux de Turin 2006 qui avait été pointée du doigt au moment de sa construction en raison de son coût de 110 millions d’euros.
Une intégration de cette dernière piste au dispositif des JO 2026 permettrait en outre de moderniser un équipement existant qui n’a toutefois accueilli que deux grandes manifestations après l’événement planétaire.
A l’instar du patinage de vitesse, dont l’emplacement a finalement été retoqué, le Comité International Olympique (CIO) devrait à n’en pas douter regarder avec attention les prochains développements concernant le projet pour lequel la Commission d’Évaluation avait exprimé des craintes quant à la facture potentielle engendrée par une refonte massive de la piste Eugenio Monti.
