JO 2036 : Moscou pourrait être de la partie

En cette fin d’année 2021, les autorités russes ont confirmé l’intérêt du pays pour l’organisation d’une nouvelle édition des Jeux. Après avoir accueilli l’événement planétaire à Moscou en 1980 et, dans sa configuration hivernale, à Sotchi en 2014, le pays envisage désormais de candidater aux Jeux d’été de 2036 avec potentiellement un projet incarné par la cité moscovite.

Vue de Moscou, entre cœur historique autour du Kremlin et quartier d’affaires (Crédits – Flickr / Oleg Afonin)

Au banc des nations sportives jusqu’à la fin de l’année 2022 en raison du scandale de dopage révélé dans la foulée des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2014, la Russie demeure néanmoins une possible candidate pour l’organisation de grandes manifestations sportives au cours des prochaines années, à commencer bien sûr par les Jeux d’été.

Aussi, depuis plusieurs mois, les autorités sportives et politiques du pays multiplient les déclarations pour démontrer – si besoin était – l’intérêt de la Russie pour l’accueil d’une future Olympiade.

Si les sanctions actuelles ont empêché une candidature pour 2032, il devrait en être différemment pour l’échéance 2036, non-encore attribuée mais déjà ciblée par nombre de territoires à travers le monde, que ce soit en Hongrie avec Budapest, en Indonésie et en Inde, ou encore au Qatar, et potentiellement en Espagne avec Madrid.

Dès lors, la Russie entend se positionner avec force pour son retour sur le devant de la scène avec une myriade de villes aujourd’hui dans les starting-block, à l’instar de Saint-Pétersbourg, Kazan et Vladivostok.

Ces derniers jours, le Président du Comité Olympique de Russie (ROC) est même allé plus loin en évoquant la perspective d’un projet porté par la capitale, Moscou.

Au travers de propos rapportés par l’agence de presse officielle TASS, Stanislav Pozdyakov estime ainsi qu’il faut s’attendre à voir émerger une candidature en provenance de la ville aux plus de 12,6 millions d’habitants et, le cas échéant, à y envisager la tenue de l’événement mondial.

Stanislav Pozdnyakov, Président du Comité Olympique de Russie (Crédits – Russian Olympic Committee)

Dans l’hypothèse où Moscou se déclarerait intéressée par les Jeux de 2036, la cité reviendrait dans la course olympique pour la première fois depuis 2005, année où elle fut éliminée par les membres du Comité International Olympique (CIO) dès le premier tour de scrutin pour l’attribution des JO 2012.

Il faut dire que le projet – malgré des pistes intéressantes autour d’un concept novateur – était à l’époque apparu avec des fragilités conséquentes.

Pour preuve, dès le 12 mars 2004, le Rapport du Groupe de travail du CIO pour l’acceptation des candidatures avait placé Moscou en queue de peloton, en lui attribuant entre autre une notation pondérée comprise entre 5 et 7 sur 10 concernant le projet global et l’héritage, loin derrière les favorites du moment, Paris et Madrid (8 à 9).

Le Rapport olympique concluait par ailleurs que :

Le groupe de travail est moins certain quant à la capacité de Moscou à accueillir les Jeux Olympiques de 2012, comme l’indiquent ses notes globales situées de part et d’autre de la valeur de référence.

Plus sévère encore, le Rapport de la Commission d’évaluation des Villes Candidates avait pointé les faiblesses du dossier moscovite, dans le domaine des transports, de l’hébergement et surtout de la planification.

Alors présidée par Nawal El-Moutawakel, ladite Commission avait notamment indiqué que :

[Les] présentations ont permis à la Commission de mieux comprendre les plans de Moscou, mais la planification insuffisamment détaillée dans le dossier de candidature et le manque d’informations de base ont rendu difficile l’évaluation du projet par la Commission.

Pour autant, cette même Commission avait salué un concept élaboré autour de l’utilisation de 34 sites destinés aux compétitions, dont 23 déjà existants, 7 sites pérennes à construire et 4 sites temporaires planifiés.

Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014 (Crédits – President of Russia / RIA Novosti)

Pour espérer convaincre à l’avenir, Moscou, et plus globalement les villes et territoires de Russie, devront nécessairement tenir compte des leçons du passé et s’adapter en conséquence.

Se fondant sur la nouvelle approche du CIO vis-à-vis des candidatures, qui privilégie désormais les installations existantes ou temporaires aux grands chantiers de nouvelles enceintes sportives, Stanislav Pozdyakov se montre en tout cas confiant.

Comme l’a exposé le Président du ROC :

Au cours des 10 à 20 dernières années, notre pays a augmenté la quantité et la qualité des infrastructures sportives pour presque tous les sports. Bien qu’il existe encore un certain nombre de disciplines où des problèmes subsistent, il s’agit là d’une exception à la règle.

L’importance des infrastructures est également un argument majeur partagé par l’actuel Vice-Premier Ministre de Russie et ancien Président du Comité d’Organisation des Jeux de Sotchi 2014, Dmitri Chernyshenko.

Pour ce dernier en effet :

[La Russie doit absolument] présenter une candidature pour accueillir les Jeux d’été en 2036. Nous devons faire un choix, car nous avons plusieurs villes de classe mondiale qui sont en capacité d’accueillir les Jeux, que ce soit Moscou, Nijni Novgorod, Saint-Pétersbourg, Kazan ou Vladivostok.

Laisser un commentaire