A quelques jours de l’ouverture du Sommet des Nations Unies sur le climat, ou COP 26, le Comité International Olympique (CIO) a annoncé sa volonté de parvenir à une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2030.

Installée depuis 2019 dans un écrin moderne conçu selon un modèle exemplaire de durabilité – avec notamment 95% de matériaux de construction issus des anciens bâtiments du CIO, l’utilisation de l’énergie solaire ou encore l’installation de systèmes de récupération des eaux et de gestion des déchets – l’institution de Lausanne (Suisse) veut aujourd’hui franchir un nouveau cap dans sa promesse environnementale.
Aussi, en marge de l’Assemblée Générale de l’Association des Comités Nationaux Olympiques (ANOC) et alors que la Grande-Bretagne s’apprête à accueillir à la fin du mois d’octobre, la COP 26, le CIO a annoncé ce week-end qu’il entendait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2030, soit un objectif supérieur à un précédent engagement qui faisait alors état d’une réduction souhaitée de 45%.
En filigrane, le CIO veut dès lors confirmer son positionnement d’acteur-clé dans la lutte contre le changement climatique – via notamment l’accord-cadre signé avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), “Le sport au service de l’action climatique”, et être une source d’inspiration comme lorsqu’il son Président, Thomas Bach, a publié l’an passé une réflexion autour du modèle olympique de l’après-Covid, pour une société plus solidaire.
Pour le Président de l’institution olympique, l’engagement ainsi révisé doit tenir compte des dernières données figurant dans le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), où il est fait mention d’un objectif de réduction des émissions de 50% d’ici 2030 pour limiter à 1,5 degrés la hausse de la température mondiale.
Comme l’a en ce sens exposé Thomas Bach :
La crise climatique est certainement le plus grand défi auquel l’humanité est confrontée. Elle est présente dans tous les domaines de notre vie, y compris le sport bien sûr, qui est un élément important de la société.
En réduisant davantage nos émissions de carbone, nous renforçons notre rôle dans la réalisation de l’Accord de Paris, nous suivons les dernières données scientifiques en date relatives au changement climatique et nous contribuons mieux aux efforts mondiaux.
Nous invitons instamment toutes les autres organisations sportives à suivre cet exemple.

Au-delà de son engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le CIO a aussi pour ambition de parvenir à un bilan carbone négatif d’ici à 2024, ce qui doit notamment passer par une compensation à plus de 100% de ses émissions résiduelles, au travers du projet de forêt olympique, dont les contours ont été présentés en juin dernier, dans la perspective des Jeux de Paris 2024 et des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026.
En outre, comme cela fut annoncé en mars 2020, le CIO souhaite désormais que toutes les éditions des Jeux soient plus vertueuses sur le plan de l’éco-responsabilité.
Cela doit se traduire dès 2030 par un contrat liant le CIO et le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) pour limiter les émissions de carbone directes et indirectes et pour mettre en application des solutions durables dans le cadre de la tenue des Jeux et après la clôture de chacune des éditions.
Sur ce point, l’institution olympique souhaite d’ores et déjà tirer parti des prochaines échéances olympiques pour asseoir sa stratégie et son nouveau modèle dans lequel les Jeux s’adaptent au territoire hôte et non plus l’inverse, avec un dialogue renforcé et la recherche constante de synergies et de solutions durables.
Le CIO rappelle d’ailleurs que les sites de compétitions des Jeux de Pékin 2022 utiliseront 100% d’énergie renouvelable l’an prochain, tandis qu’un système novateur pour la réfrigération des sites destinés aux épreuves de glace sera disposé sur la plupart des équipements. Si ces deux éléments sont évidemment positifs, du côté des sites dédiés aux sports de neige, la promesse du durabilité doit en revanche être relativisée, le taux d’enneigement – point critique depuis la candidature de Pékin 2022 – étant un indicateur à considérer dans la production probable de neige artificielle.
Du côté de Paris 2024 et de Los Angeles 2028, la mise en œuvre de projets reposant sur plus de 95% de sites existants ou temporaires est également valorisée par le CIO, la capitale française ayant notamment fait la promesse de devenir la première édition olympique à contribution positive pour le climat.
Au regard de la complexité organisationnelle de l’événement olympique, le défi environnemental du CIO s’annonce toutefois colossal, la tenue des Jeux nécessitant la mobilisation de nombreux sites – jusqu’à une quarantaine lors des Jeux de Tokyo 2020 -, avec le déplacement de 10 500 athlètes, de milliers d’accompagnateurs et de journalistes, sans compter la présence habituelle de centaines de milliers de spectateurs.
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