Alors que neuf stades avaient été pré-sélectionnés durant la phase de candidature aux Jeux de 2024, le Comité d’Organisation de Paris 2024 (COJO) a affiné cette liste au cours de l’année écoulée pour ne retenir in fine que sept enceintes, dont six implantées en province.

Après avoir engagé un réexamen de la cartographie des sites destinés à accueillir les Jeux d’été et après avoir précisé le contenu général de ladite cartographie en novembre, le Comité d’Organisation (COJO) de Paris 2024 devait encore faire un choix concernant les stades appelés à recevoir les tournois olympiques de football, masculin et féminin.
Cette sélection, actée ce jeudi au cours du Conseil d’administration du COJO, s’est opérée à l’issue d’un processus enclenché le 25 février 2020. A cette date, Paris 2024 avait en effet lancé un appel à candidatures pour confirmer l’identité des villes retenues pour accueillir le football dans moins de quatre ans. Par la suite, les Collectivités candidates devaient déposer à la date du 06 novembre leur dossier respectif avant qu’une phase d’auditions ne soit organisée pour examiner dans les moindres détails chacune des propositions.
Au cours des mois écoulés, deux éléments ont toutefois impacté le processus de sélection, avec d’une part la volonté du COJO et des pouvoirs publics de réduire la voilure globale relative aux coûts d’organisation des Jeux et, d’autre part, l’intégration du Stade Pierre Mauroy de Lille en configuration aréna pour l’hébergement du tournoi olympique de handball.

In fine, Paris 2024 a donc fait le choix de retenir sept villes de l’Hexagone pour l’événement footballistique, avec les stades de Paris, Nantes (Loire-Atlantique), Bordeaux (Gironde), Saint-Étienne (Loire), Lyon (Rhône), Nice (Alpes-Maritimes) et Marseille (Bouches-du-Rhône), écartant de facto la ville de Toulouse (Haute-Garonne) et son Stadium Municipal de 33 150 places.
Ce choix, qui doit encore être entériné par la FIFA en mars 2021, ne constitue pas une réelle surprise au regard de la forte concurrence territoriale exprimée durant le processus de sélection, une concurrence venant d’autant plus de villes où la culture du football est historiquement ancrée avec un attachement populaire évident et la présence de clubs évoluant tous en Ligue 1. Dès lors, il est possible de penser que la “Ville Rose” a peut-être payé – au moins pour partie – la relégation en Ligue 2 du Toulouse FC l’an passé, sans compter l’engouement local majeur pour le rugby.
Quoiqu’il en soit, Tony Estanguet, Président du COJO, n’a pas manqué de se satisfaire d’un choix qui préserve malgré tout les clés d’une mobilisation nationale espérée derrière les Jeux. Comme il l’a ainsi souligné au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi à l’issue du Conseil d’administration de Paris 2024 :
Nous avons une carte qui mobilise l’ensemble de la France, avec des stades et des territoires qui ont une vraie culture autour du football, une vraie culture sportive, avec une expertise dans l’organisation de grands événements.
Face à des sites d’un tel niveau, le choix n’a pas été facile. Nous avions des stades qui ont tous une expertise dans l’accueil d’événements liés au football. Nous avons dès lors souhaité établir des critères techniques sur l’organisation des compétitions, mais aussi des critères relatifs à l’engagement et à l’association de la population, avec également la prise en compte de zones de célébration dans la ville en marge du tournoi de football, car la magie des Jeux, c’est du football mais pas seulement. Il était donc important pour nous d’avoir un engagement total. Cela s’est finalement joué à des détails, ce fut une compétition très serrée dans laquelle Toulouse s’est classée légèrement en deçà.

- Paris / Parc des Princes
Possible stade de la finale des tournois de football en 2024, le Parc des Princes est un site incontournable du dispositif de Paris 2024 et ce, depuis la phase de candidature.
Conçu à la fin des années 1960 à l’emplacement de la structure historique hôte de l’arrivée du Tour de France cycliste de 1903 à 1967, le Parc des Princes est l’œuvre de l’architecte Roger Taillibert qui s’était aussi illustré dans l’aménagement du Stade Olympique de Montréal (Canada).
Disposant d’une jauge de près de 48 600 places, l’emblématique écrin du Paris Saint-Germain – neuf fois Champion de France et finaliste de la dernière Ligue des Champions – pourrait être, du fait de son positionnement au cœur de Paris, le site des finales de football en 2024, même si ce titre pourrait être contesté par d’autres stades associés au projet.
Le COJO pourrait en ce sens être tenté de choisir une autre enceinte pour le déroulement desdites finales et ce, pour consolider la promesse de Jeux décentralisés. Lyon ou Marseille pourraient dès lors tenir la corde, la première ayant une capacité d’accueil plus importante que le stade parisien, et la seconde étant l’un des hauts-lieux de l’histoire du football tricolore.
- Nantes / Stade de la Beaujoire

Édifié au milieu des années 1980, le Stade de la Beaujoire est rapidement devenu l’un des sites majeurs de Nantes et de son agglomération, bénéficiant notamment de la venue de la Coupe du Monde de football en 1998 et plus récemment, de la Coupe du Monde de rugby en 2007.
Associé à la riche histoire du FC Nantes et des huit titres de Champion de France glané par ce dernier, le Stade de la Beaujoire offre aujourd’hui une capacité de 35 322 places.
Au cours des dernières années, la Beaujoire a su maintenir sa position dans le paysage urbain et ce, alors qu’un projet fut un temps évoqué pour l’aménagement d’un nouveau stade-phare dans l’ancienne cité des Ducs de Bretagne.
- Bordeaux / Matmut Atlantique

Pensé en périphérie de la cité girondine pour remplacer le vieillissant Stade Jacques Chaban-Delmas, le Matmut Atlantique (42 115 places) est l’un des nouveaux écrins du football français hérités de l’organisation de l’EURO 2016.
Construit en 2015, selon les plans de l’agence de renommée internationale Herzog & de Meuron – à qui l’on doit en particulier le monumental Nid d’Oiseau, Stade Olympique de Pékin (Chine) – le stade de Bordeaux se caractérise par ses lignes épurées ainsi que par la présence du naming, procédure en développement en France pour nommer les enceintes sportives.
Toutefois, comme pour les autres stades concernés, la dénomination officielle retenue durant les Jeux de Paris 2024 ne fera mention que de la ville rattachée à la présence de l’équipement sportif et ce, conformément à la réglementation en vigueur établie par le Comité International Olympique (CIO) à l’égard des Villes Hôtes.
- Saint-Étienne / Stade Geoffroy Guichard

Se distinguant par son architecture rappelant les stades britanniques, le “Chaudron”, tel qu’il est surnommé par les supporteurs de l’AS Saint-Étienne, est un stade indissociable de l’histoire des “Verts” depuis les années 1930.
Champion de France à dix reprises, avec un palmarès parmi les plus beaux du football français, le club profite depuis 2016 d’un écrin rénové de 41 965 places. Une précédente campagne de modernisation fut menée par le passé en amont de la Coupe du Monde de football 1998.
Comme d’autres stades sélectionnés par Paris 2024, le Stade Geoffroy Guichard sera l’un des sites-phares de la prochaine Coupe du Monde de rugby en 2023 et ce, après avoir été l’un des hôtes de l’édition 2007.
- Lyon / Groupama Stadium

A l’instar du Matmut Atlantique, le Groupama Stadium a été édifié à l’occasion de l’organisation par la France du Championnat d’Europe de football en 2016, et a par ailleurs fait appel à la procédure de naming.
Troisième plus grand stade du pays – après le Stade de France (80 000 places) et l’Orange Vélodrome de Marseille (67 000 places) – le Groupama Stadium est en mesure d’accueillir jusqu’à 59 186 spectateurs pour des rencontres de football et divers événements.
L’année dernière, le stade de l’Olympique Lyonnais – sept fois Champion de France – fut notamment sollicité pour la tenue des demi-finales et de la finale de la Coupe du Monde féminine de football, ce qui pourrait l’amener à concurrencer Paris et le Parc des Princes et prétendre ainsi à l’organisation des finales du tournoi olympique de football en 2024. Auparavant, le Groupama Stadium, sera l’un des stades mobilisés dans le cadre de la Coupe du Monde de rugby qui se déroulera dans l’Hexagone en 2023.
- Nice / Allianz Riviera

Également intégré au concept sportif de l’EURO 2016 de football, l’Allianz Riviera est rapidement devenu un emblème de la ville depuis son ouverture au public en 2013 et est aujourd’hui l’enceinte du club de l’OGC Nice, quatre fois Champion de France dans son histoire.
Imaginée par l’architecte Jean-Michel Wilmotte – à l’origine aussi des plans du Grand Palais éphémère sur le Champ-de-Mars (7e arrondissement) – cette infrastructure résolument moderne au regard de ses caractéristiques techniques dispose de 36 178 places et peut même, pour l’organisation de concerts, recevoir jusqu’à 45 000 personnes.
Outre les compétitions sportives ou les manifestations culturelles, l’Allianz Riviera est également l’écrin du Musée National du Sport qui y a installé ses collections à l’été 2014.
- Marseille / Orange Vélodrome

La présence du stade emblématique de la Cité Phocéenne ne pouvait être remise en cause, même au travers du processus de sélection lancé par le COJO de Paris 2024.
Du fait de son histoire et de son emplacement dans la deuxième ville de France, également hôte des épreuves olympiques de voile, l’Orange Vélodrome avait sa place assurée dans le dispositif des Jeux dès la phase de candidature, tout comme d’ailleurs le Parc des Princes précité.
A l’image de son rival de la capitale avec le PSG, le Vélodrome est lié au club de l’Olympique de Marseille et des exploits sportifs de celui-ci, parmi lesquels neuf titres de Champion de France et surtout une Ligue des Champions remportée en 1993 face au Milan AC.
Profondément réaménagé avant l’EURO 2016, l’Orange Vélodrome dispose à ce jour de la deuxième jauge la plus importante pour un stade de football français, avec pas moins de 67 000 places.

En résumé, sur les sept stades aujourd’hui sélectionnés, six ont accueilli des matchs de l’EURO 2016 de football organisés dans l’Hexagone, tandis que trois d’entre-eux ont hébergé des rencontres de la dernière Coupe du Monde féminine de football.
Si l’on regarde plus loin en arrière, quatre des stades retenus par Paris 2024 furent intégrés au déroulement de la Coupe du Monde de football 1998 organisée et remportée par la France. Lyon et Bordeaux étaient également de la partie, la première avec le Stade de Gerland et la seconde avec le Stade Jacques Chaban-Delmas.
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