Présidence du CIO : Thomas Bach, unique candidat

A la tête du Comité International Olympique (CIO) depuis 2013, Thomas Bach sera sans réelle surprise réélu pour un second et dernier mandat présidentiel en mars prochain. Il est en effet le seul à avoir déposé une candidature à la date limite fixée par l’institution de Lausanne (Suisse).

Thomas Bach, Président du Comité International Olympique et candidat à sa propre succession, le 25 novembre 2020 (Crédits – CIO / Greg Martin)

Candidat déclaré à sa propre succession depuis sa déclaration du 17 juillet dernier, Thomas Bach peut aujourd’hui avancer sereinement vers un ultime mandat présidentiel, en l’absence d’opposants.

Au cours de la 137e Session du CIO, qui se tiendra à Athènes (Grèce), le Président sortant sera, comme attendu, réélu par ses pairs pour un mandat de quatre ans, soit jusqu’en 2025, selon les modalités établies par la Charte Olympique et ce, après avoir exercé un premier mandat de huit années.

En septembre 2013, alors Vice-Président de l’institution olympique depuis 2006 – après avoir déjà occupé ces fonctions entre 2000 et 2004 – le leader allemand avait ainsi pris le relais de Jacques Rogge, Président durant douze ans.

Basant son programme sur l’adoption espérée de l’Agenda 2020 destiné à repenser un modèle olympique affaibli par les scandales et les critiques diverses, Thomas Bach s’était rapidement installé comme le grand favori face à cinq autres candidats, à savoir Sergueï Bubka (Ukraine), Richard Carrion (Porto Rico), Ser Miang Ng (Singapour), Denis Oswald (Suisse) et Ching-Kuo Wu (Taïwan).

En l’espace de sept ans, celui qui fut auparavant Président-Fondateur de la Confédération Allemande des Sports Olympiques (DOSB), a dû affronter plusieurs crises majeures, entre la révélation du système organisé de dopage en Russie et la gestion de l’épidémie de Covid-19, en passant bien sûr par la désaffection des Villes Candidates du processus de sélection pour les Jeux d’hiver et pour les Jeux d’été.

Aussi, faisant le constat que l’Agenda 2020 n’avait pas forcément apporté toutes les réponses nécessaires pour endiguer un phénomène ayant atteint son paroxysme à la mi-2017, avec l’adoption en Session exceptionnelle du principe de double attribution des JO 2024-2028 entre Paris (France) et Los Angeles (États-Unis), Thomas Bach a donc initié la mise en œuvre d’une Nouvelle Norme révolutionnant l’approche des candidatures. Cette dernière a notamment conduit à la suppression de la sacro-sainte règle des deux + sept, autrement dit une phase de requérance et de candidature deux ans durant, puis des préparatifs d’organisation des Jeux échelonnés sur sept ans.

Désormais, en lieu et place de ce système qui a pu montré ses limites au regard de sa lourdeur et de sa complexité pour les Villes intéressées mais aussi pour le grand public, une phase de dialogue symbolise la volonté de co-création des Jeux entre l’institution et les territoires. Ce terme de « territoires » est d’ailleurs tout sauf anecdotique. Tandis que pendant plusieurs décennies, le principe de l’élection d’une Ville Hôte avait été sanctuarisé, le CIO est aujourd’hui ouvert à l’idée de confier les clés olympiques à un territoire pensé à l’échelle régionale, voire même transfrontalière, dans le but de limiter et de mieux répartir les coûts, tout en garantissant au maximum l’utilisation d’infrastructures déjà existantes.

Le Président du Comité International Olympique, Thomas Bach, en visite au Stade Olympique de Tokyo, le 17 novembre 2020 (Crédits – CIO / Greg Martin)

Avec sa réélection prochaine, Thomas Bach aura en tout cas l’opportunité de constater la réussite ou non de ce nouveau challenge qui se déploie pleinement en vue de la désignation prochaine des territoires hôtes des Jeux d’hiver de 2030 et des Jeux de l’Olympiade 2032 pour lesquels plusieurs déclarations d’intérêt ont d’ores et déjà été formulées à travers le monde.

D’ici-là, Thomas Bach va s’atteler à poursuivre sa mission actuelle qui est d’assurer le report effectif des Jeux d’été de Tokyo 2020. Une situation inédite dans l’histoire olympique, consécutive à l’épidémie mondiale de Covid-19 et à ses répercussions sanitaires et économiques.

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