Dans sa quête de proposer des Jeux partagés mettant en avant des sites iconiques, Paris 2024 a fait le choix de deux nouveaux lieux pour recevoir d’une part les épreuves olympiques de surf et d’autre part, les sports urbains, autrement dit, les compétitions de breakdance, escalade sportive et skateboard.
Au cours de sa dernière réunion de l’année 2019, le Conseil d’administration de Paris 2024 a ainsi procédé, jeudi 12 décembre, à la sélection de Tahiti comme futur hôte pour le surf et de la Place de la Concorde pour les trois sports urbains précités.

Évoquée depuis plusieurs mois maintenant, l’option tahitienne s’est imposée face à quatre candidatures “continentales” incarnées par Biarritz, Lacanau-Bordeaux, Hossegor-Seignosse-Capbreton et enfin La Torche.
Pour établir ce choix, Paris 2024 avait lancé une étude technique et des visites sur le terrain, en prenant en compte plusieurs critères d’évaluation, comme l’expérience sportive et spectateurs, la cohérence avec la vision de Paris 2024 de Jeux durables et spectaculaires, mais encore l’impact financier de la tenue des épreuves de surf, ou encore l’hébergement des athlètes et des personnes accréditées.
Au regard de ces critères, Paris 2024 a considéré que Tahiti offrait des conditions optimales pour garantir des épreuves spectaculaires au moment des Jeux avec la célèbre vague de Teahupoo, validée par la Commission des Athlètes de l’International Surf Association (ISA).
Il n’empêche, le choix de Tahiti peut surprendre à plus d’un titre.
L’expérience des spectateurs sera en effet relativement limitée, avec notamment le décalage horaire important (11 heures) entre la métropole et la Polynésie-Française, la distance (plus de 15 700 kilomètres) et le coût pour les spectateurs désireux de se rendre sur place depuis Paris, et la tenue des épreuves à bonne distance du rivage pour, certes, préserver le cadre naturel qualifié d’exceptionnel par Paris 2024. A l’inverse, un site comme la Grande Plage de Biarritz aurait pu amener une célébration en cœur de ville à moins de 5 heures de la capitale en train et 1h30 en avion.
L’expérience des athlètes sur une vague exigeante devrait néanmoins être garantie, avec par ailleurs la promesse de Paris 2024 que les 48 compétiteurs engagés – 24 femmes et 24 hommes – puissent être présents en métropole pour assister à la deuxième semaine olympique et in fine, à la Cérémonie de clôture des Jeux.
En outre, il peut être légitime de s’interroger sur les réelles motivations ayant conduit au choix de Tahiti.
Depuis plusieurs mois, certains médias se sont largement fait l’écho du projet tahitien, au détriment parfois des quatre autres candidatures alors en lice qui n’ont pas toujours bénéficié du même traitement.
Les réactions ministérielles après la désignation de Tahiti – de la part de la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, et de la Ministre des Outre-Mer, Annick Girardin – accentuent aussi le questionnement quant à une décision plus politique que sportive, d’autant plus qu’aucune réaction de la sorte n’a été enregistrée dans le même temps pour le site de La Concorde :
Le choix de la Polynésie Française comme site d’épreuve pour ces Jeux 2024 durables et responsables, en ligne avec l’Agenda Olympique 2020, s’inscrit pleinement dans la volonté du Gouvernement d’associer l’ensemble du territoire national à cet événement planétaire.

Sans nul doute plus consensuel, le choix de la Place de la Concorde pour les sports urbains promet d’ores et déjà la diffusion d’images visuellement marquantes lors des Jeux de 2024.
Repensé le temps de l’événement autour d’un stade éphémère de 35 000 places, la célèbre Place – la plus grande de Paris avec plus de 8,5 hectares – se situe à un carrefour stratégique du 8ème arrondissement, dans la perspective historique entre le Palais-Musée du Louvre, le Jardin des Tuileries, l’avenue des Champs-Élysées, l’Arc de Triomphe et, au loin, les tours du quartier d’affaires de La Défense.
La proximité avec d’autres sites mobilisés durant les Jeux, comme le Grand Palais, l’Esplanade des Invalides ou encore les quais de Seine pour la célébration populaire, permet d’entrevoir une expérience inédite pour les spectateurs qui pourront dès lors rejoindre à pieds tel ou tel site.
Le choix de La Concorde – hôte de la Journée Olympique en juin dernier – répond également à un souci d’économies, avec l’aménagement d’un site temporaire, sans surcoût démesuré pour les porteurs du projet olympique et paralympique, conformément aux exigences de Paris 2024 et du Comité International Olympique (CIO).

La balle est désormais dans le camp du CIO qui, par l’intermédiaire de la Session, a déjà admis à titre provisoire les quatre sports additionnels proposés par Paris 2024.
La Commission exécutive du CIO doit maintenant valider les sites de Tahiti et de la Place de la Concorde et ce, au cours d’une réunion qui se tiendra à Lausanne (Suisse), le 08 janvier prochain.
Après les Jeux de Tokyo 2020 – édition olympique qui proposera cinq sports additionnels -, cette même Commission exécutive devra entériner le programme des futures épreuves, ainsi que les quotas d’athlètes par nouveaux sports. Ces éléments seront alors définitivement actés en décembre 2020.
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