Enceinte emblématique du sport français, hôte des plus grands événements planétaire depuis vingt ans (Coupe du Monde de Football 1998, Championnats du Monde d’Athlétisme 2003, Coupe du Monde de Rugby 2007, etc…), le Stade de France s’apprête désormais à entrer dans une nouvelle ère avec l’accueil à venir des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Pour cet événement d’ampleur, le plus grand stade de l’Hexagone devrait connaître quelques aménagements. Ces derniers devraient permettre à l’équipement de se moderniser pour en améliorer la logistique, les prestations et les modalités d’accueil du public.

Présente dans le cadre des dossiers de candidature aux Jeux de 2008, 2012 et 2024, la question d’une rénovation du Stade de France doit encore être tranchée par l’ensemble des parties prenantes, à commencer par le Consortium gestionnaire de l’enceinte dyonisienne.
Pour les Jeux de 2008, l’édifice avait été proposé pour recevoir les Cérémonies d’ouverture et de clôture, ainsi que les épreuves d’athlétisme et la finale du tournoi de football. A l’époque de la candidature, au début des années 2000, les porteurs du projet prévoyait une mise à niveau mineure de l’enceinte, à hauteur de 1,9 million de dollars à la charge du Comité d’Organisation (COJO).
Quelques années plus tard, pour les Jeux de 2012, six mois de travaux avaient été envisagés pour adapter le Stade de France. Une enveloppe globale de 3,6 millions de dollars avait ainsi été planifiée à la charge, là-encore, du COJO.
Pour la candidature aux Jeux de 2024, l’ambition fut plus élevée que pour les deux précédentes tentatives. En l’occurrence, un investissement de 79,8 millions de dollars fut mentionné dans le dossier technique transmis au Comité International Olympique (CIO). Point intéressant, cette somme n’était plus destinée à être supportée par le COJO, mais par un investissement public indépendant de l’organisation (hors-COJO).

Aujourd’hui, un an après l’attribution officielle des Jeux de 2024, le Stade de France – qui accueillera les Cérémonies et les épreuves d’athlétisme – n’a pas encore effectué sa mue. Il faut dire que plusieurs pistes sont à l’étude pour moderniser le stade de 80 000 places et le faire véritablement entrer dans le XXIème siècle et l’ère des méga-structures.
De fait, le 11 octobre dernier, “L’Équipe” faisait mention du projet de l’entreprise “VINCI” – membre du Consortium du Stade de France avec une participation de 67% au contrat de concession – destiné à transformer en profondeur l’édifice. Outre l’aménagement d’espaces locatifs (bureaux, etc…) et une jauge repensée, le quotidien sportif précisait alors :
Parmi les évolutions majeures, il y aurait la pose d’un toit, jusqu’alors source d’un dilemme insoluble. Or, il semblerait que les équipes d’architectes ont trouvé une solution viable pour évacuer les eaux de pluie et ainsi permettre l’installation d’une structure capable de protéger des intempéries la pelouse et la scène.
De telles rénovations auraient forcément un coût, considérable, qu’il faudrait assumer.
Les premiers montants avancés évoquaient les 600 millions d’euros nous a-t-on fait savoir dans l’une des grosses Fédérations concernées. La facture serait tombée à 450 millions d’euros.
Un tel investissement ne serait toutefois pas possible sans l’intervention du secteur privé et ce, afin de respecter les engagements financiers de l’État, mais aussi des Collectivités Territoriales associées au projet olympique et paralympique (Région Île-de-France, Ville de Paris, Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis, etc…).
Une part de la somme nécessaire à la profonde mutation du Stade de France pourrait dès lors être prise en charge par “VINCI” qui, le cas échéant, pourrait faire peser dans la balance l’idée d’une extension du contrat de concession qui lie l’entreprise à l’État jusqu’en 2025.
Quelque soit l’option qui sera in fine choisie pour remodeler l’enceinte sportive, les délais d’aménagement devront être en parfaite adéquation avec l’échéance de 2024, mais également avec la perspective d’organisation de la Coupe du Monde de Rugby de 2023.
Pour cet événement spécifique, le Stade de France recevra sans surprise les matchs les plus cotés (demi-finales et finale). D’autres rencontres à forts enjeux – sportif et commercial – pourraient en outre se tenir à Saint-Denis. Il y a quelques jours, Claude Atcher, Directeur Général de France 2023 avait à ce sujet précisé :
Potentiellement, il y aura entre sept et dix matchs au Stade de France.
Le match d’ouverture, les demi-finales et la finale, ça c’est sûr. Logiquement, le Stade de France va accueillir les plus grands matchs parce qu’il a la plus grande capacité. Si on a, dans les phases de poules, un France-Angleterre, il y a des chances qu’il se joue au Stade de France. C’est une logique économique.
Vue des tribunes et de la toiture du Stade de France (Crédits – Sport & Société)
A l’instar de Paris 2024, le projet de France 2023 espère évidemment pouvoir bénéficier d’une enceinte sportive renouvelée. Pour que cette éventualité devienne une certitude, les parties prenantes devront donc s’accorder rapidement.
En fin de semaine, une réunion au Ministère des Sports pourrait d’ailleurs lever un coin du voile concernant l’étendue de la rénovation.
Vendredi 26 octobre, la Ministre Roxana Maracineanu recevra en effet Pierre Coppey, Président du Stade de France, Alexandre Boutelier, Directeur Général Délégué, et Luc Allaire, Adjoint au Délégué interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques. En toute logique, les échanges devraient porter – en tout ou partie – sur le devenir du Stade de France et sa transformation dans l’optique des deux événements majeurs précités.
_________________________
4 pensées