Paris 2024 : L’enthousiasme de la jeunesse face à l’organisation des Jeux

Un an jour pour jour après l’obtention des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, le Comité d’Organisation (COJO) prépare déjà l’année à venir, une année qui sera placée sous le signe de la mobilisation des territoires et de l’engagement populaire.

Pour satisfaire à de telles exigences, le COJO de Paris 2024 se devra de rencontrer la population, d’abord par l’intermédiaire de publics-cibles, avant d’envisager par la suite des actions promotionnelles plus vastes.

Aussi, parmi les publics-cibles identifiés, la jeunesse occupera une place de choix.

Traditionnellement plus sportifs et plus enthousiastes que les autres tranches d’âges, les jeunes seront le premier juge de Paris 2024 quant à la capacité du COJO à convaincre et à proposer des Jeux sobres mais néanmoins spectaculaires.

Rentrée des classes au Collège Jean Zay de Bondy (Seine-Saint-Denis) avec Tony Estanguet, Tony Parker, Emmeline Ndongue, Jean-Philippe Gatien et Ryadh Sallem, le 07 septembre 2018 (Crédits – Philippe Millereau / KMSP / Paris 2024)

Pour sonder l’état d’esprit actuel de cette catégorie de population, l’institut IFOP a réalisé une étude pour le compte du COJO, une étude montrant l’engouement des jeunes vis-à-vis de l’entreprise olympique et paralympique de Paris 2024.

Ladite étude, menée par questionnaire auto-administré en ligne* du 07 au 10 septembre 2018, apporte aussi des enseignements en ce qui concerne la volonté ou non d’assister aux compétitions au sein des stades et des arénas. Elle est par ailleurs source d’enseignements pour ce qui est de l’impact à long terme de l’événement sur la société française.

(Crédits – IFOP)

Concrètement, l’étude de l’IFOP fait mention que 92% des jeunes âgés de 15 à 25 ans estiment que l’organisation multi-sites des Jeux de 2024 est une bonne chose pour le pays, tandis que 8% sont d’un avis contraire.

Cette perception se fonde sur le fait que, conformément aux engagements durant la phase de candidature de Paris 2024, les compétitions auront lieu à Paris intra-muros, mais aussi et surtout dans la Région Île-de-France et, pour les épreuves spécifiques de voile et de football, dans plusieurs villes de l’Hexagone.

Ce véritable plébiscite des jeunes se mesure d’ailleurs sur l’ensemble du territoire national, avec un pic de satisfaction en région parisienne (97%) et des résultats variant entre 89% (Sud-Est de la France) et 93% (Nord-Est et Sud-Ouest) sur le reste du pays.

Un an après l’attribution des Jeux, ces différentes données chiffrées sont à mettre en parallèle avec les résultats enregistrés dans un sondage mené en septembre 2017.

A ce moment-là, une étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population de 18 ans et plus, avait mentionné un taux de satisfaction moins important mais néanmoins élevé dans la perspective d’organisation des Jeux. A l’époque, 80% des sondés avaient ainsi estimé que l’accueil de l’événement était une bonne nouvelle pour Paris et l’Île-de-France. Un chiffre plus éloquent encore lorsqu’il s’agissait d’interroger les sondés sur la perception pour la France (83%).

Visuel du futur Court Philippe Chatrier à Roland Garros (Crédits – Philippe Montigny / FFT)

Au-delà de ce jugement relatif à l’organisation des Jeux de 2024, les jeunes sondés pour les besoins de l’enquête déclarent en grande majorité avoir l’intention de suivre les épreuves olympiques et paralympiques devant leur poste de télévision ou tout autre moyen de communication.

Ainsi, 72% des personnes interrogées ont l’intention de regarder les épreuves chez elles, alors que 26% se déclarent prêtent à assister auxdites épreuves dans les stades et les arénas mobilisés pour l’occasion.

Ces chiffres restent toutefois à relativiser si l’on tient compte de l’unité urbaine étudiée. De fait, à la question de savoir si le suivi des épreuves pourrait avoir lieu dans les stades, les sondés présents dans l’agglomération parisienne sont 57% à être prêts à franchir le cap. La proportion est encore plus sensible pour les sondés de communes urbaines de province (76%) et surtout de communes rurales (81%), ce qui démontre bien la nécessité de proposer des Jeux populaires ouverts au plus grand nombre et générateur d’une mobilisation aux quatre coins de l’Hexagone.

Les actions à venir du COJO de Paris 2024 devraient à ce titre être de nature à mobiliser les jeunes pour les inciter à participer activement à la préparation des Jeux et, le cas échéant, à assister in situe aux compétitions.

La tarification des épreuves – qui sera présentée ultérieurement et à mesure que le projet se mettra en place – sera par ailleurs un élément crucial pour permettre au COJO d’espérer un remplissage optimal des enceintes sportives le moment venu.

Le perchiste Renaud Lavillenie sur le Pont d’Arcole à Paris, lors de la Journée Olympique organisée le 23 juin 2018 (Crédits – Philippe Millereau / KMSP / CNOSF)

Enfin, l’étude de l’IFOP a ciblé cinq thèmes pour lesquels les jeunes sondés ont apporté des réponses pour le moins tranchées.

A la question de savoir si les Jeux auront un effet positif ou non pour le développement de la pratique sportive en France, 81% estiment que l’événement sera de nature à impulser un tel développement, contre 2% seulement qui pensent que les Jeux auront au contraire un effet négatif. Dans le même temps, 17% des sondés pensent que l’organisation des compétitions de 2024 n’aura aucun effet perceptible pour le développement de la pratique.

Autre sujet d’importance, le rayonnement de la France à l’international. Sur ce point, 79% des sondés pensent qu’un effet positif sera constaté grâce aux Jeux, contre 20% d’un avis opposé.

Concernant ensuite le changement de regard sur le handicap et le développement de la pratique sportive féminine, 78% et 71% des sondés pensent respectivement que les Jeux auront un effet positif sur ce que l’on peut légitimement percevoir comme deux chantiers majeurs liés à l’héritage de Paris 2024.

Le taux le moins élevé de l’étude menée se retrouve dans le thème consacré au renforcement du vivre-ensemble dans la société française. Les fractures constatées depuis maintenant de nombreuses années auraient sans doute du mal à se refermer avec le seul impact de l’organisation des Jeux.

De ce fait, il paraît guère étonnant de constater que 33% des sondés de 15 à 25 ans pensent que les Jeux n’auront pas d’effet sur un éventuel renforcement du vivre-ensemble. Signe encourageant néanmoins, 63% des personnes interrogées estiment au contraire que l’événement pourra jouer un rôle positif.

* Enquête effectuée auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 à 25 ans.

Laisser un commentaire