Officiellement instauré le 18 décembre 2015, le Groupement d’Intérêt Public (GIP) – plus communément appelé Comité de Candidature – de Paris 2024, a été dissout ce jeudi matin à l’issue de l’ultime Conseil d’administration.
Avant de procéder à la constitution du Comité d’Organisation (COJO), les dernières discussions ont notamment porté sur les finances du GIP. Ce dernier clôt ainsi sa mission avec un excédent non-négligeable supérieur à 5 millions d’euros, somme qui va désormais être redistribuée entre les membres fondateurs de la candidature, à savoir la Ville de Paris, la Région Île-de-France et l’État.
D’ores et déjà, l’Adjoint de la Maire de Paris en charge du tourisme et des sports, Jean-François Martins, a fait savoir sur son compte Twitter que la “Ville Lumière” récupérerait un peu plus de 1,5 million d’euros qui seront consacrés à la politique sportive de la capitale. Du côté de la Ministre des Sports, Laura Flessel, cette dernière a pour sa part indiqué que l’enveloppe qui reviendrait à l’État serait intégralement redistribuée au Centre National pour le Développement du Sport (CNDS).

En février 2015, les membres fondateurs de l’ambition olympique et paralympique française avait acté le principe d’un budget de candidature d’un montant global de 60 millions d’euros.
Après la présentation de l’étude d’opportunité à l’Hôtel de Ville de Paris puis au Ministère des Sports, Bernard Lapasset, alors Président du Comité Français du Sport International et futur coprésident de Paris 2024, avait précisé ce choix concernant l’entente budgétaire :
“Nous avons convenu qu’il était important que nous fixions un cap. Nous parlions autrefois de budget de 80 millions, 120 millions, etc… Non ! Ce ne sera pas dans ces hauteurs-là.
Nous serons sur un budget de 60 millions d’euros sur deux ans, 30 millions par an, de façon à donner un retour extrêmement précis sur les conditions dans lesquelles nous allons mener un environnement de lobbying […] qui doit correspondre à l’attente de chacun des Franciliens pour réussir à convaincre les membres du CIO sur la qualité du projet”.
Dès lors, les trois entités publiques majeures – État, Région et Ville de Paris – avaient chacune participé à hauteur de 10 millions d’euros, soit un apport global de 30 millions d’euros en provenance du secteur public.
L’avancement de la campagne avait par ailleurs permis de récolter le soutien – à la fois symbolique et financier – de plusieurs Partenaires. L’objectif initial avait été fixé à 15 acteurs du secteur privé et à un ticket d’entrée individuel de 2 millions d’euros pour les entreprises intéressées.
In fine, 16 Partenaires avaient répondu à l’appel de la candidature, soit au moins 32 millions d’euros d’apport et 4 Fournisseurs avaient également proposés leurs services à la candidature. Dans les deux cas – Partenaires et Fournisseurs – la démarche relevait à la fois de la volonté de soutenir une ambition nationale, mais aussi de se positionner – stratégiquement – pour l’après-désignation de la Ville Hôte.

Dès à présent, un liquidateur va être missionné pour procéder à la vente des biens matériels du GIP (ordinateurs, etc…) et pour épurer les dernières dettes. Pour mener à bien ces opérations, une part de l’excédent budgétaire pourra être consacrée, soit 800 000 euros jusqu’au mois de juin 2018.
A cette échéance, le reliquat éventuel sera réinjecté parmi l’excédent qui se chiffre aujourd’hui à 5,1 millions d’euros. Cet excédent devra ensuite être distribué, comme mentionné précédemment, entre les trois entités publiques qui ont participé au financement de la candidature.
Outre la question des finances, le Conseil d’administration de ce jeudi a également permis de dégager cinq objectifs du COJO à court terme, des objectifs qui devraient être rappelés en mars prochain, à l’occasion de la première réunion du Comité d’Organisation.
Concrètement, d’ici le mois de juin 2018, le COJO, le Comité International Olympique (CIO) et le Comité International Paralympique (IPC) vont poursuivre la révision du projet. Cette phase logistique pourrait aboutir à des changements éventuels quant à l’implantation des sites ou à des modifications quant à la capacité d’accueil de certaines infrastructures existantes ou temporaires et ce, dans un souci de garantir des dépenses minimales.
A cet effet, le budget COJO de 3,8 milliards d’euros et le budget hors-COJO de 3 milliards d’euros pourraient être révisés en fonction des objectifs conjoints du CIO, soucieux de redorer l’image des Jeux après les désaffections successives pour 2022 et 2024, et des parties prenantes au projet de Paris 2024.
La vision de Paris 2024, autrement dit l’identité du projet et les valeurs de ce dernier, sera aussi l’un des chantiers de l’année 2018, au même titre que l’étoffement de la notion d’héritage. Sur ce point, Tony Estanguet, Président du COJO, se laisse jusqu’aux Jeux de Tokyo 2020 pour délimiter les divers éléments qui intègreront le programme d’héritage des Jeux de Paris 2024. A ce jour, des initiatives territoriales ont déjà été mises en place, à l’instar de la Semaine Olympique et Paralympique qui se déroulera du 27 janvier au 03 février dans plus de 200 établissements scolaires de l’Hexagone.
Toujours au cours du premier semestre 2018, le COJO affinera ses objectifs concernant le Programme des Partenaires. En ce sens, à la lumière des précédentes éditions des Jeux et à l’aune des préparatifs marketing de l’Olympiade de Tokyo 2020, il élaborera le Marketing Plan Agreement qu’il transmettra au CIO d’ici l’été et ce, afin que les diverses modalités soient actées à la date du 31 décembre 2018.
Comme ce fut le cas pour la phase de candidature, Paris 2024 entend, au-delà du simple, mais non moins essentiel apport financier des entreprises, établir une relation de coopération avec ses futurs Partenaires. Cela se traduira en particulier par la mobilisation du savoir-faire et de l’expertise des entreprises dans le but de servir les valeurs du projet olympique et paralympique tricolore.

Dernier chantier d’envergure qu’il conviendra de mener en 2018, celui de l’équipe du Comité d’Organisation. Cette dernière devrait être composée d’environ 80 personnes d’ici la fin de l’année, avant que, progressivement, 3 000 à 4 000 salariés ne rejoignent ses rangs d’ici 2024.
Dès le mois de mai 2017, l’identité du Président du COJO avait été communiquée à l’instance olympique, à savoir Tony Estanguet, membre du CIO en France, triple Champion Olympique de canoë-kayak et coprésident du Comité de Candidature.
Durant le dernier trimestre 2017, une procédure de recrutement, via un cabinet spécialisé, avait été installée pour assurer l’embauche du Directeur Général du COJO. Sans surprise, Étienne Thobois avait été auditionné, puis reconduit dans les fonctions qu’il occupait au sein du Comité de Candidature de Paris 2024.
Dans la foulée de cette nomination, Paris 2024 avait lancé quatre nouveaux appels à candidatures pour procéder au recrutement de trois Directeurs (Administration et Finances, Relations Internationales, et Ressources Humaines) et d’un Assistant de Direction. Ces appels ont été clôturé à la date du 15 janvier 2018 et aboutiront prochainement à de nouvelles auditions et nominations.
Pour Tony Estanguet, l’échéance de mars-avril 2018 est ici clairement privilégiée pour achever la composition des postes directionnels.
Pour lui permettre de réaliser les cinq objectifs majeurs de l’année 2018 et ses premières missions d’instance organisatrice des Jeux de 2024, le COJO contractera un emprunt de quelques dizaines de millions d’euros, emprunt qui sera par la suite remboursé par l’intermédiaire de la contribution financière du CIO. D’ici 2024, l’institution de Lausanne (Suisse) versera en effet au COJO, une contribution de 1,7 milliard de dollars (1,39 milliard d’euros).
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