Interview – Jean-Philippe Gatien : “Mobiliser à nouveau les athlètes”

Ce mercredi, une quarantaine d’athlètes ambassadeurs de Paris 2024 se réuniront à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) afin de préparer leur mobilisation et leur implication dans l’organisation des Jeux.

Tony Estanguet, Président de Paris 2024 et Denis Masseglia, Président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) seront présents pour piloter cette première consultation, de même que Jean-Philippe Gatien, Directeur des Sports de Paris 2024 et Président du Conseil d’administration de l’INSEP.

Vice-Champion Olympique de tennis de table aux Jeux de Barcelone 1992, Champion du Monde en 1993 et Champion de France à treize reprises, Jean-Philippe Gatien a répondu aux questions de “Sport & Société”.

(Crédits – Jean-Philippe Gatien / Page Twitter)
  • Quels sont les objectifs de la consultation d’aujourd’hui à l’INSEP ?

Après Lima, l’idée est de mobiliser à nouveau les sportifs, eux qui sont l’ADN de Paris 2024. Cette mobilisation, nous en sommes convaincus, a été un atout-clé durant la candidature par rapport aux précédents projets français.

L’implication des athlètes a en effet été exceptionnelle, avec plus de 1 200 ambassadeurs au cours des deux dernières années.

Le rendez-vous de ce mercredi à l’INSEP a donc pour but de les réunir en associant bien évidemment la Commission des Athlètes (CAHN) du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF). L’objectif sera de faire un bilan de leur mobilisation, les remercier, mais surtout de se projeter en les écoutant et en discutant avec eux pour voir comment nous pouvons, au mieux, les associer et les impliquer à la mise en œuvre du projet olympique et paralympique de Paris 2024 et ce, sur le modèle de ce que nous avons fait dans le cadre du Comité de Candidature.

Ce rendez-vous doit permettre de bien construire un plan dédié aux athlètes qui pourra être présenté par Tony Estanguet en 2018.

Vue de la Halle Maigrot de l’INSEP, aménagée sur décision du Général De Gaulle après la déroute de l’équipe de France aux Jeux de Rome 1960 (Crédits – Sport & Société)
  • Concrètement, quelle forme pourrait prendre l’implication des athlètes dans l’organisation des Jeux ?

Tout d’abord, il y aura une Commission des Athlètes au sein du Comité d’Organisation des Jeux (COJO) afin de prendre en compte les besoins et les services aux athlètes. Cette Commission, qui figure dans le Contrat Ville-Hôte signé avec le Comité International Olympique (CIO), aura, nous le souhaitons, un fort pouvoir consultatif et décisionnel.

Pour mettre en place cette Commission, nous nous inspirerons des exemples passés, à commencer par Londres 2012. Présidée par Jonathan Edwards – avec qui nous avons déjà discuté – la Commission des Athlètes de l’époque fut unanimement saluée pour l’efficacité de son travail.

Ensuite, au-delà de la mobilisation dans le futur COJO, il nous apparaît essentiel de poursuivre les actions menées sur le terrain. On va donc voir comment faire perdurer ce rôle d’ambassadeurs et d’athlètes modèles sur le plan olympique et paralympique.

Et puis nous souhaitons aussi créer des synergies avec la Commission des Athlètes du CNOSF, la CAHN, qui a un rôle plus large que celle qui intégrera le COJO : elle traite et continuera de traiter les problématiques médicales, les questions de reconversion des sportifs, etc… alors que la Commission des Athlètes du COJO sera davantage focaliser sur les services aux athlètes pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Il est évident que la diversité de la population des athlètes est importante. Dans la candidature, il y a eu un mix entre athlètes olympiques et athlètes paralympiques, entre jeune génération d’athlètes et athlètes ayant arrêté leur carrière.

Plus le panel sera diversifié, mieux les retours et les idées de chacun serviront le projet.

Pour moi, l’exemple de cette mixité, ce sont les Journées Olympiques des 23 et 24 juin derniers. Nous avons alors vu l’implication des athlètes sur le terrain auprès des familles et ce, avec une alchimie intéressante.

Les athlètes ont eu un rôle d’ambassadeurs de la candidature. Aujourd’hui, outre ce rôle, ils doivent être acteurs de l’organisation durant les sept prochaines années car in fine, ce sont les principaux artisans de la magie des Jeux.

(Crédits – Sport & Société)
  • Face à la représentation politique et institutionnelle, comment garantir la place des athlètes au sein du COJO ?

Le mouvement sportif a été majoritaire au sein de la candidature, il le sera tout autant au sein de l’organisation. C’est la volonté de tous les acteurs impliqués sur le projet.

Il y a en ce sens une vraie volonté et une réelle ambition de la part de Tony Estanguet, Président du futur COJO et, ne l’oublions pas, triple Champion Olympique.

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