L’aménagement d’un Village des Athlètes est, pour toute candidature olympique et paralympique, un défi urbain majeur.
Aussi, il apparaît essentiel que des études soient menées bien en amont de la désignation de la Ville Hôte, et que des pistes de réflexion soient conduites dans ce même cadre – notamment en coordination avec le Comité International Olympique (CIO) – et durant la phase préparatoire qui in fine doit aboutir à l’édification et à la gestion de l’ensemble immobilier.
Quelques éditions olympiques passées ont pleinement démontré cette importance de planification ; Barcelone 1992 est bien sûr une réussite avec en outre l’aménagement du front de mer qui est aujourd’hui l’un des sites touristiques les plus prisés de la cité catalane, mais Londres 2012 a aussi démontré sa capacité à proposer un modèle de Village Olympique et Paralympique avec les services attenants.

Dans le cadre de la candidature de Paris 2024, les porteurs du projet ainsi que les Collectivités Territoriales avaient fait le choix, en mai 2016, de mandater l’architecte Dominique Perrault pour mener l’étude urbaine du Village des Athlètes.
Cette décision intervenait alors quelques mois après la sélection du secteur de Pleyel-L’Île-Saint-Denis pour accueillir les futurs appartements des athlètes olympiques et paralympiques.
Face à Pantin, ce secteur avait en effet convaincu la candidature par sa proximité avec le Stade de France et avec des axes de communication majeurs de l’Île-de-France comme les autoroutes A1 et A86. Le cadre de l’Île-Saint-Denis avait également séduit avec l’idée de construire un écoquartier permettant à 84% des athlètes d’être à moins de 25 minutes de leur site de compétition.
En parallèle de la sélection du secteur de Pleyel-L’Île-Saint-Denis, la candidature tricolore avait annoncé le choix de Dugny-Le Bourget pour abriter les installations du Centre des Médias ainsi que du Village des Médias.
Au total, l’aménagement des deux Villages nécessitera un investissement global de 1,820 milliard de dollars (1,68 milliard d’euros), dont 1,560 milliard (1,44 milliard d’euros) à la charge d’investisseurs privés.

Ce lundi 20 mars, une nouvelle étape a été franchie dans la mise en œuvre de la stratégie d’aménagement de ces deux Villages qui laisseront un héritage, après les Jeux, de 4 500 logements à la Seine-Saint-Denis.
En effet, le Comité de Candidature de Paris 2024, les représentants des Collectivités Territoriales et le Secrétaire d’État aux Sports, ont signé le Contrat de Gouvernance relatif au Village Olympique et Paralympique et au Village des Médias.
Outre Thierry Braillard, Bernard Lapasset, coprésident de Paris 2024 était présent, ainsi que Jean-Louis Missika, Adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme, ou encore Bruno Beschizza, Maire d’Aulnay-Sous-Bois et Président de Paris-Terres d’Envol, Vincent Capo-Canellas, Maire du Bourget, et Stéphane Troussel, Président du Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis.
La Région Île-de-France – acteur incontournable de la candidature – était également représentée, tout comme la Préfecture de Seine-Saint-Denis et la Caisse des Dépôts et Consignations, partenaire essentiel de Paris 2024.
“Avec ce contrat, qui est un véritable accélérateur de développement pour les territoires d’accueil des sites, nous envoyons un signal fort pour montrer que nous préparons déjà l’après 13 septembre” a fait savoir le Secrétaire d’État aux Sports, dans une référence à la date d’élection de la Ville Organisatrice des Jeux.
Au-delà de la symbolique de la signature – qui intervient après l’adoption d’un projet de loi délimitant les contours de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) -, les acteurs de la candidature ont de fait souhaité affirmer un engagement fort en matière d’aménagement du territoire.
Le Contrat de Gouvernance a ainsi été élaboré comme un outil opérationnel qui permettra de superviser les différents chantiers et d’assurer la reconversion des deux Villages.

Pour ce qui est du Village des Médias par exemple, la phase post-olympique devra faciliter la constitution d’un nouveau quartier de la ville de Dugny. Des logements – dont certains en accession libre – seront ainsi proposés, mais également des commerces, des services, sans oublier un gymnase et une nouvelle école.
Du côté du Bourget, les Jeux laisseront en héritage un parc sportif rénové avec des équipements scolaires et un Pôle Espoir paralympique.
Conçu comme un centre d’entrainement dédié aux jeux sportifs en situation de handicap, ce Pôle sera implanté sur le site prévu pour l’accueil des épreuves paralympiques d’escrime fauteuil et de badminton.
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