JO 2024 : La candidature de Budapest dans une position de fragilité selon un sondage

Alors que les Villes Candidates doivent fournir au Comité International Olympique (CIO), le troisième volet de leur dossier de candidature respectif, ce vendredi 03 février, le projet de Budapest 2024 semble soumis à une contestation populaire grandissante.

Comme l’a évoqué très tôt « Sport & Société », la contestation a pris corps sur les réseaux sociaux avant de gagner le terrain, via des actions ponctuels dans différents secteurs de la capitale hongroise.

Aujourd’hui, le mouvement « NOlimpia » revendique plus de 70 000 signatures obtenues pour l’organisation d’un référendum – sur 138 000 nécessaires d’ici le 19 février – mais une autre estimation fait état d’un bilan à mi-parcours compris entre 30 000 et 35 000 signatures.

L'organisation des Jeux Olympiques est aujourd'hui considérée comme un poids par les citoyens de Budapest (Crédits - HVG)
L’organisation des Jeux Olympiques est aujourd’hui considérée comme un poids par les citoyens de Budapest (Crédits – HVG)

Quoiqu’il en soit, la dynamique est clairement à l’avantage des opposants à la candidature de Budapest 2024 et un récent sondage semble d’ailleurs confirmer cette tendance, qui tranche avec les donnés d’un sondage dernièrement présenté par le Comité de Candidature.

Réalisés du 28 au 29 janvier 2017 par l’hebdomadaire « HVG »* – proche des réformateurs de Gauche opposés au Premier Ministre Viktor Orban, cette enquête fait état d’une défiance majeure à l’égard de la candidature olympique et paralympique.

Ainsi, 68% des sondés se déclarent opposés aux Jeux dans la mesure où ces derniers engendreraient des dépenses plus utiles sur d’autres postes d’activités. Cet argument est d’ailleurs l’un des points centraux du discours des opposants au projet de Budapest.

Dans le même temps, seuls 26% des sondés – issus de Budapest exclusivement – estiment que l’organisation des Jeux dans leur ville renforcerait le sentiment de fierté nationale pour le peuple hongrois.

Enfin, en cas de tenue d’un référendum à l’échelle locale, 54% des sondés voteraient pour le retrait de la candidature.

Ces chiffres devraient alerter une nouvelle fois le Comité de Candidature de Budapest 2024. Particulièrement silencieux depuis quelques jours, ce dernier pourraient se préparer à une campagne référendaire à haut risque.

En effet, si les opposants parviennent à recueillir le nombre de sésames requis par la loi électorale, la mise en œuvre d’une consultation populaire pourrait intervenir rapidement, avec une issue potentiellement éliminatoire pour la candidature.

En cas de rejet de la part des citoyens, les autorités locales et nationales n’auraient d’autre possibilité que de retirer le projet de la course à l’organisation des Jeux d’été de 2024.

Pour Budapest, l'arrivée du marathon aurait lieu sur la Place des Héros (Crédits - Budapest 2024)
Pour Budapest, l’arrivée du marathon aurait lieu sur la Place des Héros (Crédits – Budapest 2024)

Le CIO se retrouverait dès lors avec le maintien de deux candidatures, comme ce fut le cas entre Almaty (Kazakhstan) et Pékin (Chine) pour les JO d’hiver 2022.

Pour l’échéance 2024, Los Angeles (États-Unis) serait appelée à livrer la bataille finale avec Paris (France).

Une affiche de rêve mais que n’espère sans doute pas le CIO, car bien que ces deux mégalopoles ont la capacité évidente d’accueillir les Jeux, le retrait de Budapest sonnerait comme un indéniable aveu d’échec pour la réforme olympique de l’Agenda 2020.

* Sondage réalisé auprès de 600 personnes.

4 pensées

  1. Peur du gigantisme et de la dilapidation de fonds publics qui pourraient servir à autre chose, considerations sécuritaires de plus en plus pressantes, endettement, éléphants blancs au niveau des infrastructures, scandales de dopage à répétition…voilà quelques-unes des raisons qui peuvent expliquer le rejet de plus en plus manifeste des JO par les populations locales…J’ajouterai la remise en cause de la mondialisation un peu partout et la fermeture des frontiers, du moins des esprits.

    Après les retraits de Boston, Hambourg et Rome, celui de Budapest serait effectivement un échec important pour le CIO et pour son président en premier lieu.

    Quant à Los Angeles, y’a-t-il un risque de devoir se saborder avant le vote final? Dans l’esprit de plusieurs membres du CIO, voter pour la cité des anges pourrait équivaloir à voter pour Trump. Je caricature à peine. La campagne de communication internationale de la ville pâtira inévitablement et de façon importante des décisions du président américain.

Laisser un commentaire