JO 2024 : Les détails du futur tramway olympique de Paris seront dévoilés “dans quelques jours”

Le transport des athlètes et des milliers de spectateurs lors de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques constitue une problématique singulière que chaque Ville Candidate examine avec attention.

Il faut en effet veiller à la qualité des moyens de transport mais aussi au temps des trajets entre les sites d’hébergement et de compétitions. Il faut aussi et surtout concevoir un plan de déplacement urbain en adéquation avec les besoins de la population pour l’après-JO, d’où une nécessaire réflexion sur l’héritage olympique.

Extrait du film technique de la candidature française (Crédits - Paris 2024)
Extrait du film technique de la candidature française (Crédits – Paris 2024)

Athènes (Grèce) avait profité des Jeux de 2004 pour revoir entièrement son plan de déplacement urbain et les moyens de transport à disposition des habitants. Si la planification olympique s’est révélée être un échec cuisant, avec plusieurs sites aujourd’hui encore à l’abandon, la modernisation des transports a indéniablement été l’un des apports positifs des Jeux.

Avec le soutien de l’Union Européenne, la capitale grecque avait ainsi aménagé de nouvelles lignes de métro (1,6 milliard d’euros), un tramway – qui avait été supprimé de la ville au début du XXème siècle (350 millions d’euros), sans oublier un Réseau de Transport Suburbain – équivalent du RER francilien – (640 millions d’euros), ainsi qu’un périphérique autoroutier de 60 kilomètres (950 millions d’euros). Toujours sur le plan des transports, il convient également de noter la construction du pont Rio-Antirion pour relier Athènes au Péloponnèse (800 millions d’euros).

Symboliquement, le relais de la flamme olympique avait d’ailleurs traversé l’ouvrage avant l’ouverture des Jeux.

D’autres Villes Organisatrices ont aussi profité de la dynamique olympique pour repenser les modes de déplacement. Ce fut le cas de Londres 2012 et plus récemment de Rio 2016, et ce sera le cas pour Pékin 2022. D’autres cités ayant été candidates avaient aussi imaginer un remodelage des transports grâce à l’événement sportif (Cracovie, Boston, etc…).

(Crédits - Mairie de Paris)
Visuel du futur tram-bus qui traversera Paris d’Est en Ouest (Crédits – Mairie de Paris)

Pour les Jeux de 2024, le thème des transports n’a pas été négligé et ce, à l’instar des projets de Los Angeles (États-Unis) et de Paris (France).

Dans les deux cas, un effort important doit être mené d’ici 2024 pour moderniser la flotte des équipements et décongestionner le réseau existant.

Los Angeles et sa région comptent sur deux plans massifs respectivement dotés de 88 et de plus de 120 milliards de dollars. Paris de son côté mise grandement sur les nouvelles lignes et gares du Grand Paris Express et sur le développement du Charles de Gaulle Express (CDG Express) pour relier les plate-formes aéroportuaires et les grandes gares de la capitale.

Mais Paris ambitionne aussi d’ouvrir une place encore plus importante aux déplacements doux. Le Plan Vélo vise ainsi à faire de la “Ville Lumière” l’une des capitales mondiales du vélo à l’horizon 2020 et une réflexion est d’ores et déjà engagée pour l’installation de navettes fluviales sur la Seine.

Au-delà de ces aménagements – précisés hier par la Maire de Paris à l’occasion de ses vœux – la municipalité prévoit aussi l’installation d’un tramway sur les quais hauts de la rive droite de la Seine.

Visuel du futur tram-bus au niveau de l'Hôtel de Ville (Crédits - Mairie de Paris)
Visuel du futur tram-bus au niveau de l’Hôtel de Ville (Crédits – Mairie de Paris)

En mai 2016, un vaste plan comprenant plusieurs dizaines de mesures avait été présenté au Conseil de Paris. En lien étroit avec le projet olympique et paralympique, ce plan urbain se veut bien sûr un prolongement des propositions faites par Paris 2024 mais surtout une marque de l’héritage qui laisserait dans la capitale l’organisation des Jeux.

Reprenant de fait les contours d’une proposition de Christophe Najdowski – actuel Adjoint aux transports et ex-candidat écologiste aux élections municipales de 2014 – le document de plus de 80 pages réalisé par la Ville de Paris précisait les fondements du projet de création d’un tramway le long de la Seine :

“Une Liaison à Haut Niveau de Service (LHNS) Est-Ouest en surface, qui pourrait prendre la forme d’un tramway léger de nouvelle génération dans sa configuration la plus ambitieuse, est également en cours d’étude, avec un tracé qui emprunterait en grande partie les Quais Hauts de la rive droite de la Seine.

La ligne […] pourrait être prolongée afin de créer un trait d’union entre la majorité des sites olympiques situés sur le territoire parisien : Stade Jean Bouin, Parc des Princes, Roland Garros à l’Ouest, le Trocadéro, le Champ de Mars, le Grand Palais, l’Esplanade des Invalides au centre, et l’AccorHôtels Arena à l’Est.

A l’Ouest, cette ligne pourrait disposer d’une correspondance avec le Tramway T3 dans le XVIème arrondissement et se poursuivrait côté Hauts-de-Seine vers une future gare du Grand Paris Express (Ligne 15).

A l’Est, au-delà de l’AccorHôtels Arena, elle se connecterait avec le Tramway T3 au niveau de la porte de Bercy, avec un prolongement possible dans le Val-de-Marne jusqu’à la ligne 15 du Réseau du Grand Paris.

Le volet Transport ne serait pas le seul bénéfice de la mise en service de cette ligne. Sa réalisation serait l’opportunité de réaliser une requalification des quais hauts, en les convertissant en véritables avenues apaisées et en résorbant la coupure entre les quartiers riverains et les berges. […] Une continuité cyclable serait intégrée le long du tracé tout en améliorant la circulation des piétons. Les trémies de caractère autoroutier seront supprimées, au profit d’un espace public plus généreux, et d’un lien renouvelé de la ville avec son fleuve”.

Ce tramway devrait prendre la forme d’un tram-bus, plus léger et moins onéreux au regard des équipements et infrastructures nécessaires.

Si “les détails seront dévoilés dans quelques jours” pour reprendre la formulation de la Mairie de Paris, nul doute que ces derniers s’inscriront dans le prolongement des aménagements actés pour les quais de la Seine dont une partie est désormais requalifiée pour la promenade et les activités ludiques et sportives.

L’année 2017 marquera en tous cas le lancement des études techniques pour l’installation de ce nouveau mode de déplacement à mi-chemin entre le tramway, dont les équipements existants vont bénéficier d’extension dans le cadre du Grand Paris, et le bus pour lequel la Région Île-de-France prévoit un large programme de restructuration.

En octobre 2016, la Présidente du Conseil Régional, Valérie Pécresse, avait d’ailleurs précisé les contours du plan transport porté par les différentes Collectivités et prévu d’ici 2024.

“Nous allons profondément rénover les transports, et avec les nouvelles lignes du Grand Paris Express, nous aurons le réseau de transport non seulement le plus performant, mais aussi le plus propre du monde. C’est très important.

On parle de candidature écologique mais il n’y a pas de candidature écologique sans transports écologiques. Ce programme sera un énorme atout pour le territoire : 100% des spectateurs des Jeux pourront être transportés par les transports en commun, et cela, aucune autre capitale dans le monde, aucune autre métropole, n’est capable de proposer une telle offre.

Tous les sites seront à moins de 45 minutes de Paris, et nous aurons pour les athlètes du Village Olympique, tous les sites à moins de 20 minutes par les transports en commun” avait affirmé Valérie Pécresse à “Sport & Société”, en marge de la visite du Président du Comité International Olympique (CIO) à Paris.

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