Au lendemain du retrait de la candidature olympique de Boston 2024, les groupes d’opposants se réjouissent de la décision prise par la Ville et par le Comité Olympique des États-Unis (USOC), mais craignent toutefois qu’une autre ville américaine ne soit désignée en remplacement de Boston.
Robin Jacks, membre active du groupe d’opposition NoBoston2024 – déjà interviewée il y a quelques mois par “Sport & Société” – a accepté de répondre à nouveau aux questions et ce, en exclusivité.
- Que représente pour vous la décision prise ce lundi par l’USOC et le Comité de Candidature de Boston 2024 ?
Je suis heureuse que l’USOC et Boston 2024 aient retiré l’offre. Cette candidature a représenté une distraction énorme pour notre ville.
Maintenant, nous pouvons revenir à du réel et à du concret, au regard des questions qui se posent pour notre ville et auxquelles celle-ci est confrontée.
- Selon toute vraisemblance, le retrait de la candidature de Boston 2024 devrait permettre de repêcher le projet de Los Angeles. Que vous inspire cette perspective ?
Je ne sais pas si l’USOC partira avec Los Angeles comme candidate pour 2024. Toutefois, si les citoyens de Los Angeles et de Californie se lèvent et disent “Non” aux Jeux, nous les soutiendrons.
- La mobilisation contre l’accueil des Jeux aux États-Unis s’arrête-t-elle avec le retrait de Boston ou allez-vous créer un mouvement d’opposition dans la ville qui sera choisie par l’USOC ?
Si Los Angeles ou une autre ville des États-Unis est choisie comme candidate de l’USOC, il serait contraire à notre éthique de former un mouvement dans cette ville. Cependant, nous fournirons le soutien nécessaire sur place.
Nous avons beaucoup appris ces derniers mois, et nous avons beaucoup de connaissances à partager.
- Que vous inspire les propos tenus par le Maire de Boston, concernant l’opposition incarnée selon lui par “dix personnes sur Twitter” ? Ces propos sont-ils le reflet d’un mépris, d’une rancœur ou d’une posture de mauvais perdant ?
Je pense que Marty Walsh est un mauvais perdant et essaye de sauver la face quant il parle de nous comme étant “dix personnes sur Twitter”.
Il est méprisant, surtout lorsque l’on sait que nous sommes bien plus que dix, et que beaucoup ont travaillé pour le mettre à la place où il est aujourd’hui.
- Savez-vous combien a coûté la candidature de Boston 2024 jusqu’à ce jour ? Une précédente publication faisait état de 9,5 millions de dollars fin 2014…
Je ne connais pas encore la réponse à cette question.
Je pense que ce sera difficile à calculer, car beaucoup de dépenses ont été effectuées au travers de plusieurs parties prenantes : l’État du Massachusetts a payé “The Brattle Group” pour réaliser une étude (250 000 dollars soit près de 226 200 euros), Boston 2024 a effectué des communications et des échanges avec les représentants politiques…
Je serais ravie de voir une étude sur ce sujet !
Interview très pertinente, qui se résume en une phrase:”Cette candidature a représenté une distraction énorme pour notre ville”. Si Boston est une ville spéciale, ses habitants le sont encore plus. Boston et l’Usoc, ou l’histoire de belles fiançailles…aboutissant à un mariage mort-né. Les Angelenos n’ont pas la même mentalité que les Bostoniens, c’est certain. Mais est-ce que l’Usoc prendra le risque de s’y lancer? avec potentiellement le même mouvement d’opposition qu’à Boston? Avec en plus le soutien de #NoBoston2024? Les Américains devraient oublier l’échéance 2024…