En difficulté depuis le début de l’année, la candidature olympique de Boston (Massachusetts) atteint aujourd’hui un seuil critique selon le dernier sondage MassINC pour WBUR publié en cette fin de semaine.
Seuls 36% des citoyens de la région de Boston se déclarent ainsi favorables à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024, soit un recul sensible de 8 points par rapport à l’enquête de février et même 15 points par rapport à celle menée par le même institut en janvier dernier.
Dans le même temps – et pour la première fois – le pourcentage de personnes opposées aux Jeux franchi la barre majoritaire, 52% des sondés se déclarant hostiles à l’accueil de l’événement dans le Massachusetts.
Pour Steve Koczela (MassINC), « en février, la fronde populaire pouvait en partie s’expliquer par les difficultés rencontrées par les habitants de Boston au niveau des transports métropolitains en raison des conditions météorologiques.
Mais force est de constater qu’après l’amélioration du trafic, les chiffres ont continué de descendre en ce qui concerne la candidature aux Jeux ».
Dans la ville intra-muros, le soutien populaire s’effrite là-aussi. Alors qu’en février, 43% des citoyens affirmaient être favorables aux Jeux, ils sont aujourd’hui 41%. L’opposition stagne quant à elle à 47%, soit une baisse de 1 point par rapport à la précédente enquête d’opinion.
Malgré l’organisation d’une série de réunions publiques et la mobilisation du Comité Olympique des États-Unis (USOC), la candidature olympique américaine a donc du mal à convaincre la population, ce qui constitue un point négatif majeur lorsque l’on connaît l’importance du soutien populaire à l’égard d’un tel projet et d’une telle ambition.
D’ailleurs, l’un des éléments de crispations n’est autre que le financement du projet et des Jeux.
Toujours selon WBUR, 65% des sondés estiment en effet qu’un financement public sera nécessaire pour réaliser le budget d’organisation des JO de Boston 2024, alors qu’ils n’étaient que 53% à avoir cet avis en janvier.
L’opération transparence récemment décrétée par le Comité de Candidature ne semble pas avoir eu l’effet escompté. En révélant les rémunérations de ses dirigeants et de ses consultants, Boston 2024 a sans nul doute accentué le sentiment d’opposition vis-à-vis de dépenses considérées comme étant superflues pour la candidature.
J’ai de plus en plus l’impression que Boston n’accueillera pas les JO en 2024. Je ne suis même pas certain que la ville sera sur la ligne de départ le 15 septembre prochain. Et si elle l’est, elle va fortement souffrir de cette désaffection populaire. Le CIO doit regarder cela avec circonspection et les yeux de ses membres doivent commencer à se tourner vers d’autres villes.
Le boulevard est en train de s’élargir pour Paris.
Hambourg doit encore franchir l’épreuve risquée du référendum. Et l’on sait que dans ce genre de situation, les opposants se mobilisent bien plus que les partisans d’une candidature olympique. Il n’est donc pas non plus certain que l’Allemagne sera de la partie pour 2024.
Nous en sommes loin, mais on pourrait finalement se retrouver avec un match Paris-Rome, éventuellement arbitré par Bakou, Budapest et Istanbul.
Ce serait en tout cas un autre coup de tonnerre dans le monde olympique que de voir Boston et Hambourg jeter finalement l’éponge, avant la ligne de départ.